Et si je rêvais ?
+5
Admin
Nerwen
Myriel
Escandélia
Kz
9 participants
Page 1 sur 1
Et si je rêvais ?
Si j'étais une fleur, le long des chemins et sentiers, j'inviterais le passant au rêve empli de couleurs chatoyantes d'où serait banni le noir, symbole de deuil et d'austérité. Comme l'orchidée sauvage, je cultiverais la diversité, sans jalousie aucune du bouton d'or.
Si j'étais une couleur, j'hésiterais entre le jaune des jonquilles et pissenlits évoquant le soleil triomphant et le bleu de l'ancolie aux pétales fragiles semblables à l'infinie sérénité du ciel. A moins que par opportunisme saisonnier, je lui préfère le blanc de mon cerisier en fleurs porteur d'espoir.
Si j'étais un fruit je serais cerise car reviendra son temps avec rossignol et merle moqueur, espoir et insouciance dans un printemps annonciateur de lendemains qui chantent se foutant pas mal de l'argent qui gouverne le monde des messieurs en col blanc qui ont un porte-feuille à la place du cœur.
Si j'étais un arbre, je serais merisier ou bien noyer pour mon bois noble transformé sous la main habile de l'ébéniste, son rabot et son ciseau de sculpteur. Défileraient devant moi, commode, confiturier ou enfilade, les générations successives d'humains posant un regard nostalgique sur ma longévité de meuble confectionné par un artiste d'un autre temps.
Si j'étais une épice, je ne pourrais qu'être poivre comme l'apparence de ma chevelure subissant malgré elle l'outrage des ans. Parce qu'un plat cuisiné sans poivre, c'est comme un jour sans soleil. Et je n'oublierais point qu'avec le poivre, il faut être circonspect comme la jalousie dans l'amour : il en faut, mais la juste dose.
Si j'étais une étoile, je ne serais sûrement pas la énième du drapeau des États-Unis ou de l'Europe. De l'hégémonie des puissances, le petit peuple souffre abondamment. Je ne serais pas la septième étoile d'un Général faisant de lui un Maréchal comme celui qui fut frappé d'indignité. Non, mais la bonne étoile de celles et ceux qui se fourvoient dans la mauvaise voie, pourquoi pas ?
Si j'étais une émotion, je ne serais pas excitation mauvaise pour mon organisme, affectation qui flirte avec hypocrisie, volupté du gourmet qui rime avec obésité, détestation qui contrarie mon affection pour autrui. Non, je serais le ravi, empli d'émerveillement devant les joies, petites et grandes de la vie.
Si j'étais un mot, je ne serais pas fin, la fin insurmontable, mais faim d'un mets délicat, faim d'amour partagé, faim d'amitié aux liens indestructibles, faim d'avenir radieux débarrassé des turpitudes de l'égoïsme.
Si j'étais un rêve, je peuplerais le sommeil du chat de souris croustillantes ; la tourterelle de roucoulades avec le coucou, Othello éclairé de la perfidie de Iago, les aigris écœurés visités par la beauté du printemps à venir et de cauchemar je hanterais les nuits des gens mauvais exacerbant sans répit les frustrations pour les transformer en haines inextinguibles. Oui, je serais un rêve de bonheurs aux images multicolores.
Si j'étais la terre, je m'ouvrirais pour engloutir les profiteurs, je me répartirais au profit de ceux qui la travaillent, en usent sans en abuser, en font jaillir fleurs et fruits aux innombrables couleurs et saveurs incomparables. Sur mon sol, l'arbre serait roi, les émotions reines s'exprimeraient en mots d'amour, plaisir et désir. Si j'étais le Créateur, je ferais une Terre de rêve ...
Si j'étais une couleur, j'hésiterais entre le jaune des jonquilles et pissenlits évoquant le soleil triomphant et le bleu de l'ancolie aux pétales fragiles semblables à l'infinie sérénité du ciel. A moins que par opportunisme saisonnier, je lui préfère le blanc de mon cerisier en fleurs porteur d'espoir.
Si j'étais un fruit je serais cerise car reviendra son temps avec rossignol et merle moqueur, espoir et insouciance dans un printemps annonciateur de lendemains qui chantent se foutant pas mal de l'argent qui gouverne le monde des messieurs en col blanc qui ont un porte-feuille à la place du cœur.
Si j'étais un arbre, je serais merisier ou bien noyer pour mon bois noble transformé sous la main habile de l'ébéniste, son rabot et son ciseau de sculpteur. Défileraient devant moi, commode, confiturier ou enfilade, les générations successives d'humains posant un regard nostalgique sur ma longévité de meuble confectionné par un artiste d'un autre temps.
Si j'étais une épice, je ne pourrais qu'être poivre comme l'apparence de ma chevelure subissant malgré elle l'outrage des ans. Parce qu'un plat cuisiné sans poivre, c'est comme un jour sans soleil. Et je n'oublierais point qu'avec le poivre, il faut être circonspect comme la jalousie dans l'amour : il en faut, mais la juste dose.
Si j'étais une étoile, je ne serais sûrement pas la énième du drapeau des États-Unis ou de l'Europe. De l'hégémonie des puissances, le petit peuple souffre abondamment. Je ne serais pas la septième étoile d'un Général faisant de lui un Maréchal comme celui qui fut frappé d'indignité. Non, mais la bonne étoile de celles et ceux qui se fourvoient dans la mauvaise voie, pourquoi pas ?
Si j'étais une émotion, je ne serais pas excitation mauvaise pour mon organisme, affectation qui flirte avec hypocrisie, volupté du gourmet qui rime avec obésité, détestation qui contrarie mon affection pour autrui. Non, je serais le ravi, empli d'émerveillement devant les joies, petites et grandes de la vie.
Si j'étais un mot, je ne serais pas fin, la fin insurmontable, mais faim d'un mets délicat, faim d'amour partagé, faim d'amitié aux liens indestructibles, faim d'avenir radieux débarrassé des turpitudes de l'égoïsme.
Si j'étais un rêve, je peuplerais le sommeil du chat de souris croustillantes ; la tourterelle de roucoulades avec le coucou, Othello éclairé de la perfidie de Iago, les aigris écœurés visités par la beauté du printemps à venir et de cauchemar je hanterais les nuits des gens mauvais exacerbant sans répit les frustrations pour les transformer en haines inextinguibles. Oui, je serais un rêve de bonheurs aux images multicolores.
Si j'étais la terre, je m'ouvrirais pour engloutir les profiteurs, je me répartirais au profit de ceux qui la travaillent, en usent sans en abuser, en font jaillir fleurs et fruits aux innombrables couleurs et saveurs incomparables. Sur mon sol, l'arbre serait roi, les émotions reines s'exprimeraient en mots d'amour, plaisir et désir. Si j'étais le Créateur, je ferais une Terre de rêve ...
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Et si je rêvais ?
Un très beau texte plein de poésie et aussi de densité. Tes convictions affleurent sans être assénées et c'est une grande force de cette page poétique. Beaucoup aimé !
Kz- Kaléïd'habitué
- Humeur : bonne
Re: Et si je rêvais ?
Un beau texte plein de sensibilité comme toi.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Et si je rêvais ?
Comme Kz j'applaudis a deux mains ce texte est un hymne a la joie, que j'aime cette partie
catsoniou a écrit:Sur mon sol, l'arbre serait roi, les émotions reines s'exprimeraient en mots d'amour, plaisir et désir. Si j'étais le Créateur, je ferais une Terre de rêve ...
Myriel- Kaléïd'habitué
- Humeur : Girouette
Re: Et si je rêvais ?
Un beau texte poétique et engagé, dans lequel, à travers tes choix, on te retrouve tout à fait.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: Et si je rêvais ?
Dommage que tu ne sois pas le créateur alors
Encore une beau texte sur cette consigne qui vous a tous bien inspirés
Encore une beau texte sur cette consigne qui vous a tous bien inspirés
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: Et si je rêvais ?
Merci !!!
Avec ces dix mots, j'ai souhaité rendre hommage à ce qui m'entoure en les reliant à certaines convictions (!)
Avec ces dix mots, j'ai souhaité rendre hommage à ce qui m'entoure en les reliant à certaines convictions (!)
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Et si je rêvais ?
Un texte qui te ressemble et où on retrouve tes convictions. J'aime particulièrement le paragraphe sur "si j'étais une étoile".
Par contre j'ai eu du mal avec celui du "si j'étais un rêve". Je l'ai trouvé un peu brouillon et du coup un peu difficile à comprendre
Par contre j'ai eu du mal avec celui du "si j'étais un rêve". Je l'ai trouvé un peu brouillon et du coup un peu difficile à comprendre
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: Et si je rêvais ?
"si j'étais un rêve". Je l'ai trouvé un peu brouillon
Sherkane a mille fois raison: mon rêve est brouillon !!! Mais n'est-ce pas l'essence même du rêve d'être brouillon comme une pelote de laine emmêlée. Enfin, c'est mon cas et je suis souvent en plein désarroi au sortir d'un rêve qui n'a ni queue ni tête ... Heureusement, le propre du rêve est de s'estomper rapidement pour faire place au suivant... tout aussi loufoque !
Ici, j'ai voulu un clin d'oeil à la consigne de la semaine passée en réconciliant tourterelle et coucou, et pour faire bonne mesure, un autre avec la jalousie d'Othello par rapport au paragraphe relatif à l'épice.
Merci de l'attention portée à mon sujet
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Et si je rêvais ?
Un très beau texte tout en douceur, le merisier, le poivre et l'émotion m'ont enchanté.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: Et si je rêvais ?
I like it !!! Il y a de très beaux passages que j'ai vraiment beaucoup aimé !
J'aime bien l'idée que tu as eu à certains passages de ne pas dire "je serais" mais de dire plutôt "je ne serais pas".
C'est vrai que parfois, on sait mieux ce qu'on n'apprécie pas que nommer clairement une seule chose qu'on apprécie.
J'aime bien l'idée que tu as eu à certains passages de ne pas dire "je serais" mais de dire plutôt "je ne serais pas".
C'est vrai que parfois, on sait mieux ce qu'on n'apprécie pas que nommer clairement une seule chose qu'on apprécie.
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum