A.Trahison

Je serais bien restée, la maison était bonne, le petit chat m’aimait…mais je n’aimais plus le garçon,je le haissais ce fils de la maison, il m’ avait humiliée de toutes les couleurs, moi qui me croyais être l’ irremplaçable, l’unique , il m’avait remplacée par cette poufiasse de Georgette, une fille aux petits seins seins et grosses fesses , habillée de jeans troués qui se croyait la plus sexy du royaume …

De plus, cette connasse qui était la dernière de la classe, ne se gênait pas pour copier sur moi à chaque interro.
Un jour que je m’étais énervé bruyamment contre elle, le prof de math m’avait mise, moi, à la porte de la classe alors que je n’avais rien fait si ce n’est la remettre à sa place ( qui était, à la suite d’un tirage au sort, assise malheureusement sur le banc à coté de moi) .

C’était le comble de l’’injustice. Et quand j’en expliquais le pourquoi de mon énervement à la maitresse, celle çi m’avait sommée de la fermer sous peine d’une autre sanction disciplinaire. Alors quand, d’autre part Edouard avait pris la défense de « sa pétasse » , c’était la goutte qui avait fait débordé le vase et avait provoqué chez moi une inondation d‘indignation. Je nage encore aujourd’hui, dedans, à plein temps.

C’est alors qu’une gigantesque et géniale idée de vengeance a pris corps furieusement en moi :
J’allais lui voler son chat à l’ Edouard. Et au plus vite au mieux…

Il m’aimait tant (je parle du chat) qu’il ne se méfia pas quand je le pris dans mes bras tandis qu’il attendait gentiment assis devant la porte de la maison.
Je lui parlai tout bas l’alléchant avec mes promesses de mets délicieux qu’il trouverait chez moi.
Je lui disais que je l’aimais, qu’il était beau comme un dieu qu’il avait de beaux yeux, une douce moustache que je jouerais avec lui à la souris, que je lui raconterais une histoire de chat botté et de la mère Michèle et du père Lustucru…
Il m’a cru entièrement et m’a léché la joue de sa langue râpeuse pour me dire merci.

C’était facile comme bonjour, un jeu d’enfant que de le ramener chez moi.
Mais une fois à la maison ce fut une tout autre histoire…

J’avais complètement occulté que ma mère détestait les chats et voyait en eux des êtres maléfiques, vicieux et dangereux et que de plus ma sœur était allergique aux poils de chat. Donc j’étais à peine rentrée chez moi que ma mère s’est mise à hurler et ma sœur à tousser à en perdre son haleine.

J’eus beau courir m’enfermer dans ma chambre : maman et ma soeur me poursuivaient de leurs menaces.
« Tu fous ce chat dehors illico presto ou….(Je ne me souviens plus de la suite) criait maman…
Tout ce que je sais c’est que j’ai eu très peur au point d’ouvrir la fenêtre pour ne plus les entendre. Le chat craignant sans doute pour sa peau, en profita pour sauter sur l’appui de fenêtre et s’enfuir à toutes pattes.
J’ai failli en mourir de chagrin…

C’était vraiment pas mon jour, j’avais envie de pleurer de rage , de désespoir .
D’ailleurs c’est ce que j’ai fait…longtemps, très longtemps…

Une « éprise » qui croyait prendre… !

L'espiègle Charlotte qui toute jeune déjà envoyait des avions ou des cocotes en papier sur la tête de son malheureux professeur est revenue pour notre plus grand plaisir !
L'histoire ne dit pas où s'est réfugié le chat, sans doute chez cet imbécile d'Edouard !

PS : J'aime bien le vocabulaire châtié que tu emploies (pétasse, pouffiasse, connasse...)

J'adore! Un texte plein de verve. On imagine sans peine cette adolescente (?) bouillonnante et au caractère bien trempé!

Moi aussi ça  me rappelle  mon adolescence. C'est très  bien imaginé.

Il y a toujours beaucoup d'anthousiasme dans ta façon d'écrire. On ressent une certaine jubilation derriere ta plume. Je parie que tu écris en souriant
La vengeance étant un plat qui se mange froid, il sera toujours temps de punir 'ce goujat qui a préféré Georgette et il va s'en mordre les doigts

Un cru de Charlotte comme on les aime... La vengeance est un plat qui se mange froid mais là ça se retournerait plutôt dans le mauvais sens

Mais comment fais tu pour traduire si justement,à ton âge, les propos et les ressentis d'une gamine de 14 à 15 ans? A croire que tes souvenirs sont gravés profonds. J'adore ta plume rebelle.

Ah là là, la pauvre ! Quelle journée poubelle !