A. Dernier retour d'estives
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Admin
catsoniou
Escandélia
Amanda.
8 participants
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A. Dernier retour d'estives
« Il sent un petit peu le bouc quand même, malgré la douche prise en commun ! » songea Sol.
Allongée sur le lit défait, suite à des ébats quelque peu effrénés, Sol se blottit encore plus fort dans les bras musclés de son beau berger.
Ce n’était pas désagréable.
Lui dormait, épuisé.
Et cela ce l’était moins, moins agréable.
Sol avait une envie folle de parler, de raconter, de lui dire tout ce qu’elle avait fait pendant la longue absence. Trois mois ! Trois longs mois sans son Homme, à attendre, à tuer le temps, à renoncer à tous les plaisirs.
Elle était jeune encore, elle avait des envies, des envies de rires et de sorties, de mordre dans la vie à pleines dents. Elle voulait tout et tout de suite : danser, s’amuser, aller à la ville, à Paris peut-être, loin de ces montagnes.
Elle avait hâte de déballer tout ce qu’elle avait sur le cœur, et elle en avait.
Gros.
Parce que ce retour d’estives, elle avait décidé que ce serait le dernier.
A prendre ou à laisser.
Elle ne se sentait pas l’âme (ni surtout) la patience d’une femme de marin, encore moins de pâtre ( grec ou pas ) !
Depuis l’enfance ils étaient restés collés Sol et lui, inséparables.
Associés pour les pires bêtises comme pour les meilleures escapades.
Au sortir de l’adolescence, il avait repris le troupeau, la montagne le lui avait volé comme la mer avait séparé Marius et Fanny dans la pièce de Pagnol. Sol avait vu la pièce, jouée par une troupe de comédiens amateurs qui s’étaient produits dans le village.
Ce fut comme une révélation !
Jamais elle ne se résignerait comme Fanny !
Heureusement, il ne lui avait pas encore fait d’enfant. C’eut été un comble, là, il l’aurait piégée, à tout jamais !
Sol frémit. Avaient-ils seulement pris leurs précautions cette nuit ? Dans leur hâte de se retrouver corps à corps ?
Il fallait qu’il se réveille maintenant.
Elle en avait sa claque d’attendre.
Attendre…
Un infinitif à conjuguer au féminin.
Mais cela, elle l’ignorait encore…
Texte inspiré par celui de SOL-eille pour cette même consigne !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Dernier retour d'estives
Voilà, on a la réponse : ils n'ont pas pris leurs précautions ! Tant pis !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Dernier retour d'estives
Berger : un métier d'où les épouses ne le sont que par intermittence, sauf si elles sont bergères ...
Les conditions de logement en montagne sont si précaires qu'il est difficile d'imaginer une vie de couple.
Cela va-t-il évoluer où bien, y aura - t - il toujours des vocations pour cette solitude de plusieurs mois ?
Les conditions de logement en montagne sont si précaires qu'il est difficile d'imaginer une vie de couple.
Cela va-t-il évoluer où bien, y aura - t - il toujours des vocations pour cette solitude de plusieurs mois ?
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A. Dernier retour d'estives
Pour répondre à Cats, il y aura toujours des vocations et d'ailleurs, il y en a de plus en plus. Et certaines cabanes sont très bien aménagées pour les couples.
Mais la compagne de Sol n'est pas faite pour cette vie-là, assurément
Mais la compagne de Sol n'est pas faite pour cette vie-là, assurément
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Dernier retour d'estives
Ta comparaison de la montagne avec la mer et du berger des estives avec le marin donne beaucoup d'intensité à ton texte. On la plaint cette femme trop impatiente et qui va peut-être devoir rester et chaque année attendre son homme plusieurs mois. Le berger finira-t-il par avoir les mêmes cornes que ses boucs ?
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A. Dernier retour d'estives
C'est sûrement, en effet , une vie difficile à accepter si on ne partage pas la passion de ce métier. Ton héroïne a bien eu une passion mais c'était plutôt pour l'homme et le fait qu'il soit berger est maintenant une entrave à leur entente.
J'aime le contraste entre les aspirations profondes de la jeune femme et sa vitalité, à côté de l'image de cet homme endormi.
J'aime le contraste entre les aspirations profondes de la jeune femme et sa vitalité, à côté de l'image de cet homme endormi.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Dernier retour d'estives
"Attendre…
Un infinitif à conjuguer au féminin.
Mais cela, elle l’ignorait encore…"
Le drame, où modernité et tradition ne se conjuguent qu'au détriment de Sol, à cause d'un amour de jeunesse.
J'ai peur pour l'avenir de ce couple, car avec le tempérament de Sol, telle que tu nous l'a décrite, elle n'est pas prête au sacrifice. Mais, jusqu'à quel degré peut-on s'oublier au nom de l'amour?
Un infinitif à conjuguer au féminin.
Mais cela, elle l’ignorait encore…"
Le drame, où modernité et tradition ne se conjuguent qu'au détriment de Sol, à cause d'un amour de jeunesse.
J'ai peur pour l'avenir de ce couple, car avec le tempérament de Sol, telle que tu nous l'a décrite, elle n'est pas prête au sacrifice. Mais, jusqu'à quel degré peut-on s'oublier au nom de l'amour?
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Dernier retour d'estives
Il me semble que cet amour ne va pas résister à l'usure du temps! Ton héroïne et celle de Sol-eille, deux bouts de femmes totalement différentes dans une situation semblable. Deux textes intéressants!
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
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