A. Rapaces

**Nerwen** Jeu 6 Déc - 19:32

Je suis fascinée par les oiseaux rapaces…
Quand, enfant, je gardais les moutons de mon père dans les estives de la Sierra de Guara, je passais des heures à suivre du regard le vol des gypaètes autour des falaises abruptes… Si hauts, si inaccessibles… La liberté dans toute sa splendeur, celle qui me manquait tant.
Des légendes courraient sur leurs habitudes alimentaires accentuant encore le côté inquiétant de l’oiseau. Pensez-donc, le « quebrantahuesos », le casseur d’os, était accusé de tous les maux. On sait maintenant que ce prédateur, qui se nourrit exclusivement de charognes et plus particulièrement, d’os, participe ainsi au nettoyage des vallées.

Plus tard, j’ai fréquenté d’autres types de charognards tout aussi fascinants. Après la solitude des estives, j’ai connu la jungle de la grande ville où, pour survivre, il vaut mieux se mettre sous la protection d’une espèce particulièrement abjecte, mais indispensable. Tenez, par exemple, Carlos, mon mec, (ou mon mac, c’est selon). Il a tout du rapace, l’œil rond et inexpressif, à l’affut de la moindre opportunité, il n’a pas son pareil pour « nettoyer » en un clin d’œil mes maigres ressources dès qu’un client me quitte. Pour le côté « casseur d’os, je ne suis sûre de rien, mais si je vous racontais ce qui est arrivé l’autre soir dans une ruelle obscure à Manolo, un jeunot qui me serrait d’un peu trop près au goût de Carlos… vous seriez édifiés !

Quand j’ai envie de changer d’air, je vais au cinéma. Ce n’est pas la romance qui m’attire, ni les histoires sentimentales, pour ça, je sais à quoi m’en tenir ! Seuls les films documentaires qui me transportent dans la Nature me ravissent. Si, en plus, il est question d’oiseaux, le temps de la projection, je retrouve l’innocence perdue, là-bas dans la Sierra de Guara.

**AlainX** Ven 7 Déc - 10:46

Eh bien moi, je suis fasciné par ton texte.
Cette mise en parallèle des oiseaux rapaces utiles à l'homme et à la nature, d'une part ; et la cupidité violente de certains humains, néfaste à l'homme et à sa nature profonde, d'autre part ; confère à ton texte un effet saisissant qui donne à réfléchir.
Chapeau ! Une belle réussite…
Prosterne