Légende ou réalité
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Amanda.
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Légende ou réalité
J’étais en route pour Socoa, il était encore tôt et l’éclipse n’aurait lieu que dans quatre heures, mais je souhaitais marcher un long moment sur la corniche dominant l’océan avant d’assister au spectacle. L’événement coïncidait avec la grande marée et j’étais heureux de combiner les deux en prenant des photos de ce fascinant spectacle.
Ici, le Pays Basque respire l’air des Pyrénées et se désaltère dans l’Atlantique. Ici, planté entre ciel et mer, la roche nous rappelle qu’elle a tout appris de la nature, depuis la nuit des temps. Ici, le ciel fait corps avec la mer et la montagne. C’est donc en toute logique ici que j’aime venir me ressourcer.
Je me suis garé sur le port de Socoa, vide à cette heure matinale et à six heures trente, accompagné par mon fidèle chien Balto, j’ai emprunté le sentier du littoral. La grisaille du ciel fut bientôt déchirée par quelques rayons de soleil. La marée commençait à descendre et emportait avec elle, au loin, le mauvais temps. Ici, entre Socoa et Hendaye, la lumière est toujours plus belle le matin et les quelques minuscules plages disséminées le long de la corniche sont désertes. J’ai marché d’un bon pas, remplissant mes poumons de cet air iodé qui me ressourçait. J’ai atteint en une heure trente le sentier que l’on devine à peine et qui serpente en pente raide jusqu’à une plage minuscule.
Me voici face à ce décor de carte postale. Avant de rejoindre le pied de la corniche, j’observe longuement le paysage. À l’Ouest, la ligne d’horizon flirte avec l’océan dans un mélange de couleurs, des nuances de bleu, de gris et de vert. Au Nord, à la pointe, je devine Biarritz qui s’accroche à ses récifs, puis un peu plus proche de moi St Jean de Luz et sa longue plage en demi-cercle. Au Sud Hendaye et ses jumeaux : deux immenses rochers surgis de la mer. La légende veut que ce soit le chevalier Roland qui lança un énorme rocher du haut de la Peñas de Aia sur Bayonne pour la détruire, mais il dérapa et le rocher glissa jusqu’à la plage d’Hendaye où il se brisa en deux. J’aime les légendes… Plus loin l’Espagne me tend les bras. Mais c’est ici que j’arrête mes pas. Je descends sur la plage et avance droit devant sur la roche glissante, recouverte d’algues.
Je sens sur mon visage les embruns marins que le vent vole à la crête des vagues. C’est la première fois que je peux m’avancer aussi loin vers l’océan. La marée est à présent à son niveau le plus bas. Me voilà à plusieurs kilomètres de la côte lorsque le phénomène de l’éclipse débute. Je chausse mes lunettes et lève la tête vers le ciel. Alors que la lune grignote le soleil, je suis dérangé dans ma contemplation par les aboiements de Balto. Je n’y prête pas tout de suite attention, je le pense en train de s’amuser avec un crabe qu’il aura certainement débusqué derrière un rocher. Mais les aboiements se rapprochent de moi, puis je me sens tiré en arrière par la jambe droite. Balto a saisi mon bas de pantalon et m’entraîne de toute la force de ses crocs. Je n’ai d’autre option que de le suivre, en gardant un œil sur l’éclipse qui arrive à son apogée. Il m’entraîne vers un énorme rocher que je contourne. Je stoppe net, il fait presque nuit maintenant, j’enlève mes lunettes, je me frotte les yeux et je regarde à nouveau. Est-ce possible ?
Là devant moi, je distingue une longue queue de poisson bleu et or et au bout de cette queue, est-ce possible ? Un torse dénudé, de beaux seins ronds et fermes, à peine cachée par une chevelure noire flamboyante, un visage d’ange et deux grands yeux verts qui me fixent. Je n’ose plus bouger de peur de voir ce mirage s’évaporer. La belle sirène allonge avec grâce son bras vers la mer et me supplie du regard. Je comprends alors qu’elle s’est laissé piéger par cette marée exceptionnelle et qu’elle a besoin d’aide. Je m’approche d’elle, la prend délicatement dans mes bras. Je suis sous le charme, je tombe instantanément amoureux et pendant les quelques secondes qui suivent je résiste de toute mon âme pour ne pas prendre la direction opposée. Je m’avance dans l’eau jusqu’au genou, me baisse et ouvre mes bras. La sirène me caresse alors le visage, me sourit et se laisse emporter par la vague. Au moment où le soleil réapparaît doucement, je distingue ma belle sirène me faire un dernier signe de la main. Je saisis alors mon appareil photo pour immortaliser l’instant. Elle plonge au moment où j’appuie sur le déclencheur, trop tard !
Je reste un long moment sur le récif, totalement hypnotisé par la scène à laquelle je viens d’assister.
- Tu l’as vu Balto, tu l’as vu toi aussi la belle sirène ?
Balto gémit. Il a vu lui aussi.
- La mer va commencer à remonter, il faut se dépêcher de s’en retourner, au pied !
Je repars alors en direction de la corniche, le chien sur les talons et la tête dans les nuages.
Ici dans le Pays Basque, entre ciel, mer et montagne, une nouvelle légende est née, en pleine éclipse, durant la grande marée!
Ici, le Pays Basque respire l’air des Pyrénées et se désaltère dans l’Atlantique. Ici, planté entre ciel et mer, la roche nous rappelle qu’elle a tout appris de la nature, depuis la nuit des temps. Ici, le ciel fait corps avec la mer et la montagne. C’est donc en toute logique ici que j’aime venir me ressourcer.
Je me suis garé sur le port de Socoa, vide à cette heure matinale et à six heures trente, accompagné par mon fidèle chien Balto, j’ai emprunté le sentier du littoral. La grisaille du ciel fut bientôt déchirée par quelques rayons de soleil. La marée commençait à descendre et emportait avec elle, au loin, le mauvais temps. Ici, entre Socoa et Hendaye, la lumière est toujours plus belle le matin et les quelques minuscules plages disséminées le long de la corniche sont désertes. J’ai marché d’un bon pas, remplissant mes poumons de cet air iodé qui me ressourçait. J’ai atteint en une heure trente le sentier que l’on devine à peine et qui serpente en pente raide jusqu’à une plage minuscule.
Me voici face à ce décor de carte postale. Avant de rejoindre le pied de la corniche, j’observe longuement le paysage. À l’Ouest, la ligne d’horizon flirte avec l’océan dans un mélange de couleurs, des nuances de bleu, de gris et de vert. Au Nord, à la pointe, je devine Biarritz qui s’accroche à ses récifs, puis un peu plus proche de moi St Jean de Luz et sa longue plage en demi-cercle. Au Sud Hendaye et ses jumeaux : deux immenses rochers surgis de la mer. La légende veut que ce soit le chevalier Roland qui lança un énorme rocher du haut de la Peñas de Aia sur Bayonne pour la détruire, mais il dérapa et le rocher glissa jusqu’à la plage d’Hendaye où il se brisa en deux. J’aime les légendes… Plus loin l’Espagne me tend les bras. Mais c’est ici que j’arrête mes pas. Je descends sur la plage et avance droit devant sur la roche glissante, recouverte d’algues.
Je sens sur mon visage les embruns marins que le vent vole à la crête des vagues. C’est la première fois que je peux m’avancer aussi loin vers l’océan. La marée est à présent à son niveau le plus bas. Me voilà à plusieurs kilomètres de la côte lorsque le phénomène de l’éclipse débute. Je chausse mes lunettes et lève la tête vers le ciel. Alors que la lune grignote le soleil, je suis dérangé dans ma contemplation par les aboiements de Balto. Je n’y prête pas tout de suite attention, je le pense en train de s’amuser avec un crabe qu’il aura certainement débusqué derrière un rocher. Mais les aboiements se rapprochent de moi, puis je me sens tiré en arrière par la jambe droite. Balto a saisi mon bas de pantalon et m’entraîne de toute la force de ses crocs. Je n’ai d’autre option que de le suivre, en gardant un œil sur l’éclipse qui arrive à son apogée. Il m’entraîne vers un énorme rocher que je contourne. Je stoppe net, il fait presque nuit maintenant, j’enlève mes lunettes, je me frotte les yeux et je regarde à nouveau. Est-ce possible ?
Là devant moi, je distingue une longue queue de poisson bleu et or et au bout de cette queue, est-ce possible ? Un torse dénudé, de beaux seins ronds et fermes, à peine cachée par une chevelure noire flamboyante, un visage d’ange et deux grands yeux verts qui me fixent. Je n’ose plus bouger de peur de voir ce mirage s’évaporer. La belle sirène allonge avec grâce son bras vers la mer et me supplie du regard. Je comprends alors qu’elle s’est laissé piéger par cette marée exceptionnelle et qu’elle a besoin d’aide. Je m’approche d’elle, la prend délicatement dans mes bras. Je suis sous le charme, je tombe instantanément amoureux et pendant les quelques secondes qui suivent je résiste de toute mon âme pour ne pas prendre la direction opposée. Je m’avance dans l’eau jusqu’au genou, me baisse et ouvre mes bras. La sirène me caresse alors le visage, me sourit et se laisse emporter par la vague. Au moment où le soleil réapparaît doucement, je distingue ma belle sirène me faire un dernier signe de la main. Je saisis alors mon appareil photo pour immortaliser l’instant. Elle plonge au moment où j’appuie sur le déclencheur, trop tard !
Je reste un long moment sur le récif, totalement hypnotisé par la scène à laquelle je viens d’assister.
- Tu l’as vu Balto, tu l’as vu toi aussi la belle sirène ?
Balto gémit. Il a vu lui aussi.
- La mer va commencer à remonter, il faut se dépêcher de s’en retourner, au pied !
Je repars alors en direction de la corniche, le chien sur les talons et la tête dans les nuages.
Ici dans le Pays Basque, entre ciel, mer et montagne, une nouvelle légende est née, en pleine éclipse, durant la grande marée!
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: Légende ou réalité
C'est une belle ballade sur la côte Basque que tu nous proposes. Au début je me demandais pourquoi c'était un monsieur qui se promenait à ta place. A la fin je me suis demandé si les hommes sirènes n'existaient pas. Ne manquent plus que les photos !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Légende ou réalité
En photos:
À l’Ouest, la ligne d’horizon flirte avec l’océan dans un mélange de couleurs, des nuances de bleu, de gris et de vert
Au Nord, à la pointe, je devine Biarritz qui s’accroche à ses récifs, puis un peu plus proche de moi St Jean de Luz et sa longue plage en demi-cercle
Au Sud Hendaye et ses jumeaux : deux immenses rochers surgis de la mer.
Plus loin l’Espagne me tend les bras.
La marée est à présent à son niveau le plus bas
Je descends sur la plage et avance droit devant sur la roche glissante, recouverte d’algues.
Ici, planté entre ciel et mer, la roche nous rappelle qu’elle a tout appris de la nature, depuis la nuit des temps.
À l’Ouest, la ligne d’horizon flirte avec l’océan dans un mélange de couleurs, des nuances de bleu, de gris et de vert
Au Nord, à la pointe, je devine Biarritz qui s’accroche à ses récifs, puis un peu plus proche de moi St Jean de Luz et sa longue plage en demi-cercle
Au Sud Hendaye et ses jumeaux : deux immenses rochers surgis de la mer.
Plus loin l’Espagne me tend les bras.
La marée est à présent à son niveau le plus bas
Je descends sur la plage et avance droit devant sur la roche glissante, recouverte d’algues.
Ici, planté entre ciel et mer, la roche nous rappelle qu’elle a tout appris de la nature, depuis la nuit des temps.
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: Légende ou réalité
C'est absolument magnifique, avec ou sans sirène, grande marée ou pas, des coins somptueux nous disent à quel point la nature est belle et combien elle doit être préservée. Merci Admin pour ces jolis points de vue.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Légende ou réalité
Bravo à l'écrivain et bravo à la photographe: magnifiques la description de ta promenade et les photos, quant à la sirène tu sais que j'adore ce type de personnages (c'est d'ailleurs ce que je comptais découvrir aussi ) !
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: Légende ou réalité
Irréalité de la sirène ? Je ne sais pas, mais je ne serais point surpris du don de Cassy à faire surgir la sirène, d'autant qu'elle dispose d'une aide apte à capter et restituer sur la toile les magnifiques contrastes du pays basque .
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Légende ou réalité
Comme tu racontes bien ta région et comme tes photos, excellentes, nous attirent et donnent envie de la connaître.
Tu nous as bien embarqués dans ta ballade, on te suivait pas à pas et soudain te voilà devenue homme maintenant et amoureux d'une sirène ! Mais où vas-tu chercher tout cela ?
Tu nous as bien embarqués dans ta ballade, on te suivait pas à pas et soudain te voilà devenue homme maintenant et amoureux d'une sirène ! Mais où vas-tu chercher tout cela ?
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: Légende ou réalité
A lire tes descriptions, ces lieux sont tellement magiques et imprégnés de légendes qu’on ne s’étonne pas de voir surgir une sirène.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: Légende ou réalité
Merci Cassy, tu nous offres à la fois une belle histoire à laquelle on a envie de croire, un grand bol d'air marin, et des photos superbes de la corniche et de Socoa
silhène- Kaléïd'habitué
- Humeur : la meilleure possible....
Re: Légende ou réalité
De la poésie, des belles photos pour illustrer une région que je connais bien pour la fréquenter plusieurs fois par an. Que c'est bon de pouvoir, allongé sur la plage de Socoa ou de St Jean, observer la Rhune ! Mer et montagne communient ici de belle façon. Et l'on sent déjà les parfums de l'Espagne dans la langue, les piments d'Espelette...Une région à nulle autre pareille.
Invité- Invité
Re: Légende ou réalité
Voilà une consigne 2 en 1 très bien réussi !
Avec les photos en appui, le cadre devrait être idéal pour observer une éclipse... (ça fait du bien cet air qu'on imagine (pour ceux qui connaissent pas !))
Si seulement, Balto n'avait pas tiré le bas du pantalon !
Et pour de vrai, tu étais là-bas pour l'éclipse ???
Avec les photos en appui, le cadre devrait être idéal pour observer une éclipse... (ça fait du bien cet air qu'on imagine (pour ceux qui connaissent pas !))
Si seulement, Balto n'avait pas tiré le bas du pantalon !
Et pour de vrai, tu étais là-bas pour l'éclipse ???
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Re: Légende ou réalité
Quelle belle écriture, un régal!
Une marée d'émotions et... d'admiration.
Merci pour ce texte magnifique.
Une marée d'émotions et... d'admiration.
Merci pour ce texte magnifique.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
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