Au printemps, de quoi rêvais-tu ?
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madeleinedeproust
Amanda.
Admin
July_C
8 participants
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Au printemps, de quoi rêvais-tu ?
Au printemps, de quoi rêvais-tu ?
La maîtresse a demandé à ce qu’on réponde à cette question. Papa, c’est un exercice pas facile, car moi papa, je n’ai pas envie d’y répondre. La maîtresse, je sais pas si elle s’en rappelle, sinon peut-être qu’elle ne m’aurait pas donner ce devoir.
Depuis que tu es mort, dans mon cœur il n’y a plus vraiment de printemps. Je ne reconnais plus les saisons. J’ai déjà oublié à quoi je rêvais. Mais pourquoi je ne m’en rappelle plus ? Parce que tu n’es plus là ?
Papa, au printemps, tu as disparu…
Et toi papa, au printemps, de quoi rêvais-tu ? Si tu pouvais être là encore avec moi, tu pourrais me raconter tes histoires. Me dire ce que tu faisais à mon âge. Maman me raconte souvent quel bon papa tu as été. Mais moi, je ne m’en rappelle pas beaucoup. Tu sais, la seule chose dont je me souvienne, c’est le soir quand tu venais me faire un bisou pour me souhaiter une bonne nuit. Tu restais toujours là, assis à côté de moi. Un peu. Pas très longtemps. Juste le temps de me dire « Je t’aime ». Tu me souriais et t’approchais de moi. Ça y est papa, je me rappelle. Tu me faisais des chatouilles et puis moi, je te suppliais d’arrêter. Lorsque moi je t’en faisais, tu retenais ton souffle. Tu te concentrais pour ne pas rigoler. Et puis, tout d’un coup, tu relâchais tout et on riait tellement bien ensemble.
Si c’est ça être un bon papa, alors maman a raison.
Au printemps, de quoi rêvais-tu ?
Je suis triste car aujourd’hui, je sais que tu me manques. Ton absence est très lourde. Vraiment, mon papa. De ta présence : voilà à quoi je rêvais. Et j’en rêve encore. J’aimerai tellement que tu sois encore là. Parfois je suis triste, quand je vois les copains avec leur père. Moi ça me rappelle que je ne pourrai plus jamais marcher à côté de toi. Je ne pourrai plus jamais dire tout fier « C’est mon papa ! » Au printemps, c’est à toi que je rêvais. Et même en été, en automne et surtout en hiver. A chaque fin d’année, j’aimerai tellement que le Père Noël existe. J’aimerai tellement te trouver au pied de notre sapin...
Maman me dit que tu es toujours là, dans mon cœur, dans ma tête car nous parlons toujours de toi ensemble. Elle me dit que le temps va m’aider à accepter ton départ. Moi je sais pas si elle a raison, parce que tu vois là, j’ai les larmes qui coulent quand j’écris en pensant à toi.
C’est pas juste, j’aimerai tellement que tu reviennes… Je t’en veux beaucoup de m’avoir laissé tomber. Je t’en veux car maman est triste elle aussi. Je l’entends pleurer parfois dans la chambre le soir. Et moi ça me fait beaucoup de peine.
Les mots, comme mes larmes, sont venus tout seul. Maintenant je sais ce que je répondrai quand je serai grand… si on me pose la question « Au printemps, de quoi rêvais-tu ? »
Je dirai tout simplement : « Je pensais à mon papa et rêvais que maman arrête de pleurer. »
La maîtresse a demandé à ce qu’on réponde à cette question. Papa, c’est un exercice pas facile, car moi papa, je n’ai pas envie d’y répondre. La maîtresse, je sais pas si elle s’en rappelle, sinon peut-être qu’elle ne m’aurait pas donner ce devoir.
Depuis que tu es mort, dans mon cœur il n’y a plus vraiment de printemps. Je ne reconnais plus les saisons. J’ai déjà oublié à quoi je rêvais. Mais pourquoi je ne m’en rappelle plus ? Parce que tu n’es plus là ?
Papa, au printemps, tu as disparu…
Et toi papa, au printemps, de quoi rêvais-tu ? Si tu pouvais être là encore avec moi, tu pourrais me raconter tes histoires. Me dire ce que tu faisais à mon âge. Maman me raconte souvent quel bon papa tu as été. Mais moi, je ne m’en rappelle pas beaucoup. Tu sais, la seule chose dont je me souvienne, c’est le soir quand tu venais me faire un bisou pour me souhaiter une bonne nuit. Tu restais toujours là, assis à côté de moi. Un peu. Pas très longtemps. Juste le temps de me dire « Je t’aime ». Tu me souriais et t’approchais de moi. Ça y est papa, je me rappelle. Tu me faisais des chatouilles et puis moi, je te suppliais d’arrêter. Lorsque moi je t’en faisais, tu retenais ton souffle. Tu te concentrais pour ne pas rigoler. Et puis, tout d’un coup, tu relâchais tout et on riait tellement bien ensemble.
Si c’est ça être un bon papa, alors maman a raison.
Au printemps, de quoi rêvais-tu ?
Je suis triste car aujourd’hui, je sais que tu me manques. Ton absence est très lourde. Vraiment, mon papa. De ta présence : voilà à quoi je rêvais. Et j’en rêve encore. J’aimerai tellement que tu sois encore là. Parfois je suis triste, quand je vois les copains avec leur père. Moi ça me rappelle que je ne pourrai plus jamais marcher à côté de toi. Je ne pourrai plus jamais dire tout fier « C’est mon papa ! » Au printemps, c’est à toi que je rêvais. Et même en été, en automne et surtout en hiver. A chaque fin d’année, j’aimerai tellement que le Père Noël existe. J’aimerai tellement te trouver au pied de notre sapin...
Maman me dit que tu es toujours là, dans mon cœur, dans ma tête car nous parlons toujours de toi ensemble. Elle me dit que le temps va m’aider à accepter ton départ. Moi je sais pas si elle a raison, parce que tu vois là, j’ai les larmes qui coulent quand j’écris en pensant à toi.
C’est pas juste, j’aimerai tellement que tu reviennes… Je t’en veux beaucoup de m’avoir laissé tomber. Je t’en veux car maman est triste elle aussi. Je l’entends pleurer parfois dans la chambre le soir. Et moi ça me fait beaucoup de peine.
Les mots, comme mes larmes, sont venus tout seul. Maintenant je sais ce que je répondrai quand je serai grand… si on me pose la question « Au printemps, de quoi rêvais-tu ? »
Je dirai tout simplement : « Je pensais à mon papa et rêvais que maman arrête de pleurer. »
Dernière édition par July_C le Jeu 19 Mar - 20:27, édité 1 fois
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Re: Au printemps, de quoi rêvais-tu ?
Tu vois July, en lisant ton texte, j'ai pensé à mon neveu. Il avait 12 ans quand son papa est parti. Ce que tu écris, c'est sa souffrance. C'est celle de tout enfant dans la même situation. C'est très beau, c'est plein d'amour. L'écriture est percutante. Tes phrases simples et courtes permettent au lecteur de ressentir cette souffrance. Ce texte est réussit. C'est beau moment de partage.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Au printemps, de quoi rêvais-tu ?
Absolument d'accord avec Delia.
Tu tiens compte des remarques que l'on te fait, et ça s'en ressent dans tex textes. Je ne trouve rien à te dire de négatif sur ce texte où je retrouve toute ta sensibilité, en toute simplicité, et elle me va droit au coeur car rien ne vient gêner ma lecture
Tu tiens compte des remarques que l'on te fait, et ça s'en ressent dans tex textes. Je ne trouve rien à te dire de négatif sur ce texte où je retrouve toute ta sensibilité, en toute simplicité, et elle me va droit au coeur car rien ne vient gêner ma lecture
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: Au printemps, de quoi rêvais-tu ?
Un texte touchant, qui sonne vrai, bouleversant même ! Bravo tu y arrives, July !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: Au printemps, de quoi rêvais-tu ?
Admin? l'est où la boite de mouchoirs?
Merci Admin!
Très beau texte July!
Merci Admin!
Très beau texte July!
madeleinedeproust- Kaléïd'habitué
- Humeur : littéraire
Re: Au printemps, de quoi rêvais-tu ?
Bravo pour ce texte tout à fait émouvant qui exprime si bien tout le grand chagrin de l' enfant.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Au printemps, de quoi rêvais-tu ?
Je lisais et je pensais a mes filles qui ont perdu leur mémé a l'automne dernier, et qui me disent souvent combien elle leur manque. Elles auraient pu dire les memes mots (meme si ce n'etait "que" leur mémé, perdre un parent doit etre encore plus dur). Ce texte est touchant tres touchant, Bravo July
Myriel- Kaléïd'habitué
- Humeur : Girouette
Re: Au printemps, de quoi rêvais-tu ?
Un deuil est un deuil. Il n'y a pas de hiérarchie dans la douleur ni des douleurs plus grandes que d'autres. Celui qui part est aux yeux de ceux qui restent irremplaçable que ce soit un parent, un grand parent, un frère, un ami ou, j'ose le dire car cela est vrai tout autant, un animal.Myriel a écrit:qui me disent souvent combien elle leur manque. Elles auraient pu dire les memes mots (meme si ce n'etait "que" leur mémé, perdre un parent doit être encore plus dur)
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Au printemps, de quoi rêvais-tu ?
En lisant ce très beau texte, j'avoue que des larmes ont coulé par émotion.
trainmusical- Occupe le terrain
- Humeur : à vous de juger :-)
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