A. Se faire aimer

Se faire aimer de ma mère était mon désir premier d’enfant, de tout petit enfant.

La naissance du frère né 18 mois après moi ne m’a pas fait plaisir . Il m’a été raconté que j’avais hurlé pendant toute la cérémonie de son baptême à l’église du village exauçant ainsi les prédictions d’une voisine de mes parents qui, à ma naissance leur aurait dit : Mais pourquoi donc avez-vous appelé votre fille « Monique » car, c’est connu, toutes les Monique crient !

C’est pour cela peut-être que je n’ai jamais aimé mon prénom et que je préfère le troisième « Charlotte » le féminin du prénom de mon parrain, Charles , le tout grand ami de mon père avec qui il avait fait à l’université ses études de droit et de sciences po.

Pour en revenir à Monique comment comprendre que mes parents ai choisi ce prénom là ,sachant que la sœur et la belle sœur de ma mère s’appellent également « Monique » .
Je me suis racontée pour me consoler que ma mère aimait beaucoup surtout sa petite sœur, ma tante Monique. Par contre je n’ai pas senti par rapport à sa belle sœur une telle affection.

Se faire aimer d’un ami de mon père…était mon désir second d’enfant.

Cet homme venait souvent à la maison . Il était très beau , très chaleureux et aimait les enfants . Quand il arrivait à la maison , nous nous précipitions tous dans ses bras.
Maman lui disait : « Monsieur l’abbé installez – vous au milieu dans le canapé comme cela les enfants auront toute la place pour être près de vous. »

C’est sans compter que les plus jeunes avaient la priorité pour être sur ses genoux . Moi ayant 6 ou 7 ans je devais me contenter d’un bout de canapé et d’envier les plus petits bien blottis contre lui. J’avais quand même droit à une caresse de ses mains dans mes cheveux bouclés… Je voulais plus forcément !


Le marathon
Je me suis moins investie dans le marathon cette année ayant déjà au départ n'avoir pu me libérer que le mardi.
Je n'avais pas de fil rouge aussi : ce qui pour moi m'a un peu perturbée. Mais j'ai fait de mon mieux .
Je prends à coeur par contre de lire le parcours de chaque marathonien et c'est passionnant, je n'ai pas encore lu tout le monde mais chaque jour j'en lis en tous les cas un.Merci encore à Alain qui mène tout cela avec attention, gentillesse et encouragement.

Avec ou sans fil rouge, tu t'en es très bien sortie. Dans ce texte je ressens comme une souffrance d'enfant, et un regret de n'être pas autant importante que les autres aux yeux de Charles. Et pourtant, tu méritais bien d'avoir ta place aussi. On est parfois maladroit quand on est grand et pas toujours assez attentionné envers les enfants.

Je connais peu de personne de notre génération contente de son prénom . Perso je déteste le mien, mon pere a choisi un prénom masculin/ féminin par déception de ne pas avoir eu de garçon
A l'époque on donnait aussi assez souvent le prénom d'une personne de la famille. Peut être est-ce tout simplement ce qu'a fait ta maman, tu ne lui as jamais posé la question?

j'ai, comme à chaque fois, adoré ton marathon, charlotte. il y a quelque chose de décalé dans ton écriture, entre gravité et impertinence, qui me plait énormément

merci

Ma mère s'appelait Monique, qu'elle avait décidé d'orthographier Monik quand elle était enfant. Côté caractère disons qu'elle était soupe au lait

Ah, les souvenirs et égratinures de jeunesse, tu en parles si bien! Je me demande si nous n'avons pas eu l'occasion de rencontrer cet ami curé, à moins qu'il s'agissait d'un de tes oncles. Pour le marathon, je n'ai malheureusement pas le temps, même si mon envie est grande d'y participer. A la qualité des textes postés dans lors du marathon, que nous avons heureusement l'occasion de découvrir lors de cette consigne, l'expérience semble fantastique.

Je ne crois pas Virgul car il s'agit du directeur du collège de mes frères à Anderlecht.

Trouver sa place au milieu de frères et sœurs plus jeunes n'est pas chose facile et tu l'exprimes parfaitement à travers ce texte qui me renvoie à une expérience personnelle.