A - Cachés derrière la fenêtre
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A - Cachés derrière la fenêtre
- Putain mais quel métier de merde je fais-là ! J’en peux plus !!! C’est quand il veut qu’il se montre celui-là ! Grogna dans sa barbe Jeannot, le jeune toqueur de fenêtre.
Il était bien tôt ce matin-là quand Jeannot frappa de son vieux bambou les carreaux des Rienydit ! C’était toujours avec la même rengaine qu’il se mettait au travail. Il avait l’habitude de ces gens-là. Pourtant il ne pouvait contrôler la colère qui montait chaque fois en lui. Surtout quand il lui fallait ramasser sur le sol les quelques centimes de ce couple radin.
Jeannot ne connaissait rien de ces malveillants mais il les haïssait déjà du plus profond de son âme. Chaque matin, il lui fallait heurter leur fenêtre durant une bonne heure avant que monsieur Rienydit ne montre le bout de ses doigts. Ce dernier jetait toujours les quelques sous par-dessus la tête de Jeannot sans même daigner montrer un geste de remerciement. Puis il refermait aussitôt sa fenêtre.
Seulement Jeannot ne savait pas à quel point les Rienydit s’amusaient à tester sa patience. En effet, ces derniers étaient souvent réveillés bien avant l’arrivée du toqueur de fenêtre.
Les Rienydit, ouvriers dans l’usine du coin, croyaient détenir un pouvoir entre leurs mains à défaut de plus : celui de manipuler ce pauvre garçon à leur aise.
- Combien de temps crois-tu qu’il tiendra ce matin ? Lançons les paris ? s’amusa Fernand devant sa femme.
Madame Rienydit supportait mal le jeu pervers de son mari. Cependant, cette distraction matinale avait un enjeu particulier pour elle. Les paris, dont il prenait un malin plaisir à imposer à sa femme, était un espoir pour elle d’effleurer quelques heures de liberté. Elle avait peine à lui faire admettre qu’elle existait. Et dans un sentiment de culpabilité, elle ne cessait jamais de répondre aux moindres besoins de son mari. Tous les matins, lorsque Jeannot apparaissait sur le trottoir, l’angoisse de Madame Rienydit était à son paroxysme. L’attente, chaque jour, était interminable. Mais l’espoir tintait dans une lueur à peine perceptible.
- Je bouquine ce soir si le p’tit Jeannot se met à hurler dans les 5 minutes. Lui répondit-elle.
- Et si tu perds ? Questionna le mari plein d’idées derrière la tête.
- Je n’en sais rien… Quelle surprise vas-tu donc me réserver cette fois-ci ? Je suis une bonne ménagère et ta petite femme, objecta la femme résignée.
Le cœur de madame Rienydit s’accéléra quand son bourreau dépassa, dans son décompte, les 4 minutes. Elle voyait filer entre ses doigts le calme d’une soirée sans devoir. Tourmentée par le chuchotement de son mari, elle serrait les poings sans relâche. Lui, le sourire en coin, commençait déjà à imaginer les douces misères qu’il infligerait à sa femme.
Le bambou de Jeannot cognait au rythme de ses battements de cœur. Elle n’entendait plus que ce boom prêt à rompre le fil de sa vie. Le temps semblait ne plus vouloir s’arrêter. Pourtant, chaque coup, qui retentissait comme un glas, lui rappelait son espoir perdu. Et des coups, elle craignait d’en recevoir à la nuit tombée.
- 57… 58… 59… continua l’homme prêt à gagner la bataille.
- Oh là-haut ! Réveillez-vous bon dieu !!!! Si ça continue je vais casser votre vitre de crapule !!! hurlait de colère le jeune toqueur.
- Allons Fernand, il est temps qu’on aille se préparer. Chuchota-t-elle ainsi secrètement soulagée.
Elle, qui ne disait jamais un mot quand il fallait se soumettre au devoir conjugal, sentit enfin l’ascendant qu’elle prit sur son mari ce matin-là.
Alors qu’il venait, sans le savoir, d’offrir quelques heures de liberté à madame Rienydit, le jeune Jeannot en rogne ramassa les pièces sur le bitume.
Il était bien tôt ce matin-là quand Jeannot frappa de son vieux bambou les carreaux des Rienydit ! C’était toujours avec la même rengaine qu’il se mettait au travail. Il avait l’habitude de ces gens-là. Pourtant il ne pouvait contrôler la colère qui montait chaque fois en lui. Surtout quand il lui fallait ramasser sur le sol les quelques centimes de ce couple radin.
Jeannot ne connaissait rien de ces malveillants mais il les haïssait déjà du plus profond de son âme. Chaque matin, il lui fallait heurter leur fenêtre durant une bonne heure avant que monsieur Rienydit ne montre le bout de ses doigts. Ce dernier jetait toujours les quelques sous par-dessus la tête de Jeannot sans même daigner montrer un geste de remerciement. Puis il refermait aussitôt sa fenêtre.
Seulement Jeannot ne savait pas à quel point les Rienydit s’amusaient à tester sa patience. En effet, ces derniers étaient souvent réveillés bien avant l’arrivée du toqueur de fenêtre.
Les Rienydit, ouvriers dans l’usine du coin, croyaient détenir un pouvoir entre leurs mains à défaut de plus : celui de manipuler ce pauvre garçon à leur aise.
- Combien de temps crois-tu qu’il tiendra ce matin ? Lançons les paris ? s’amusa Fernand devant sa femme.
Madame Rienydit supportait mal le jeu pervers de son mari. Cependant, cette distraction matinale avait un enjeu particulier pour elle. Les paris, dont il prenait un malin plaisir à imposer à sa femme, était un espoir pour elle d’effleurer quelques heures de liberté. Elle avait peine à lui faire admettre qu’elle existait. Et dans un sentiment de culpabilité, elle ne cessait jamais de répondre aux moindres besoins de son mari. Tous les matins, lorsque Jeannot apparaissait sur le trottoir, l’angoisse de Madame Rienydit était à son paroxysme. L’attente, chaque jour, était interminable. Mais l’espoir tintait dans une lueur à peine perceptible.
- Je bouquine ce soir si le p’tit Jeannot se met à hurler dans les 5 minutes. Lui répondit-elle.
- Et si tu perds ? Questionna le mari plein d’idées derrière la tête.
- Je n’en sais rien… Quelle surprise vas-tu donc me réserver cette fois-ci ? Je suis une bonne ménagère et ta petite femme, objecta la femme résignée.
Le cœur de madame Rienydit s’accéléra quand son bourreau dépassa, dans son décompte, les 4 minutes. Elle voyait filer entre ses doigts le calme d’une soirée sans devoir. Tourmentée par le chuchotement de son mari, elle serrait les poings sans relâche. Lui, le sourire en coin, commençait déjà à imaginer les douces misères qu’il infligerait à sa femme.
Le bambou de Jeannot cognait au rythme de ses battements de cœur. Elle n’entendait plus que ce boom prêt à rompre le fil de sa vie. Le temps semblait ne plus vouloir s’arrêter. Pourtant, chaque coup, qui retentissait comme un glas, lui rappelait son espoir perdu. Et des coups, elle craignait d’en recevoir à la nuit tombée.
- 57… 58… 59… continua l’homme prêt à gagner la bataille.
- Oh là-haut ! Réveillez-vous bon dieu !!!! Si ça continue je vais casser votre vitre de crapule !!! hurlait de colère le jeune toqueur.
- Allons Fernand, il est temps qu’on aille se préparer. Chuchota-t-elle ainsi secrètement soulagée.
Elle, qui ne disait jamais un mot quand il fallait se soumettre au devoir conjugal, sentit enfin l’ascendant qu’elle prit sur son mari ce matin-là.
Alors qu’il venait, sans le savoir, d’offrir quelques heures de liberté à madame Rienydit, le jeune Jeannot en rogne ramassa les pièces sur le bitume.
Dernière édition par July_C le Mar 13 Oct - 21:07, édité 1 fois
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Re: A - Cachés derrière la fenêtre
Moi si j'étais Mme Rienydit, je partirais avec le jeune Jeannot son mari est vraiment un con
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A - Cachés derrière la fenêtre
Bravo Mr Rienydit
Les femmes faut les dominer !
C'est la règle depuis toujours.
et C'est Dieu qui le veut !
Mais vous verrez, un jour ça changera... ces greluches se révolteront...
tout fout' l' camp Mr Rienydit !
Les femmes faut les dominer !
C'est la règle depuis toujours.
et C'est Dieu qui le veut !
Mais vous verrez, un jour ça changera... ces greluches se révolteront...
tout fout' l' camp Mr Rienydit !
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A - Cachés derrière la fenêtre
AlainX met de l'huile sur le feu mais le fait est que Mme Rienydit (j'adore le jeu de mot) représente le ferment de la révolte qui grandira au fil des années et marquera la fin de la tyranie masculine et Tober l'a bien compris. Bravo pour ce texte !
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A - Cachés derrière la fenêtre
Belle trouvaille et donc un début d'émancipation de la femme. Je suis POUR !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A - Cachés derrière la fenêtre
Moi à la place de madame Rienydit, il y a longtemps que j'aurais ouvert ma gueule, et pris la clef des champs, et rien n'y aurait fait !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A - Cachés derrière la fenêtre
Ouf, quel suspense! On a vraiment envie d'emprunter la perche de Jeannot pour bastonner le connard de mari. Ceci étant, ton histoire est vraiment bien écrite.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A - Cachés derrière la fenêtre
Il commence bien tôt, le père Rienydit, à harceler sa pauvre femme ! Mais il y a des femmes qui aiment ça paraît-il. Elle n'a qu'à attraper la perche de Jeannot et la casser sur la tête du macho. Ce sera toujours une histoire de coups.
Marrante ta façon d'appréhender la consigne !
Marrante ta façon d'appréhender la consigne !
Invité- Invité
Re: A - Cachés derrière la fenêtre
Effectivement un angle different des autres textes. Nous avons quasi tous mis en avant le toqueur de carreau. Toi tu as mis en avant ceux qu'il réveille.
C'est intéressant. Par contre ce Mr Rienydit je le
C'est intéressant. Par contre ce Mr Rienydit je le
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A - Cachés derrière la fenêtre
C'est quoi le lien avec Tober ? Il doit me manquer une grosse case ^^Nerwen a écrit:Tober l'a bien compris.
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Re: A - Cachés derrière la fenêtre
Le toqueur de fenêtre contre le tocard de mari , l'arbitrage revient à madame
silhène- Kaléïd'habitué
- Humeur : la meilleure possible....
Re: A - Cachés derrière la fenêtre
Moi aussi je souhaite que Mme aille avec le toqueur que d'être soumise à ce con de méchant mari.
Bravo July de nous présenter cette consigne vu d'un autre angle.
Bravo July de nous présenter cette consigne vu d'un autre angle.
trainmusical- Occupe le terrain
- Humeur : à vous de juger :-)
Re: A - Cachés derrière la fenêtre
Un angle de vue original, une histoire qui se déroule de façon surprenante, des mots fichtrement bien choisis..... la plume de July qui frappe fort comme le toqueur de fenêtres.... un texte qui résonne!
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
Re: A - Cachés derrière la fenêtre
Le toqueur vu de l’autre côté de la fenêtre. Il est drôlement patient ce toqueur d’attendre une heure ! Quant à M. Ydirien Rienydit, c’est un sacré pervers, aussi bien envers le toqueur qu’envers sa femme. Une histoire originale, bien menée et avec du suspense. On est vraiment heureux que Madame ait gagné et puisse avoir le double plaisir de lire et d’échapper à on ne sait quel caprice tordu de son tyran d’époux.
Une correction à faire :
Les paris,dont il prenait un malin plaisir à imposer à sa femme,
La construction correcte est : Les paris, qu’ il prenait un malin plaisir à imposer à sa femme
Une correction à faire :
Les paris,dont il prenait un malin plaisir à imposer à sa femme,
La construction correcte est : Les paris, qu’ il prenait un malin plaisir à imposer à sa femme
Pas compris non plus ce que j’ai pu bien comprendre…July_C a écrit:
C'est quoi le lien avec Tober ? Il doit me manquer une grosse case ^^
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
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