"Ma vie à moi est aussi un roman"
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"Ma vie à moi est aussi un roman"
A la mort de Jean, son père, Alain avait décidé de rendre visite à sa mère, Catherine, plus fréquemment, sans sa femme ni ses enfants. Il quittait alors Nantes, la grande ville industrielle, où ses parents s’étaient aventurés à deux reprises pour lui rendre visite et rejoignait la petite maison familiale à Kerfeunteun, village du Finistère sud.
Il y régnait une atmosphère empreinte de tristesse, elle n’était cependant ni pesante, ni oppressante. Catherine éprouvait certes de la douleur mais elle se faisait légère, car disait-elle « c’était la destinée et l’on n’y pouvait rien ». Son mari Jean l’avait quitté un matin dans son sommeil, après avoir élevé leurs six enfants et partagé une vie commune 50 ans durant. Et puis Catherine avait tant à faire : repriser, ajuster et même confectionner des vêtements pour ses 18 petits enfants, et pour dépanner, garder les tout-petits, et puis encore cuire sur sa galettière crêpes de sarrasin ou de froment pour les uns et les autres.
Alain appréciait l’accueil toujours affectueux et chaleureux de sa mère. Cette fois là, comme d’habitude elle s’était accordé juste un temps avant le repas du soir pour suivre le feuilleton « Aurore et Victorien »sur sa petite télé noir et blanc. Une fois terminée elle l’a rejointe à la cuisine les yeux brillants. « Comme cette histoire à la télé, ma vie à moi est aussi un roman » lui a-t-elle lâché. Surpris, Alain a bien noté cette expression, mais ne l’a pas reprise pour autant.
Après le souper, la soirée s’est éternisée, jamais sa mère ne lui avait parlé si longuement. Son enfance dans une ferme à la campagne où ses parents sont domestiques, son tout petit frère mort brulé par l’eau bouillante d’un chaudron. Petite et fragile Catherine est l’objet d’attentions de la part ses parents. Ainsi elle sera pensionnaire à l’école primaire dès ses 6 ans pour lui éviter d’effectuer une dizaine de kilomètres chaque jour. Pour qu’elle échappe au travail dans une ferme, elle est placée à 14 ans dans une famille bourgeoise de notables. « Elle y sera successivement lingère, cuisinière et couturière. « C’est là que j’ai tout appris ».
Alain écoutait attentivement. Naturellement il connaissait bien des bribes de cette histoire, mais ce jour là sa mère en la racontant la mettait en perspective et lui donnait du sens. C’était une vie ordinaire d’une famille bretonne, il en était émerveillé tout simplement parce que pour que l'événement le plus banal devienne une aventure, il faut et il suffit qu'on se mette à le raconter.
Soudain sa mère s’est tue, a observé un bref silence. Le regardant dans les yeux elle a soufflé : « J’ai un secret à te dire ». N’étant pas sûr d’avoir bien entendu, Alain s’est fait plus attentif. « En plus de mon petit frère Jean décédé, j’avais non pas deux mais trois sœurs. Tu connais Marie et Marie-Jeanne, mais jamais je ne t’ai parlé d’Anna ». Interloqué Alain s’est tu, pensant un instant que du fait de son âge et la perte de son mari, sa mère tenait peut-être des propos confus. Mais elle tenait à se délivrer de ce secret. Anna son aînée de 3 ans était partie à 20 ans travailler à Paris. Elle y avait rencontré un jeune homme. Enceinte elle l’avait suivie à Montpellier. Ses parents n’ont eu aucune nouvelle jusqu’à ce que la préfecture du Languedoc leur apprenne le décès d’Anna. Après avoir accouché d’un enfant Hubert que son père n’a pas reconnu, elle l’a abandonné et confié à l’Assistance publique. Personne n’a su ce qu’il est devenu. « J’en suis encore toute triste, mais soulagée que tu le saches maintenant ».
Il y régnait une atmosphère empreinte de tristesse, elle n’était cependant ni pesante, ni oppressante. Catherine éprouvait certes de la douleur mais elle se faisait légère, car disait-elle « c’était la destinée et l’on n’y pouvait rien ». Son mari Jean l’avait quitté un matin dans son sommeil, après avoir élevé leurs six enfants et partagé une vie commune 50 ans durant. Et puis Catherine avait tant à faire : repriser, ajuster et même confectionner des vêtements pour ses 18 petits enfants, et pour dépanner, garder les tout-petits, et puis encore cuire sur sa galettière crêpes de sarrasin ou de froment pour les uns et les autres.
Alain appréciait l’accueil toujours affectueux et chaleureux de sa mère. Cette fois là, comme d’habitude elle s’était accordé juste un temps avant le repas du soir pour suivre le feuilleton « Aurore et Victorien »sur sa petite télé noir et blanc. Une fois terminée elle l’a rejointe à la cuisine les yeux brillants. « Comme cette histoire à la télé, ma vie à moi est aussi un roman » lui a-t-elle lâché. Surpris, Alain a bien noté cette expression, mais ne l’a pas reprise pour autant.
Après le souper, la soirée s’est éternisée, jamais sa mère ne lui avait parlé si longuement. Son enfance dans une ferme à la campagne où ses parents sont domestiques, son tout petit frère mort brulé par l’eau bouillante d’un chaudron. Petite et fragile Catherine est l’objet d’attentions de la part ses parents. Ainsi elle sera pensionnaire à l’école primaire dès ses 6 ans pour lui éviter d’effectuer une dizaine de kilomètres chaque jour. Pour qu’elle échappe au travail dans une ferme, elle est placée à 14 ans dans une famille bourgeoise de notables. « Elle y sera successivement lingère, cuisinière et couturière. « C’est là que j’ai tout appris ».
Alain écoutait attentivement. Naturellement il connaissait bien des bribes de cette histoire, mais ce jour là sa mère en la racontant la mettait en perspective et lui donnait du sens. C’était une vie ordinaire d’une famille bretonne, il en était émerveillé tout simplement parce que pour que l'événement le plus banal devienne une aventure, il faut et il suffit qu'on se mette à le raconter.
Soudain sa mère s’est tue, a observé un bref silence. Le regardant dans les yeux elle a soufflé : « J’ai un secret à te dire ». N’étant pas sûr d’avoir bien entendu, Alain s’est fait plus attentif. « En plus de mon petit frère Jean décédé, j’avais non pas deux mais trois sœurs. Tu connais Marie et Marie-Jeanne, mais jamais je ne t’ai parlé d’Anna ». Interloqué Alain s’est tu, pensant un instant que du fait de son âge et la perte de son mari, sa mère tenait peut-être des propos confus. Mais elle tenait à se délivrer de ce secret. Anna son aînée de 3 ans était partie à 20 ans travailler à Paris. Elle y avait rencontré un jeune homme. Enceinte elle l’avait suivie à Montpellier. Ses parents n’ont eu aucune nouvelle jusqu’à ce que la préfecture du Languedoc leur apprenne le décès d’Anna. Après avoir accouché d’un enfant Hubert que son père n’a pas reconnu, elle l’a abandonné et confié à l’Assistance publique. Personne n’a su ce qu’il est devenu. « J’en suis encore toute triste, mais soulagée que tu le saches maintenant ».
Tadig- Kaléïd'habitué
- Humeur : Bonne
Re: "Ma vie à moi est aussi un roman"
J'ai lu ton texte une première fois... je l'ai beaucoup apprécié mais il me semblait qu'il manquait quelque chose.
Je le relis une seconde fois... et puis non, je ne me suis pas trompée de consigne.... il manque le lien avec le phare :-D
On ressent bien le Finistère, la Bretagne, les crêpes itou itou... mais le phare n'y est pas présent ^^
En dehors de ce détail important, j'ai bien aimé ton inspiration. Ces moments sont parfois rares quand une mère décide de se confier à son fils pour partager le poids d'un secret... Bien que je trouve dommage qu'il ne soit pas expliquer pourquoi cette mère n'a jamais parlé de cette sœur et pourquoi elle le fait maintenant...
Je le relis une seconde fois... et puis non, je ne me suis pas trompée de consigne.... il manque le lien avec le phare :-D
On ressent bien le Finistère, la Bretagne, les crêpes itou itou... mais le phare n'y est pas présent ^^
En dehors de ce détail important, j'ai bien aimé ton inspiration. Ces moments sont parfois rares quand une mère décide de se confier à son fils pour partager le poids d'un secret... Bien que je trouve dommage qu'il ne soit pas expliquer pourquoi cette mère n'a jamais parlé de cette sœur et pourquoi elle le fait maintenant...
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Mais que me dit la photo ?
Merci July de tes appréciations. Elles me serviront pour retravailler mon texte. Entre autres le pourquoi de ce secret, évident pour ou incompréhensible selon les générations. Encore que les secrets de famille sont toujours d'actualité, mais ne il ne portent pas sur les mêmes sujets.
Reste cependant l'interprétation de la consigne ? Ou plus exactement que me dit la photo ?
Parce qu’il entend le bruit de l’hélicoptère le gardien ouvre la porte du phare. Cet élément minuscule au centre de la photo, un homme qui effectue un geste ordinaire du quotidien, donne toute sa force et sa puissance à cet instantané.
Ce n’est pas la photo qui inspire mon texte mais le bien le sens que je lui donne. L'ordinaire du quotidien d'une vie en fait l'essentiel.
Reste cependant l'interprétation de la consigne ? Ou plus exactement que me dit la photo ?
Parce qu’il entend le bruit de l’hélicoptère le gardien ouvre la porte du phare. Cet élément minuscule au centre de la photo, un homme qui effectue un geste ordinaire du quotidien, donne toute sa force et sa puissance à cet instantané.
Ce n’est pas la photo qui inspire mon texte mais le bien le sens que je lui donne. L'ordinaire du quotidien d'une vie en fait l'essentiel.
July_C a écrit:J'ai lu ton texte une première fois... je l'ai beaucoup apprécié mais il me semblait qu'il manquait quelque chose.
Je le relis une seconde fois... et puis non, je ne me suis pas trompée de consigne.... il manque le lien avec le phare :-D
On ressent bien le Finistère, la Bretagne, les crêpes itou itou... mais le phare n'y est pas présent ^^
En dehors de ce détail important, j'ai bien aimé ton inspiration. Ces moments sont parfois rares quand une mère décide de se confier à son fils pour partager le poids d'un secret... Bien que je trouve dommage qu'il ne soit pas expliquer pourquoi cette mère n'a jamais parlé de cette sœur et pourquoi elle le fait maintenant...
Tadig- Kaléïd'habitué
- Humeur : Bonne
Re: "Ma vie à moi est aussi un roman"
J'ai eu plaisir à lire ton texte, qui nous parle de la vie de gens simples, dans leur quotidien comme dans ce qui l'a d'exceptionnel et fait de chaque destin qu'il est unique. Je me dis aussi, à chaque fois, combien il est plaisant de partager ces tranches de vie, qu'elles soient sous forme de brèves, ou de romans. Par contre, je reste sur ma faim, et aurais aimé en apprendre plus sur cette femme qui peut être n'importe laquelle du début du siècle dernier.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Très juste ta remarque
Escandélia a écrit:J'ai eu plaisir à lire ton texte, qui nous parle de la vie de gens simples, dans leur quotidien comme dans ce qui l'a d'exceptionnel et fait de chaque destin qu'il est unique. Je me dis aussi, à chaque fois, combien il est plaisant de partager ces tranches de vie, qu'elles soient sous forme de brèves, ou de romans. Par contre, je reste sur ma faim, et aurais aimé en apprendre plus sur cette femme qui peut être n'importe laquelle du début du siècle dernier.
Merci. Très juste ta remarque, mais ce texte reste à retravailler d'autant que je le garde dans ma besace pour un développement ultérieur. Ces tranches de vie qui mêlent fiction et réalité offrent bien des possibles. Dans la réalité la maman de l'histoire n'a jamais su ce qu'est devenu son neveu Hubert. Ses enfants ont découvert en 2013 que l'Assistance publique l'avait confié à une nourrice et qu'il était décédé à 4 mois !
Tadig- Kaléïd'habitué
- Humeur : Bonne
Re: "Ma vie à moi est aussi un roman"
En-dehors du fait que tu ne parles pas du phare ( et tu t'en es expliqué!), on sent en toi une énorme envie de raconter, comme tu dis ( et moi aussi j'utilise cette expression souvent) tes tranches de vie.
Tu veux tout dire et je dirais tout en même temps.
Ton texte est une espèce de melting-pot ( = un mélange d'un peu de tout) dans lequel tu parles à la fois d'un père, d'une mère, de femmes et enfants, de tout en même temps et...le lecteur s'y perd.
Exemple :
Dans la première ligne, tu parles de la mort de ton père, d'une visite à ta mètre mais sans ta femme ni tes enfants, Alain. Pourquoi ? Cela fait beaucoup et tu poursuis ainsi.
Tu aurais intérêt à faire des phrase plus courtes et à "aérer" ton texte par des paragraphes.
Ton texte est bon mais confus et pour le plus important, c'est-à-dire la fin, on reste....sur sa faim .
Essaie de corriger, en lisant à haute voix, tu te rendras compte des longueurs.
Tu veux tout dire et je dirais tout en même temps.
Ton texte est une espèce de melting-pot ( = un mélange d'un peu de tout) dans lequel tu parles à la fois d'un père, d'une mère, de femmes et enfants, de tout en même temps et...le lecteur s'y perd.
Exemple :
Dans la première ligne, tu parles de la mort de ton père, d'une visite à ta mètre mais sans ta femme ni tes enfants, Alain. Pourquoi ? Cela fait beaucoup et tu poursuis ainsi.
Tu aurais intérêt à faire des phrase plus courtes et à "aérer" ton texte par des paragraphes.
Ton texte est bon mais confus et pour le plus important, c'est-à-dire la fin, on reste....sur sa faim .
Essaie de corriger, en lisant à haute voix, tu te rendras compte des longueurs.
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Confus d'être confus...
Amanda. a écrit:En-dehors du fait que tu ne parles pas du phare ( et tu t'en es expliqué!), on sent en toi une énorme envie de raconter, comme tu dis ( et moi aussi j'utilise cette expression souvent) tes tranches de vie.
Tu veux tout dire et je dirais tout en même temps.
Ton texte est une espèce de melting-pot ( = un mélange d'un peu de tout) dans lequel tu parles à la fois d'un père, d'une mère, de femmes et enfants, de tout en même temps et...le lecteur s'y perd.
Exemple :
Dans la première ligne, tu parles de la mort de ton père, d'une visite à ta mètre mais sans ta femme ni tes enfants, Alain. Pourquoi ? Cela fait beaucoup et tu poursuis ainsi.
Tu aurais intérêt à faire des phrase plus courtes et à "aérer" ton texte par des paragraphes.
Ton texte est bon mais confus et pour le plus important, c'est-à-dire la fin, on reste....sur sa faim .
Essaie de corriger, en lisant à haute voix, tu te rendras compte des longueurs.
Eh oui, il y a du boulot à faire. Je n'en attendais pas autant des kaleidoplumiens et c'est tant mieux.
Tadig- Kaléïd'habitué
- Humeur : Bonne
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