A. Blue enrayé

L’hiver serait long, il ne faisait que commencer. C’est la raison pour laquelle les Smith profitaient chaque année de cette période pour faire une dernière escapade dans les îles Jersey.

C’est en plaçant une annonce sur internet que le couple Smith avait recruté Justine, une jeune étudiante, pour garder la maison pendant leur semaine d’absence.

Justine, ne voyait que des avantages à cette proposition : rien d’autre n’étant exigé que sa présence, elle mettrait à profit cette semaine de calme pour peaufiner la rédaction de son travail de fin d’études, tout en empochant 200 euros facilement gagnés.

Justine et madame Smith s’étaient rencontrées trois semaines auparavant dans la maison bleue, ce qui leur permit de faire connaissance et de se communiquer les instructions concernant le fonctionnement de la maison. Justine fit ce jour- là excellente impression à Mme Smith, et c’est en toute confiance que cette dernière lui confia les clefs le jour de leur départ.

Derrière son apparence extérieure classiquo-coloniale, la décoration intérieure de la maison bleue réalisait un bel équilibre entre une modernité dépouillée et quelques pièces et meubles anciens qui apportaient leur touche de chaleur à l’ensemble. Monsieur Smith, était un passionné de domotique, et tout appareil électrique,  grille et porte d’entrées comprises, étaient programmés et pouvaient être commandés à distance.

Après le départ des Smith, Justine déballa ses affaires dans la chambre du premier étage qui lui était destinée. Elle fit ensuite la visite de la maison, fit l’inventaire du frigo et des armoires de cuisine pour y repérer la vaisselle et les divers ustensiles dont elle se servirait pour ses repas. Rassurée, Justine gagna le salon avec son ordinateur portable et se mit au travail. Concentrée sur son travail, Justine ne sentit pas le temps passer, et en ce début de soirée, Justine vit que dehors il faisait déjà sombre et que les lanternes extérieures s’étaient déjà allumées automatiquement. Contente de son travail, Justine ferma son ordinateur et décida de se préparer une omelette qu’elle dégusterait devant la télévision.

En se dirigeant vers la cuisine elle fut surprise d’entendre que tous les volets roulants de toutes les portes et fenêtres se baissaient simultanément, plongeant rapidement la maison dans une obscurité totale. Heureusement elle avait eu le temps de repérer l’interrupteur sur le mur de la cuisine, mais lorsque Justine voulut l’actionner aucune lampe ne s’alluma.
L’obscurité était presque irréelle, pas la moindre lumière ni point lumineux. Ce ne pouvait être une panne électrique puisque les volets venaient à peine de se baisser ! Et si c’était le cas, comment rétablir les fusibles dans cette maison inconnue et dans ce noir absolu !

Tremblante, Justine mis un certain temps pour reprendre ses esprits et, à tâtons, se dirigea en direction du salon. Dans le couloir elle se heurta au guéridon duquel elle faillit faire tomber une sculpture qu’elle rattrapa de justesse. C’est à pas encore plus lent qu’elle s’aventura péniblement jusqu’au bout du couloir et que Justine put enfin se diriger grâce au minuscule voyant lumineux de son ordinateur. Elle perçut la lumière blanche de son écran comme une véritable libération. Mais sa joie fut de courte durée lorsque Justine constata le très faible niveau de la batterie. Vite, utiliser l’écran comme lampe de poche pour prendre le transformateur à l’étage. Lorsque Justine brancha le transformateur à la prise de courant, le témoin n’indiqua aucune progression de charge. Pas d’électricité ! Son portable ! Il était temps, car l’écran de l’ordinateur affichait déjà le message qu’il lui restait 3% de charge et qu’il fallait passer sur secteur.

Il faudrait utiliser le portable avec parcimonie, car ce dernier était aussi plus qu’à moitié déchargé. Justine décida néanmoins d’appeler les Smith. A la seconde sonnerie, c’est monsieur Smith qui décrocha. Justine dans sa panique, dut s’y reprendre à plusieurs fois pour faire comprendre la situation tout en hurlant presque qu’elle devait faire vite car elle n’avait plus beaucoup d’autonomie sur son portable. Mr Smith lui conseilla de ne pas paniquer, qu’il pouvait vérifier grâce à l’application sur son portable et qu’il la rappelait. Après plusieurs minutes interminables, elle décrocha fébrilement pour apprendre que Mr Smith n’y comprenait rien, son application était entièrement déréglée et ne renseignait plus rien de cohérent. Il lui conseillait donc d’aller jusqu’au boîtier de contrôle à l’entrée de la cuisine et d’appuyer sur la touche OFF pour tout basculer en manuel, il restait en ligne. Lorsque Justine trouva le tableau, celui-ci était complètement éteint, et lorsqu’elle appuya sur la touche OFF, tous les témoins se mirent à clignoter puis … s’éteignirent, puis… allo ! Monsieur Smith ? Allo ! Répondez-moi ! Plus de contact.

Prise réellement de panique, Justine utilisa les dernières réserves d’énergie de son portable pour se ruer vers la porte d’entrée et tenter de l’ouvrir. En vain. La porte était verrouillée. En pleurs, Justine se laissa glisser le long du chambranle, et assise par terre envoya un dernier SMS d’appel à l’aide à son copain. Au signal « message envoyé », l’écran s’effaça et Justine posa la tête sur ses genoux.

Après la nuit la plus longue de sa vie, Justine fut enfin libérée et elle apprit qu’un « hacker » avait pris le contrôle de la maison, mais qu’il n’avait pu être identifié.

Là... euh comment dire... pour m'avoir foutu l'angoisse ^^
Voudrais pas être à la place de Justine !!!!!
Heureusement que ce n'était qu'une nuit.... !

Ah je sais qui c'est le hacker ! il ait aussi trembler Hollywood !

Je n'ai qu'un store électrique, mais ton texte ne me donne pas du tout envie de m'en remettre à la domotique. C'est effrayant cette perte de contrôle !

Et même si ce n'est qu'une fiction, cela peut arriver...
Tu as bien choisi ton thème qui nous tient en haleine...
Peut-être ne fallaigt-il pa dire au début de l'histoire que le propriétaire était un passionné de domotique, le suspense n'en aurait été que plus grand..

J'ai partagé l'angoisse de ton héroïne car ici en Provence avec les orages, le courant électrique est souvent coupé pour des périodes plus ou moins longues et nous, esclaves, on est impuissant.....

Quelle angoisse dans cette maison piège !
Les grands esprits se rencontrent;  J'ai eu exactement la même réaction qu'Amanda : le paragraphe sur M. Smith passionné de domotique et les portes commandées à distance enlèvent un degré à l'angoisse en l'expliquant d'emblée ( du moins techniquement) et en lui donnant un caractère purement rationnel.

Je découvre ton texte aujourd'hui : c'est un véritable cauchemar ! Le suspens aurait, en effet, été à son comble si tu n'avais pas évoqué au début du texte la passion de M. Smith !