B - cats Patience paysanne

C'était hier : autour d'un repas au restaurant offert par ma nièce en remerciement de l'aide apportée à son déménagement, Franck, voisin et ami, m'a conté leur périple. Agriculteur à peine quadragénaire, secondé par Alex, 22 ans, il est sans doute une cheville ouvrière d'un projet qui a mis plusieurs années avant d'aboutir. Il m'est apparu qu'il y  avait là une démonstration de patience dans l'adversité et la démoralisation qui touchent l'agriculture de plein fouet. Réussiront-ils ? Au moins, ils auront essayé de s'en sortir par eux-mêmes ... A terme, selon Franck, il y  aurait dans ce groupement une quarantaine de producteurs. D'ores et déjà, ils ont recruté du personnel à temps complet et partiel, mis sur pied le type de société et de gestion qui permettra à chacun de percevoir les bénéfices de la vente, selon l'apport de ses produits.
Précision : on ne peut pas qualifier leur agriculture de biologique. Par exemple, il y  a parmi eux (oublié dans mon énumération), un producteur de pommes du côté de Pompadour ... Il y  aura aussi certainement du miel .

Ce genre de projet fleurissent en effet. Une question me préoccupe cependant : la gourmandise de ces agriculteurs : le prix payé par le consommateur à l'arrivée : il n'est pas en relation avec la suppression des intermédiaires !

J'ai reçu la semaine dernière un agriculteur qui descend trois fois l'an vendre des produits normands de l'agriculture raisonnée.
La démarche est sympa, du producteur au consommateur (bien que je n'aie pas tout à fait saisi la nécessité de venir carrément à l'autre bout de la France pour écouler des stocks du beau pays des pommes).

Ici, les offres de ce type sont rares et souvent très chères (il y a notamment un "panier bio" dans mon village qui m'a fait l'effet d'une douche froide quand j'ai vu les prix proposés).

Mais je sais que du côté du Lot et de l'Aveyron, des producteurs proposent de très bonnes choses d'une manière assez directe et nous en avons été contents.

Ce genre d'initiatives se multiplient.
Encore faut-il pouvoir y accéder en tant que consommateur.
- Y accéder concrètement, sans avoir à faire 2 x 15 kms en voiture pour y aller
- Y accéder financièrement, car les prix sont assez élevés et les choix limités.

Mais j'encourage ce genre de choses.
sinon dans 15 ans on mangera tous des importations lointaines sans traçabilité ou une traçabilité frelatée en chemin....

Par chez nous aussi y'en a !
:-)
Les prix sont un peu exorbitants pour les petites bourses... mais j'aime cette idée... !
La conscience bouge un peu plus ces derniers temps, et je pense qu'on va venir à une autre façon de consommer... (un jour ! veux y croire moâ ! )

En effet, de plus en plus d'initiatives de ce genre. j'y adhère complètement

Je suis triste car je viens d'apprendre qu'en Aveyron tout près de là où j'ai grandi, une jeune femme de 26 ans, représentante de la chambre d'agriculture est morte après avoir été poussée dans une mare gelée par un agriculteur en colère

Je crois très sincèrement que dans la vie il y a ceux qui se plaignent et ceux qui sont à plaindre. Les agriculteurs d'aujourd'hui n'ont plus aucune mesure. Il y a des choses que j'entends et que je peux comprendre. Il y en a d'autres non, celle que tu nous rapportes Admin, en fait partie. 26 ans l'age de ma fille, et pour rien dans la crise agricole, pauvre môme surement en CDD après avoir enchainé des années de galères suite à des études pourtant prometteuses. Je ne me résoudrai jamais à la violence que rien ne peut excuser. Tout comme je ne puis me résoudre à voir quelques benêts mener la danse des loups, continuer à piller la terre de ses ressources naturelles, vivre de subventions, s'engraisser sur le dos de moins fortunés encore et mépriser le consommateur au point d'en faire sa "vache à lait".
Je milité pour une agriculture citoyenne, respectueuse de l'environnement, de l'animal comme du végétal et au final qu'est ce que je constate ?  Que la plupart n'en veulent qu'à mes deniers. Car au fond, tout le monde pourrait devoir se retrouver dans l'histoire entre le producteur et le consommateur, or, il n'en est rien.  Le producteur pense en développant d'autres filières, vendre ses produits au meilleur prix , c'est à dire au même prix que le super marché et au prétexte qu'il propose un circuit  court, se faire une clientèle parmi les consommateurs désabusés qui cherchent eux une vraie qualité.  Seulement ils ne s'y retrouvent pas, la qualité ils pensent l'avoir, ils ne savent pas s'ils l'ont, quant aux prix ma fois ils n'ont pas le choix. Il ne serait pourtant pas plus compliqué  d'organiser un vrai marché où chacun y trouverait son compte.
Les agriculteurs je crois que je les connais un petit peu, pas tous des anges et méfions nous avant de leur donner le bon dieu. Un minimum de confession ne serait pas de trop !

Je ne sais pas s'il existe une solution qui pourrait sortir l'agriculture du marasme dans lequel elle s'enfonce.
Des paysans sont parfois capables du pire,  notamment quand ils sont en groupe, avec leurs tracteurs et engins qui coûtent des sommes faramineuses et pour lesquels ils ne se sont pas toujours endettés de façon judicieuse. Une grosse partie d'entre eux a mordu à l'hameçon  des prîmes et subventions européennes qui leur ont permis d'agrandir leur exploitation au détriment des paysans  qui disparaissaient, parce que trop petits dans ce système d'agriculture intensive.

Et quand ils s'insurgent contre les grandes surfaces, on ne peut manquer de s'interroger sur le fait qu'ils aient placé à la tête de leur plus gros syndicat, un digne représentant de l'agro-alimentaire. Comme des salariés qui confieraient leurs intérêts à un patron propulsé à la tête d'une confédération syndicale ...

Maintenant, ceux qui, à l'instar de Franck, tentent d'explorer une autre voie, je les regarde  avec une certaine bienveillance. Pour autant,  je suis aussi circonspect, à l'instar des coms ci-dessus,  quant au résultat.  Seront-ils capables de comprendre qu'ils ont tout intérêt à faire marcher leur tête ?  La libre concurrence, la plupart d'entre eux l'a voulue, ils l'appliquent d'ailleurs avec zèle quand il s'agit de faire main basse sur des terres ou des près que d'autres convoitent. Cette libre concurrence, le consommateur aussi, contraint et forcé par son pouvoir d'achat, la fait jouer. Alors, s'ils  pratiquent des prix raisonnables, leur commerce pourra se pérenniser, sinon ...

c'est tout à fait ça. Tu résumes bien la situation, enfin telle que j'ai pu l'analyser au travers de mes expériences d'abord de petite paysanne face aux plus gros puis de consommatrice.