A. Insouciances
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A. Insouciances
Main dans la main, mon frère et moi dégringolons le sentier qui mène au village. L’insouciance nous habite. Les chèvres gambadent autour de nous. Nous avons passé tant d’heures ensemble sur la montagne qu’elles et nous, nous faisons un, cœurs et corps. Que d’heures à grimper, à se poursuivre en courant, puis, les pieds fatigués, les tremper dans l’eau fraîche du torrent ; observer le vol imperturbable de l’aigle, retenir son souffle à l’approche d’un troupeau de bouquetins ou surprendre une marmotte près de sa tanière, imiter son cri.
Bien sûr que nous devions ramener du bois chaque jour pour allumer le feu dans la chaumière, bien sûr que parfois les chèvres nous emmenaient bien haut au pied des falaises et que nos corps étaient fatigués de courir après elles, bien sûr qu’à l’étable, les tâches étaient intenses, mais la chaleur des bêtes nous donnait du courage. Ici, en haut, c’est la liberté, l’espace, les jeux loin des adultes, loin de leurs regards réprobateurs.
Mon frère et moi avons partagé tant de rires, de folies, nous avons tremblé dans des situations périlleuses, nous avons chanté sous la pluie, transcendé les peurs. Et puis, nous avons rêvé, le regard tourné au-delà des sommets, inventé mille et un avenirs, échangé des promesses.
La nostalgie du départ n’a pas eu prise longtemps sur nous. Tout est aventure à notre âge! La vie sérieuse, c’est pour plus tard, du moins c’est ce que nous croyons ! Alors nous gambadons joyeusement au milieu des chèvres. La mère et le père suivent derrière, nos affaires empilées sur la charrette que tire notre fidèle mule. La vie est belle ! Ce n’est pas le moment de penser à l’hiver.
La brume se déchire subitement, le ciel bleu apparaît et les premiers rayons du soleil inondent notre chemin.
Bien sûr que nous devions ramener du bois chaque jour pour allumer le feu dans la chaumière, bien sûr que parfois les chèvres nous emmenaient bien haut au pied des falaises et que nos corps étaient fatigués de courir après elles, bien sûr qu’à l’étable, les tâches étaient intenses, mais la chaleur des bêtes nous donnait du courage. Ici, en haut, c’est la liberté, l’espace, les jeux loin des adultes, loin de leurs regards réprobateurs.
Mon frère et moi avons partagé tant de rires, de folies, nous avons tremblé dans des situations périlleuses, nous avons chanté sous la pluie, transcendé les peurs. Et puis, nous avons rêvé, le regard tourné au-delà des sommets, inventé mille et un avenirs, échangé des promesses.
La nostalgie du départ n’a pas eu prise longtemps sur nous. Tout est aventure à notre âge! La vie sérieuse, c’est pour plus tard, du moins c’est ce que nous croyons ! Alors nous gambadons joyeusement au milieu des chèvres. La mère et le père suivent derrière, nos affaires empilées sur la charrette que tire notre fidèle mule. La vie est belle ! Ce n’est pas le moment de penser à l’hiver.
La brume se déchire subitement, le ciel bleu apparaît et les premiers rayons du soleil inondent notre chemin.
Dernière édition par Mesange le Lun 28 Sep - 11:01, édité 1 fois (Raison : Reposté mon texte avec améliorations proposées par Admin :-))
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
Re: A. Insouciances
J'aime la légèreté qui se dégage de ton texte. Le fait d'avoir choisi des enfants comme personnages de ton histoire rend ton texte joyeux et en même temps on y lit une certaine nostalgie .
J'ai noté une phrase un peu longue dans laquelle tu pourrais peut être revoir la ponctuation. (Que d'heures à grimper...)
Et tu pourrais aérer ta première partie en revenant à la ligne ici: Bien sùr ... Et ici: Mon frère et moi ...
Pense à justifier ton texte ( la remarque est valable pour les autres aussi, c'est plus agréable à la lecture )
Merci, j'ai aimé ce moment de lecture, sans doute parce que je me suis vue, enfant, avec ma sœur, courant dans le Causse.
J'ai noté une phrase un peu longue dans laquelle tu pourrais peut être revoir la ponctuation. (Que d'heures à grimper...)
Et tu pourrais aérer ta première partie en revenant à la ligne ici: Bien sùr ... Et ici: Mon frère et moi ...
Pense à justifier ton texte ( la remarque est valable pour les autres aussi, c'est plus agréable à la lecture )
Merci, j'ai aimé ce moment de lecture, sans doute parce que je me suis vue, enfant, avec ma sœur, courant dans le Causse.
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Insouciances
Fraîcheur et spontanéité de ces deux enfants qui croquent la vie à pleines dents. Chaque instant se déguste et le meilleur est encore à venir. Un enthousiasme bien partagé.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Insouciances
Merci Admin pour tes propositions d'amélioration. J'ai tenté quelques modifications selon tes conseils. Et si tu t'es vue, petite, à courir dans le Causse, alors c'est génial. Moi-même, je n'ai jamais vraiment connu l'insouciance de l'enfance.... du moins, je n'en ai aucun souvenir, mais il m'arrive, adulte, de me sentir parfois joyeuse et légère comme un enfant
Merci Virgu pour ton com encourageant.
Merci Virgu pour ton com encourageant.
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
Re: A. Insouciances
Ton texte est très contemporain. Maintenant, grâce à l'aménagement des chalets de montagne dont bénéficient les bergers, c'est devenu possible. pour les familles avec jeunes enfants de participer à l'estive. Autrefois, les enfants devenaient pâtre vers l'age de douze ans et suivaient les troupeaux. Ce n'était pas pour construire des cabanes, ni gambader dans la montagne, de lourdes taches et responsabilités les attendaient. Malheur à eux si celles ci n'étaient pas bien effectuées. Cependant, si dans les hautes montagnes, ce sont les hommes qui transhumaient, dans le Livradois Forez, qui est une montagne moyenne (que je connais bien !) ce sont justement les femmes et les enfants qui suivaient les troupeaux, à l'estive. Elles fabriquaient la fourme d'Ambert, et élevaient un ou deux cochons qui seraient sacrifiés dès la mi novembre ou plus tard dans la saison, suivant l'état d'engraissement. Ainsi, c'est toute une organisation de la famille qui ,se mettait en place. Les enfant eux, s'occupaient de l'entretient d'un potager assez rudimentaire, et de la basse cour, car tout le monde estivait : volailles, cochons, vaches, moutons... . Sauf les hommes qui restaient à la ferme pour les gros travaux d'été (foins, moissons, entretient des toitures et des communs...). Pas une mince affaire la transhumance par chez nous non plus !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Insouciances
Ce que tu dis Escandélia ne m'étonnes pas du tout, mais je pense que, comme toujours dans le vécu des hommes, les situations peuvent se présenter sous différents angles, selon le vécu de chacun. Mon père a été un enfant de la montagne et a passé dix-sept étés sur l'Alpe avec sa mère et ses frères et sœur. Son père, mon grand-père, restait dans la vallée, il travaillait à l'usine. Il fallait deux revenus pour subvenir aux besoins de la famille. Pour mon père, l'été représentait la liberté. Oui, il avait ses tâches à accomplir, et puis le troupeau de vaches et de chèvres à ramener au bercail régulièrement. Mais il me disait toujours que l'espace de liberté était énorme. Il était toute la journée dehors, avait un spectre d'activités "nature" à sa disposition, il vivait libre, il se sentait libre et heureux. Ma grand-mère par contre brossait un tableau bien différent, pour elle, c'était un temps de solitude et de lourdes responsabilités. J'ai écrit ce texte un peu dans la veine de ce que m'a raconté mon père.
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
Re: A. Insouciances
J'envie quelque peu ces deux enfants qui, malgré leur tâche, ont profité tout l'été de la liberté.
Ton texte est très visuel, Mésange : on imagine très bien les courses folles des gamins. Un beau texte attendrissant d'où émane une certaine pureté.
Ton texte est très visuel, Mésange : on imagine très bien les courses folles des gamins. Un beau texte attendrissant d'où émane une certaine pureté.
Invité- Invité
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