A.Lettre posthume à Monsieur d'Ormesson.

Moi je voudrais un crayon, un crayon à papier, le même que dans notre enfance, un simple crayon à papier.


Voilà Monsieur d'Ormesson, ce que vous avez demandé : emporter dans l'au-delà ce simple outil d'écriture.
Quand votre fille était petite, elle disait : "Quand Papa se sert d'un stylo plume, c'est qu'il écrit un article, s'il prend un crayon, c'est qu'il écrit un roman".
Je me réjouis déjà de ce que vous allez m'envoyer de là-haut, à moins que vous n'attendiez que je vous y rejoigne...
Je vous crois capable de me surprendre, j'entends Saint Pierre annoncer : "Sur une musique de Michel Berger et des paroles de Jean d'Ormesson "Les femmes au 7° ciel" chanson interprétée par Johnny Halliday.
Je veux surtout remercier l'homme pour l'affection sans faille qu'il a témoignée aux femmes. "J'ose à peine vous dire à quel point j'ai connu les femmes! "  affirmiez-vous. Oserais-je vous dire combien je regrette de ne pas avoir été l'une d'elles?
En 1980, vous avez ouvert les portes de l'Académie Française à Marguerite Yourcenar, première femme à y entrer. Vous avez ensuite admis au sein des immortels, Madame Simone Veil, elle qui avait déjà pu compter sur vous lors des houleuses discussions concernant la loi sur I V G.

J'aimais assister aux débats au cours desquels vous vous exprimiez à coup de mots bien sentis, de bienveillance parfois acide, le tout bien ficelé.
Vos grands yeux bleus malicieux, pétillants me charmaient.

Je n'ai pas souvent lu vos livres.Votre plus beau roman a peut-être été celui de votre vie et ce que vous en avez fait!
Si vous saviez comme je vous envie d'avoir toujours su maîtriser le mot, le verbe,, manier la langue française avec art, vouloir à tout prix la préserver.
Grâce à votre sens de l'humour, vous auriez apprécié le titre d'un journal au surlendemain de votre départ : "L'idole déjeune avec Jean d'Ormesson"

J'aime l'homme que vous avez été!
J'en reste là et tout comme vous, je sais qu'un jour je m'en irai sans avoir tout dit.

Merci Zéphyrine, merci d'avoir osé. Cela a été un grand bonheur de lire cet hommage à Jean D'Ormesson.
Je retiens 2 phrases particulièrement:

Zéphyrine a écrit:Quand votre fille était petite, elle disait : "Quand Papa se sert d'un stylo plume, c'est qu'il écrit un article, s'il prend un crayon, c'est qu'il écrit un roman".

Grâce à votre sens de l'humour, vous auriez apprécié le titre d'un journal au surlendemain de votre départ : "L'idole déjeune avec Jean d'Ormesson"

Des mots simples pour parler d'un grand homme, voilà ce que j'aime

Eh bien voilà, il eut été dommage de ne pas avoir ce texte. Il exprime parfaitement ce que ressentent beaucoup d'entre nous.

Si le coeur t'en dit, quand tu reviendras sous le ciel de Provence, je pourrai te prêter quelques livres d' J. d'O

Voilà une belle lettre que la fille de d'O mériterait de recevoir

Nul doute que tu saches écrire de beaux mots d'amour dans ce fameux carnet que tu aimerais à Noël (je te fais une confidence, ici dans la plupart des librairies papeteries mais aussi dans les fnac, une marque dont je tairais le nom, un truc comme papier...) mais que j'apprécie beaucoup, vend des carnets tels que je les décris, il en existe de toute taille et couleur, j'en ai déjà mais je peux les collectionner sans problème, si tu en vois passer n'hésites pas.

Une belle lettre dans laquelle tu manipules avec aisance, un soupçon d'humour, de la simplicité et de fort belles images. Tu as bien fait de l'écrire

Tu vois bien Zéphyrine que tu y es arrivée et de fort belle manière, en maniant respect et humour.
Moi aussi j'ai aimé "L'idole déjeune avec Jean d'Ormesson"
Il fallait le trouver !
Fais-toi offrir un de ses livres pour Noël, je suis sûre que A. se fera un plaisir !

Bel hommage dont il eut été dommage, sur ce forum, de se priver ...

   

Bel hommage !

En quelques mots pudiquement posés, tu ébauches un portrait, une esquisse de ce qu'était cet homme.