course éperdue
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Charlotte
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plumentete
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course éperdue
Le jour se lève et déjà la douleur du manque tord son ventre, fait vriller son cerveau,
Encore une journée qui se passera à courir de coin de rue en cage d’escaliers,
De pièces fiévreusement comptées en fringues revendues à la hâte
Pour enfin la délivrance éphémère avant la descente vertigineuse et une nouvelle course.
Le jour se lève et elle est déjà réveillée, le corps tendu, les sens aux aguets, la boule au ventre ;
Comment sera-t-il ce matin, auront-ils de vivre autre chose, que la quête éperdue de ce qui les sépare inexorablement ?
Se lever, préparer un café, espérer qu’ils le boiront ensemble, vouloir croire encore une fois à la douceur d’un petit déjeuner partagé dans la sérénité,
Prendre sa douche en se demandant s’il aura fouillé son sac pour trouver un peu d’argent,
Vouloir faire confiance et devoir surveiller les retraits sur le compte en banque.
Le jour se lève, le lit est vide, la place est froide, pas d’odeur de café dans la maison…
Pas de bruit dans la salle de bains, plus de sac à main dans l’entrée, où sont ses chaussures ?
C’est la première question qu’il se posa en émergeant de la chambre à coucher,
La seconde, fut : « comment je vais payer ma dose ce matin si elle ne peut pas me filer un peu de fric ? »
Le jour se lève, elle serre son sac à main sur son ventre, son maigre sac de voyage posé à ses pieds,
Elle regarde les rues défiler dans le tramway, elle est en avance, elle aura le temps de boire un café,
Assise tranquillement au fond du café, manger un croissant en discutant avec le serveur,
Ce matin, elle ira voir son patron, elle lui dira qu’elle accepte cette mission à l’autre bout de la France
Le jour se lève, on pourrait croire qu’il va faire beau, le printemps n’est pas loin.
Encore une journée qui se passera à courir de coin de rue en cage d’escaliers,
De pièces fiévreusement comptées en fringues revendues à la hâte
Pour enfin la délivrance éphémère avant la descente vertigineuse et une nouvelle course.
Le jour se lève et elle est déjà réveillée, le corps tendu, les sens aux aguets, la boule au ventre ;
Comment sera-t-il ce matin, auront-ils de vivre autre chose, que la quête éperdue de ce qui les sépare inexorablement ?
Se lever, préparer un café, espérer qu’ils le boiront ensemble, vouloir croire encore une fois à la douceur d’un petit déjeuner partagé dans la sérénité,
Prendre sa douche en se demandant s’il aura fouillé son sac pour trouver un peu d’argent,
Vouloir faire confiance et devoir surveiller les retraits sur le compte en banque.
Le jour se lève, le lit est vide, la place est froide, pas d’odeur de café dans la maison…
Pas de bruit dans la salle de bains, plus de sac à main dans l’entrée, où sont ses chaussures ?
C’est la première question qu’il se posa en émergeant de la chambre à coucher,
La seconde, fut : « comment je vais payer ma dose ce matin si elle ne peut pas me filer un peu de fric ? »
Le jour se lève, elle serre son sac à main sur son ventre, son maigre sac de voyage posé à ses pieds,
Elle regarde les rues défiler dans le tramway, elle est en avance, elle aura le temps de boire un café,
Assise tranquillement au fond du café, manger un croissant en discutant avec le serveur,
Ce matin, elle ira voir son patron, elle lui dira qu’elle accepte cette mission à l’autre bout de la France
Le jour se lève, on pourrait croire qu’il va faire beau, le printemps n’est pas loin.
Texte retravaillé:
Le jour se lève, déjà la douleur du manque, ventre tordu, cerveau en vrille,
Encore une journée à courir de coins de rue en cage d’escaliers, de caves en squat,
à compter le moindre sou, à revendre ses dernières fringues, à élucubrer encore et encore
Pour enfin le flash qui délivre avant la prochaine descente aux enfers, la nouvelle course folle.
Le jour se lève et elle est déjà réveillée, le corps tendu, les sens aux aguets, la boule au ventre ;
Comment sera-t-il ce matin, auront-ils le temps de vivre autre chose que la quête éperdue de ce qui les sépare inexorablement ?
Se lever, préparer un café, espérer qu’ils le boiront ensemble, vouloir croire encore une fois à la douceur d’un petit déjeuner partagé dans la sérénité,
Prendre sa douche en se demandant s’il aura fouillé son sac pour trouver un peu d’argent,
Vouloir faire confiance et devoir surveiller les retraits sur le compte en banque, faire bloquer sa carte bancaire.
Le jour se lève, le lit est vide, la place est froide, pas d’odeur de café dans la maison…
Pas de bruit dans la salle de bains, plus de sac à main dans l’entrée, où sont ses chaussures ?
Ce fut sa première question en émergeant de la chambre à coucher,
Et maintenant comment je paie ma dose, si je ne peux pas lui taxer un peu de fric ?
Elle fait chier, elle aurait pu penser à moi quand même !
Le jour se lève, elle serre son sac à main sur son ventre, son maigre sac de voyage posé à ses pieds,
Elle regarde les rues défiler dans le tramway, pour une fois elle est en avance, elle aura le temps de boire un café,
Assise tranquillement au fond du café, elle savoure un croissant en discutant avec le serveur,
Ce matin, elle ira voir son patron, elle lui dira qu’elle accepte cette mission à l’autre bout de la France.
Le jour se lève, on pourrait croire qu’il va faire beau, le printemps n’est pas loin
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: course éperdue
Plume, encore un texte qui peut être super si tu le retravailles en lui donnant encore plus d'intensité.
Des ponctuations à changer, des "et" à enlever pour faire des phrases très courtes et accentuer le stress.
exemple avec cette phrase:
Le jour se lève. Corps tendu, sens aux aguets, boule au ventre.
Et puis la phrase suivant que je n'ai pas comprise, sans doute à reformuler:
Comment sera-t-il ce matin, auront-ils de vivre autre chose, que la quête éperdue de ce qui les sépare inexorablement ?
Quelques petites remarques qui n'engagent que moi
Je crois qu'il y a beaucoup de toi dans ce texte, mais je me trompe peut-être !
Des ponctuations à changer, des "et" à enlever pour faire des phrases très courtes et accentuer le stress.
exemple avec cette phrase:
Le jour se lève. Corps tendu, sens aux aguets, boule au ventre.
Et puis la phrase suivant que je n'ai pas comprise, sans doute à reformuler:
Comment sera-t-il ce matin, auront-ils de vivre autre chose, que la quête éperdue de ce qui les sépare inexorablement ?
Quelques petites remarques qui n'engagent que moi
Je crois qu'il y a beaucoup de toi dans ce texte, mais je me trompe peut-être !
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: course éperdue
C'est un texte intense, Plume...
Bien amené, bien traité je trouve
C'est une véritable petite nouvelle courte!
Comme le dit Admin, n a parfois intérêt à faire des phrases très courtes, quand l’atmosphère du texte le demande...
Oui nos textes ont par hasard bcp en commun
(Mais comme tu l'as vu, dans un style assez différent
Bravo!
Bien amené, bien traité je trouve
C'est une véritable petite nouvelle courte!
Comme le dit Admin, n a parfois intérêt à faire des phrases très courtes, quand l’atmosphère du texte le demande...
Oui nos textes ont par hasard bcp en commun
(Mais comme tu l'as vu, dans un style assez différent
Bravo!
Coumarine- Kaléïd'habitué
- Humeur : concentrée
Re: course éperdue
Je suis plutôt d'accord avec toi Admin sur la nécessité de retravailler un peu le texte, ce que j'ai fait d'ailleurs mais je ne sais comment je peux le poster à nouveau alors je te l'envoie en mp.
j'ai retravaillé les phrases de Lui en essayant de travailler un rythme plus saccadé, des phrases plus courtes, par contre j'ai gardé les phrases longues pour Elle car je voulais en profiter pour montrer le décalage entre les deux et leur temporalité différente
Beaucoup de moi dans ce texte? Une sorte de résurgence peut-être même si c'est quand même et surtout un texte fictif.
j'ai retravaillé les phrases de Lui en essayant de travailler un rythme plus saccadé, des phrases plus courtes, par contre j'ai gardé les phrases longues pour Elle car je voulais en profiter pour montrer le décalage entre les deux et leur temporalité différente
Beaucoup de moi dans ce texte? Une sorte de résurgence peut-être même si c'est quand même et surtout un texte fictif.
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: course éperdue
J'ai mis ton texte en dessous du premier. Je préfère le second, ou comment faire d'un bon texte un... excellent texte
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: course éperdue
Voilà un texte qui ne laisse pas indifférent... C'est dur, douloureux, difficile mais il y a de la volonté, du courage...Le jour se lève; elle se lève.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: course éperdue
Dans ma campagne profonde et ma vie de retraité, j'ai peine à imaginer qu'il y a des vies aussi difficiles.
C'est cela la magie de l'écriture : vous extraire un instant de votre vécu quotidien.
C'est cela la magie de l'écriture : vous extraire un instant de votre vécu quotidien.
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: course éperdue
Je préfère aussi la seconde version "plus écrite" . Ton texte a beaucoup de force avec ces deux points de vues alternés: peut-être une écriture en italique pour l'un des deux aurait constitué un confort de lecture ...mais n'en suis même pas sûre car j'aime bien qu'un écrit sollicite une seconde lecture!!!
Bruyère- Kaléïd'habitué
- Humeur : apaisée
Re: course éperdue
Tu as bien fait de retravailler ton texte, Plume. Il gagne en intensité.
Je trouve ce texte poignant, une gifle qu'on reçoit avec raison, car oui, y a des gens comme ça...
J'aime beaucoup la décision finale, c'est " la possibilité d'un île..." , un espoir qui pointe.
Ah, savoir tourner définitivement une page ! Pas facile !
Merci pour ces mots qui font réfléchir !
Je trouve ce texte poignant, une gifle qu'on reçoit avec raison, car oui, y a des gens comme ça...
J'aime beaucoup la décision finale, c'est " la possibilité d'un île..." , un espoir qui pointe.
Ah, savoir tourner définitivement une page ! Pas facile !
Merci pour ces mots qui font réfléchir !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: course éperdue
Un texte très fort soutenu par le rythme court des phrases minimales. On est très exactement dans la souffrance insupportable du compagnon d'un addict. Peu importe que ce soit la drogue, l'alccol le jeu ou le sexe.
C'est d'autant plus dur à lire que l'impossible de la relation est superbement décrite. Et de fait, il ne rest qu'ue chose à faire c'est de s'enfuir loin.
C'est d'autant plus dur à lire que l'impossible de la relation est superbement décrite. Et de fait, il ne rest qu'ue chose à faire c'est de s'enfuir loin.
Kz- Kaléïd'habitué
- Humeur : bonne
Re: course éperdue
Ton texte est brutal, d'un réalisme dur. Tu as, avec justesse, trouvé les mots qui cognent.
Mais va-t-elle laisser son compagnon seul, au bord de sa route pitoyable ?
Je n'imagine pas ce que l'on doit vivre, supporter en cotoyant une personne qui tombe chaque jour un peu plus profond. Mais si on abandonne cette même personne, je n'imagine pas non plus comment les remords doivent torturer.
Mais va-t-elle laisser son compagnon seul, au bord de sa route pitoyable ?
Je n'imagine pas ce que l'on doit vivre, supporter en cotoyant une personne qui tombe chaque jour un peu plus profond. Mais si on abandonne cette même personne, je n'imagine pas non plus comment les remords doivent torturer.
Invité- Invité
Re: course éperdue
Merci à tous de vos commentaires, j'y suis toujours sensible, merci à Admin et Coum de m'avoir incité à retravailler le texte
@ Kz merci d'avoir su percevoir cet impossible de la relation
@Yvannne, n'imagine rien, je crois que c'est impossible, à mon sens, il s'agit juste d'un réflexe de survie....
@ Kz merci d'avoir su percevoir cet impossible de la relation
@Yvannne, n'imagine rien, je crois que c'est impossible, à mon sens, il s'agit juste d'un réflexe de survie....
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: course éperdue
J'ai aimé sans hésitation tes deux versions du texte, la situation décrite avec talent est tragique et sûrement irréversible.
Je suis d'accord avec toi sur la notion de réflexe de survie, quelquefois il n'y a pas d'autre choix que de partir si on ne veut pas se détruire avec l'autre
Je suis d'accord avec toi sur la notion de réflexe de survie, quelquefois il n'y a pas d'autre choix que de partir si on ne veut pas se détruire avec l'autre
silhène- Kaléïd'habitué
- Humeur : la meilleure possible....
Re: course éperdue
Le jour se lève et le soleil aussi j'en suis sûre !
Bravo, j'approuve tous les compliments précédents...
Bravo, j'approuve tous les compliments précédents...
SO-leille- Kaléïd'habitué
- Humeur : Joyeuse
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