Texte de Tobermory
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Texte de Tobermory
Eloge du crayon
Dès que mon crayon aperçoit un papier, il se précipite pour des effusions sans fin. Ce sont des familiers, tous deux viennent de la forêt. Le crayon a gardé de l’arbre l’essentiel, le tronc, mais chez lui, la sève a prodigieusement évolué pour se muer en cette matière grise qui prolonge si bien la votre que parfois vous vous demandez si ce n’est pas lui qui pense. Malgré ses dons, le crayon reste modeste. Comparez le plutôt au reste de la panoplie :
Le stylo, ce prétentieux qui se veut l’aristocrate de l’écriture, le summum, qui se donne des noms de sommets.
Le stylobille, encore pire, un parvenu, un rustre baveux, tellement persuadé de l’excellence de ses productions qu’il ne laisse que des traces indélébiles.
Et que dire de l’ordinateur, un pédant qui vous souligne d’un rouge furieux la moindre faute et vous aligne ses caractère au cordeau avec l’air de dire « c’est prêt pour l’impression, regarde comme c’est beau, on dirait une page du Goncourt. »
Mon crayon, lui, n’a pas peur du brouillon, de la rature, du gribouillis, des fautes. Il sautille, il bondit, faisant fi des barbelés des lignes. Sa mine grise vous donne la griserie de l’imagination en liberté, pas encore domestiquée. Vous trouvez qu’il va trop loin, qu’il écrit n’importe quoi ? Pas de problème, il sait aussi s’effacer et vous tend lui même la gomme.
Dans le plumier, trop petits pour mes doigts, gisent les mégots de crayons, encore brûlants des incandescences passées.
Le stylo, ce prétentieux qui se veut l’aristocrate de l’écriture, le summum, qui se donne des noms de sommets.
Le stylobille, encore pire, un parvenu, un rustre baveux, tellement persuadé de l’excellence de ses productions qu’il ne laisse que des traces indélébiles.
Et que dire de l’ordinateur, un pédant qui vous souligne d’un rouge furieux la moindre faute et vous aligne ses caractère au cordeau avec l’air de dire « c’est prêt pour l’impression, regarde comme c’est beau, on dirait une page du Goncourt. »
Mon crayon, lui, n’a pas peur du brouillon, de la rature, du gribouillis, des fautes. Il sautille, il bondit, faisant fi des barbelés des lignes. Sa mine grise vous donne la griserie de l’imagination en liberté, pas encore domestiquée. Vous trouvez qu’il va trop loin, qu’il écrit n’importe quoi ? Pas de problème, il sait aussi s’effacer et vous tend lui même la gomme.
Dans le plumier, trop petits pour mes doigts, gisent les mégots de crayons, encore brûlants des incandescences passées.
Tobermory
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