A - Autopsie d'une dérive

J’ai posé sur le divan mon âme de glaise et mon corps alangui.
J’ai laissé s’échapper les mots les uns après les autres,
J’ai dénoué peu à peu l’écheveau de mes peines
Et mes maux se sont libérés de leur carcan de pierre.

J’ai posé sur ma vie un regard lucide,
Refusant la complaisance d’une douleur reconnue.
J’ai cherché mon ultime vérité,
Levé le masque qui habillait mes traits
Et j’ai laissé couler l’eau stagnante de mon lac intérieur.

J’ai posé sur ma bouche un index policier
Il m’interdit un excès de plaintes geignardes,
Me pousse à chercher le beau parmi la grisaille du monde,
À piocher des perles de bonheur
Dans un quotidien où je m’englue
Et balaie avec force la lassitude qui parfois m’étreint.

J’ai posé sur sa peau un baiser paresseux.
J‘ai laissé sa chevelure filer entre mes doigts
Je me suis glissée tout contre lui, ma tête sur son épaule
Et mon nez enfoui au creux de son cou.
J’ai fermé les yeux et à l’ombre de son affection,
J’ai trouvé la paix.

Enfin.