A. Lien d'amour

Le lien d’amour de notre instant volé... Mes mains posées délicatement sur toi.... Toucher et aimer à l’envi ! Puis poser délicatement ma tête sur ton corps immense. Ressentir la chaleur de la vie. Nous contemplons le plaisir d’être ensemble. Juste toi. Juste moi...
Ta présence me rassure. Tu es comme le copain que je n’ai pas. C’est vrai. Toi, tu ne me juges pas. Jamais. Avec toi, c’est le calme, c’est la sérénité. Parfois même, je n’ai pas besoin de te parler. Tu comprends vite ce dont j’ai besoin. Pas de moqueries, pas de regards méchants. Pas de rires où je me sens honteuse d’être moi.

A cette époque, je ne le savais pas. J’aimais juste être avec toi.


L’amour dans toute sa simplicité... Tu es toi. Je suis moi.  Et nous n’attendons rien d’autre que de partager. Le même air, le même temps... Pas toujours les mêmes galères mais nous écoutons le même vent...
Ma mère, elle, ne comprend pas toujours qu’après l’école je cours te rejoindre. Tu m’aimes, je le sais. Depuis notre rencontre, tu as toujours été là. Tu m’attends comme je t’espère. Je te cherche et tu me reviens. Nos vies s’accordent dans l’éternité de l’instant... Jamais tu ne me brusques. Pas comme les autres enfants. Ils me traitent, me malmènent. Ils me stressent, me dénigrent. Toi, tu ne fais rien de tout ça.

A cette époque, je ne le savais pas. J’aimais juste être avec toi.


L’instant volé de ce lien d’amour... Maman m’a donné cette photo ce matin. Sur son lit de mort, elle m’a raconté cette photo gardée durant des années... Sans jamais m’en parler... Elle était là, tous les soirs à se demander pourquoi. Pourquoi toi et moi, nous avions ce lien si unique. Elle me rêvait rire et jouer avec les autres enfants. Puis, elle s’est mise à pleurer, à regretter de ne pas avoir su entendre mes silences à tes côtés. Elle avait vu ma tristesse quand un jour, tu n’es plus jamais revenu.
Mais c’est notre amour qui m’a fait grandir. Moi aussi, je me suis racontée des histoires… J’ai cherché à comprendre ton absence… A m’expliquer les raisons à ce vide que tu as laissé.
Tu m’as donné foi en la vie, en l’amour. Avec toi, je n’avais peur de rien. Tu réparais le mal que les autres me faisaient, tu me délivrais du poids que je portais. Celui du silence, celui de ne pas savoir dire, de ne pas pouvoir être. Avec toi, je pouvais tout et surtout être moi. Cette petite fille, dont les mots prenaient corps à tes côtés, retrouvait chaque jour un peu plus de vie.

Mais à cette époque, je ne le savais pas. J’aimais juste être avec toi.