Histoire de légende

Y’a comme un goût amer en nous.
Le goût de la peur toujours omniprésente, et sûrement pour longtemps. Le goût des larmes qui n’arrivent pas à couler, après tant d’horreur et de fureur.


Les plus sages et plus anciens parmi notre peuple avaient annoncé la catastrophe. Sans trouver d’oreille attentive, ni d’yeux vigilants.
Ils avaient fini par garder pour eux leurs prédictions mal vues, considérées comme funestes et porteuses de mauvais sort.
A trop vouloir avertir, ils en étaient devenus menaçants.

Nous seuls, leurs proches, les avions cru, et nous étions préparés dans le plus grand secret à l’inéluctable.
Notre petite communauté, devenue quasiment clandestine, était résolue à survivre, coûte que coûte.

Comme annoncé le pire s’était produit, sans aucune mesure. Un cataclysme dévastateur, ne laissant aucune chance pour les habitants.

Malgré nos efforts à rester en vie, à fuir aussi loin et aussi vite que possible du lieu maudit, beaucoup d’entre nous périrent.
Rattrapés, frappés, décimés, par un piège aussi subit que violent.

Nous voici maintenant échoués sur une plage inconnue et déserte.
Pas spécialement accueillante, pas vraiment hostile. Juste un endroit loin du fracas, des flammes et des hurlements.

Trois femmes, une vieillarde, deux enfants et un homme. Une poignée de survivants, rescapés d’une nation disparue.

C’est peu, bien peu, mais peut-être suffisant.
Suffisant pour entretenir la flamme de la mémoire et transmettre par delà les âges l’histoire, le drame de l’Ile Engloutie.

Bonne idée que celle de cette île engloutie. L'épopée de ces survivants, leur préparation à l'inéluctable, tout cela aurait mérité d'être développé mais c'eut été trop long pour la consigne. D'où un certain malaise devant une histoire qui contient trop de "blancs" pour le lecteur. Mais tu tiens un bon canevas !

La cité d'Ys ou l’Atlantide, cités englouties selon les légendes, belle idée, bien retranscrite ce besoin de survivre pour raconter, pour garder la mémoire et faire naitre la légende.

Silène a écrit:Nous voici maintenant échoués sur une plage inconnue et déserte.
Pas spécialement accueillante, pas vraiment hostile. Juste un endroit loin du fracas, des flammes et des hurlements

Cette strophe pour nous rappeler que quelles que soient les circonstances, la nature reprend ses droits.

Elle est très intéressante ton histoire, elle mériterait quelques strophes de plus pour voir comme évoluent tes personnage.
Ce serait une bonne idée de roman

Elle est très actuelle aussi.
Personne ne sait, sauf les habitants que dans ce paradis sur terre que sont les îles Maldives, chaque jour au moins un île est inondée, puis disparaît petit à petit.
Heureusement elles sont inhabitées jusqu'ici.
Le jour où, comme tu racontes, la catastrophe prédite par les anciens ( et les scientifiques ) arrivera....Brrej'en frémis et ton texte raconte exactement cela !

Un angle original pour traiter la consigne ! J'apprécie toujours autant les légendes... Merci !

Cataclysme comme une punition divine* , oui , on peut voir ainsi les silhouettes débarquant sur cette plage

* Il existe chez nous une légende comparable à propos d'un  gros village englouti dans un marais, tout ceci parce que les villageois avaient refusé un bout de pain à un mendiant à l'exception d'une vieille femme qui avait accueilli le pauvre hère, Dieu en fait. Si vous passez par ici, foi de cats, je vous emmènerai sur les lieux ...

Cats a écrit:Si vous passez par ici, foi de cats, je vous emmènerai sur les lieux ... Plain

Tu veux nous engloutir Cats ? Déjà qu'avec Yvanne tu veux nous envoyer au paradis !

La confusion est habilement entretenue, en particulier avec la notion de clandestinité, si bien que la chute, qui révèle que ces rescapés sont des atlantes, et totalement inattendue. (seul peut-être le titre pourrait mettre la puce à l'oreille

J'aime beaucoup ton texte et l'histoire que tu dessines. Mais effectivement, on aimerait en lire plus !