A - Or noir
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Nerwen
Admin
Escandélia
Pati
8 participants
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A - Or noir
Je sais, je bois trop de café. Heureusement, je ne bois pas que ça ! (Euh oui, je bois de l'eau aussi... de temps en temps ^^)
Bref. Commence pas à te perdre en bouffonneries, pati, c'est pas l'heure.
Donc, je bois trop de café. Mais ce breuvage a de l'importance dans ma famille. J'en ai bu toute petite, coupé avec du lait, et je n'aimais pas ça. Mais c'était l'occasion de faire « comme les grands », de prolonger quelques minutes l'écoute des conversations des adultes.
Et puis, chez nous, le café, on ne l'achetait pas au magasin, non. L'avantage d'avoir des cousins vivant en Argentine, pays si proche du Brésil que la tentation était bien trop grande de faire le plein des précieux grains à chaque voyage dudit cousin. Et donc, à chaque tasse du noir breuvage, il y avait sous-jacente, cette notion de luxe, de préciosité, qui faisait apprécier encore plus la dégustation.
Le café arrivait par avion (merci la famille embauchée à Air France!) dans d'immenses sacs de jute et je ne te parle pas de l'odeur qui s'en échappait ; même avec mon odorat récalcitrant, elle me tirait du sommeil mieux que n'importe quel réveil !
Venait alors le temps de le moudre, dans ces si jolis moulins en bois et en fer, et cette poudre fine que l'on recueillait au fond du tiroir... un vrai trésor.
Ensuite, ma grand-mère faisait chauffer de l'eau, puis posait la cafetière sur le bord de la cheminée, au chaud (oui, tu te souviens sûrement de ces antédiluviennes cafetières, de la forme de deux triangles juxtaposés ?) et lentement, arrosait la poudre odorante d'eau chaude mais non bouillante (très important!).
Et moi, j'assistais au miracle, au changement de l'eau non en vin, qui à l'époque ne me tentait pas du tout (oui, je sais, ça a changé, depuis, tsss... ), mais en café.
Je me souviens, j'avais 10 ans quand ma grand-mère a enfin admis qu'un peu de café non coupé, un peu de nectar pur et noir, ne me tuerait pas.
Mon dieu, quelle découverte ! Je découvrais ce goût à la fois amer et fruité, ce parfum exotique et familier à la fois, choc !
Je pense que je suis devenue addict à cet instant précis. Et plus jamais de ma vie je ne l'ai coupé avec du lait, mon dieu quelle infâmie... même le sucre a déserté la tasse ou le bol, je ne peux le boire que noir, corsé et sans sucre.
D'aucun se diront que cette habitude est la raison de mes actuelles insomnies. Ce qui aurait été fort possible, je le reconnais. Néanmoins, de nombreux séjours à l'hosto et ses nuits toujours aussi courtes, avec cet espèce de breuvage ignoble qu'ils ont le culot d'appeler du café et qu'ils ne te servent que le matin, m'ont vite fait comprendre que mes insomnies venaient d'ailleurs.
De temps en temps, j'essaie de limiter ma consommation journalière, je ne sais pas pourquoi... un relent d'envie d'être raisonnable, un truc comme ça, sûrement.
Mais fort heureusement, c'est une ineptie qui ne dure jamais bien longtemps.
Bref. Commence pas à te perdre en bouffonneries, pati, c'est pas l'heure.
Donc, je bois trop de café. Mais ce breuvage a de l'importance dans ma famille. J'en ai bu toute petite, coupé avec du lait, et je n'aimais pas ça. Mais c'était l'occasion de faire « comme les grands », de prolonger quelques minutes l'écoute des conversations des adultes.
Et puis, chez nous, le café, on ne l'achetait pas au magasin, non. L'avantage d'avoir des cousins vivant en Argentine, pays si proche du Brésil que la tentation était bien trop grande de faire le plein des précieux grains à chaque voyage dudit cousin. Et donc, à chaque tasse du noir breuvage, il y avait sous-jacente, cette notion de luxe, de préciosité, qui faisait apprécier encore plus la dégustation.
Le café arrivait par avion (merci la famille embauchée à Air France!) dans d'immenses sacs de jute et je ne te parle pas de l'odeur qui s'en échappait ; même avec mon odorat récalcitrant, elle me tirait du sommeil mieux que n'importe quel réveil !
Venait alors le temps de le moudre, dans ces si jolis moulins en bois et en fer, et cette poudre fine que l'on recueillait au fond du tiroir... un vrai trésor.
Ensuite, ma grand-mère faisait chauffer de l'eau, puis posait la cafetière sur le bord de la cheminée, au chaud (oui, tu te souviens sûrement de ces antédiluviennes cafetières, de la forme de deux triangles juxtaposés ?) et lentement, arrosait la poudre odorante d'eau chaude mais non bouillante (très important!).
Et moi, j'assistais au miracle, au changement de l'eau non en vin, qui à l'époque ne me tentait pas du tout (oui, je sais, ça a changé, depuis, tsss... ), mais en café.
Je me souviens, j'avais 10 ans quand ma grand-mère a enfin admis qu'un peu de café non coupé, un peu de nectar pur et noir, ne me tuerait pas.
Mon dieu, quelle découverte ! Je découvrais ce goût à la fois amer et fruité, ce parfum exotique et familier à la fois, choc !
Je pense que je suis devenue addict à cet instant précis. Et plus jamais de ma vie je ne l'ai coupé avec du lait, mon dieu quelle infâmie... même le sucre a déserté la tasse ou le bol, je ne peux le boire que noir, corsé et sans sucre.
D'aucun se diront que cette habitude est la raison de mes actuelles insomnies. Ce qui aurait été fort possible, je le reconnais. Néanmoins, de nombreux séjours à l'hosto et ses nuits toujours aussi courtes, avec cet espèce de breuvage ignoble qu'ils ont le culot d'appeler du café et qu'ils ne te servent que le matin, m'ont vite fait comprendre que mes insomnies venaient d'ailleurs.
De temps en temps, j'essaie de limiter ma consommation journalière, je ne sais pas pourquoi... un relent d'envie d'être raisonnable, un truc comme ça, sûrement.
Mais fort heureusement, c'est une ineptie qui ne dure jamais bien longtemps.
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J'ai entamé ce marathon en pleine phase de profond doute. Sur tout et rien, mais surtout sur moi. Je n'étais donc pas certaine d'aller bien loin cette année... et puis, finalement, les mots sont venus assez aisément, suffisamment pour que je tienne assez longtemps pour me satisfaire. il faut dire que j'ai été très bien accompagnée
J'ai choisi ce texte/souvenir, parce qu'il est moins introspectif que les autres, et selon l'avis des lecteurs, est plaisant à lire.
J'ai choisi ce texte/souvenir, parce qu'il est moins introspectif que les autres, et selon l'avis des lecteurs, est plaisant à lire.
Pati- Kaléïd'habitué
- Humeur : mouvante
Re: A - Or noir
J'ai relu ton texte avec beaucoup de plaisir, plus encore que la première fois. Peut -être parce que le contexte est différent, je l'ai trouvé plus léger, dans le sens où n'interféraient pas autour à la fois les autres textes et ton cheminement.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A - Or noir
J'adore l'odeur du café, mais je ne sais pas comment tu peux le boire sans sucre.
Mais en te lisant, je commence à comprendre
Mais en te lisant, je commence à comprendre
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A - Or noir
Je ne suis pas très "café", mais j'en adore l'odeur (j'habite à côté d'un magasin qui toréfie et certains matins c'est délicieux d'ouvrir la fenêtre pour laisser entrer le puissant parfum).
Quand j'étais petite j'avais droit à un sucre trempé dans le café de mon père, mais bien sûr ce n'est pas du jeu.
Merci de nous faire partager ton addiction.
Quand j'étais petite j'avais droit à un sucre trempé dans le café de mon père, mais bien sûr ce n'est pas du jeu.
Merci de nous faire partager ton addiction.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A - Or noir
Depuis ma 4éme grossesse je ne peux plus boire de café dans la journée! Je dois bien savourer celui du matin (qui passe, lui, c'est bien curieux!).
AAnne- Kaléïd'habitué
- Humeur : Bonne, la plupart du temps.
Re: A - Or noir
Une simple petite odeur peut réveiller pleins de souvenirs.
En tout cas j'aime comment tu l'évoques.
En tout cas j'aime comment tu l'évoques.
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Re: A - Or noir
Mince je me disais que je n'avais aps lu ce texte ...
Mais en fait me reste 2 auteurs à lire et tu es dans le lot pardon, je lirais tout ce WE.
Mais c'est un très beau souvenir.
Mais en fait me reste 2 auteurs à lire et tu es dans le lot pardon, je lirais tout ce WE.
Mais c'est un très beau souvenir.
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
Re: A - Or noir
Grand amateur de café également, tu communiques bien tous les plaisirs qu'on peut en tirer. C'est vrai que ton texte est plaisant à lire.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A - Or noir
Je lutte aussi contre une double passion café-chocolat mais, devant cet écrit, je crois bien que je vais encore me laisser dominer par la gourmandise!
Heureusement que tu as décidé de te lancer dans l'aventure, Pati, parce que ton récit permet de vivre auprès de toi ces délicieux moments d'enfance, magiques! Tu m'as rappelé mon papa, ce parfum lui étant fort associé pour moi. Rien que pour ces deux joies, je te remercie d'avoir torréfié pour nous une bonne tasse de plaisir.
Heureusement que tu as décidé de te lancer dans l'aventure, Pati, parce que ton récit permet de vivre auprès de toi ces délicieux moments d'enfance, magiques! Tu m'as rappelé mon papa, ce parfum lui étant fort associé pour moi. Rien que pour ces deux joies, je te remercie d'avoir torréfié pour nous une bonne tasse de plaisir.
Invité- Invité
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