le miroir de la vie

Le miroir s'est brisé.
Ce fut bref, un choc puis le bruit cristallin du verre qui tombe en cascade, avec un petit rire joyeux.
Un éclat est resté debout, encore altier malgré la déchirure.
Et maintenant ?
Que vais-je trouver derrière ce miroir brisé ?
Quelles routes vont s'offrir à moi ?
Quels choix, bons ou mauvais, vais-je être amené à faire ?

Le miroir s'est brisé, et ma main saigne.
Une touche de couleur sur la neige immaculée.
Rouge sur blanc.
Est-ce vraiment ma main qui saigne ?
Je n'y ai pas mal, je ne ressens rien...
Quoique...
Pour la première fois depuis des mois je respire enfin à pleins poumons.
L'air glacé agresse mes bronches et ça fait du bien.
Mais ma main ne me fait pas souffrir.
Je regarde avec indifférence le sang qui coule...
La neige a perdu toute sa splendeur virginale, désormais c'est un tas de boue rougeâtre qui s'étale à mes pieds.
Le froid me fait légèrement tourner la tête.
La fatigue dépose une chape de plomb sur mes épaules.
Je frissonne.

Le miroir s'est brisé, mais il reste cet éclat, tranchant, presque menaçant, qui me nargue, bien planté sur ses deux pieds.
J'avance la main, j'attrape le survivant, il se défend, lui ne veut pas mourir. Il lutte toutes griffes dehors. Je tire, il résiste, je tire de plus belle, il me coupe pour se protéger.
Le sang coule de plus belle.
J'ai franchement des vertiges maintenant.
Épuisé, je me laisse tomber au pied des pins, là où la neige est encore blanche, porteuse de promesses flamboyantes.
Je regarde le sang couler.

Le miroir s'est brisé une première fois quand elle est partie, emmenant avec elle mon fils, ma raison et mon travail.
Quand il n'est plus resté que de fins débris du miroir intérieur, je me suis tourné vers le miroir de l'entrée, celui dans lequel elle vérifiait toujours sa mise avant de quitter la maison, celui dans lequel elle a une dernière fois validé coiffure et tenue avant de briser ma vie.
Ce miroir, c'est le reflet de mes échecs, et il n'existe plus désormais.
J'ai sommeil, je vais dormir un peu, là, au frais, dans la neige et le sang.

Le miroir s'est brisé.
Ma vie s'est brisée.
J'arrête de jouer.

C'est très beau, ce texte et pourtant je suis déstabilisée à sa lecture.
Le miroir se brise au début au cours des trois paragraphes suivants, je te suis bien.

Ensuite quand tu reviens à la vraie vie, au vrai miroir intérieur, je décroche, je ne vois pas bien le rapport. Cet homme serait donc devenu fou ? Je ne vois pas d'autre explication...

Il y a 2 miroirs Amanda, le miroir intérieur, brisé par la femme qui est partie et le miroir de l'entrée, brisé par l'homme quitté

Mais c'est vrai, c'est un peu brouillon (j'en reviens pas de te dire ça à toi Madeleine )


Peut-être trop de : le sang a coulé, le sang coule, etc.... et de répétitions (le mot main 4 ou 5 fois en peu de phrases)

Et ici une autre répétition:

je tire de plus belle, il me coupe pour se protéger.
Le sang coule de plus belle.


Bien, si je note sur 20, combien je pourrais te donner

Les répétitions ne me dérangent pas du tout, bien au contraire. Il y a le choc rapide, sec, du miroir et il y a tout ce qui se passe dans ce moment après la brisure. Je me souviens d'un cours de théâtre où le metteur en scène nous avait demandé de rallonger un maximum un moment de surprise..... Là tu rallonges à souhait, parlant toujours encore de la main, du sang, des vertiges, des débris, une émotion différente, des facettes incroyablement variées au sujet d'un moment particulier. Oui, j'aime beaucoup.