A. Sous la luge

Tu es là près de moi perché sur mon épaule.
Tu es oiseau de nuit et tu es moi
Sans être moi
Tu es toi tu es beau tu es fort d'être Muse
Et dans mon esprit gourd dans mes membres fumeux
Je sens le crépitement sûr des feux en gerbes d'or sur Venise
Et Vienne (nous irons, tu t'en souviens)

Auprès des torrents sous les sapins enneigés sous la luge
Nous rirons d'avoir roulé si fort
D'avoir partout des ecchymoses
Et d'être deux enfants
Si vieux
Si passagers
Et la vie qui ne dure jamais
Rira elle aussi de nous voir sous la neige
Humides de tendresse et forts d'un airain pur
La neige brute comme nos plumes enfiévrées au mystère

Que jamais nous n'essaierons d'élucider


***
Pour cet écrit, j'ai lancé la musique en fond et ouvert un éditeur de texte. Puis j'ai abandonné à ce papier virtuel tout ce qui me venait, c'est-à-dire (je le vois après-coup) ce que j'avais encore présent à l'esprit de mes récentes pensées (jusqu'à "Muse", je pense) et ce qui, ensuite, est venu s'y ajouter sur le rythme et la mélodie qui m'ont beaucoup inspirée.

Il m'arrive souvent d'écrire ainsi sur la musique et de lui abandonner mon esprit (cf. Midnight in Paris, par exemple) mais cette fois, l'exercice était nouveau car je ne connaissais pas le morceau que je n'avais d'ailleurs pas choisi non plus.
Une expérience très agréable que j'ai hâte de tenter à nouveau si l'occasion s'en représente.

Je vis ton poème comme un cri, un cri d'espérance et de joie Satureja. Il crépite comme les feux sur Venise. Il est un hommage à la vie. Je l'aime beaucoup aussi parce qu'il est mystère.

Oui, Yvanne, c'est exactement comme cela qu'il a jailli : un cri d'espérance et de joie! Merci de tout coeur de l'avoir entendu et partagé avec moi!

Je comprends ( suite à un de tes comm's précédents d'un autre texte) que tu te sois laissée emporter par la musique en négligeant les images ( comme je l'ai fait).
Que te dire à toi, dont je découvre l'écriture ?
Chez nous en Belgique, on dira que c'est " spittant", ça veut dire que ça part dans tous les ( bons) sens, ça éclate, ça rebondit, ça exulte la joie de vivre et l'amour !
Avec une part de mystère comme le souligne Yvanne qui n'est pas pour me déplaire...


Pourrai-tu comme le demande Admin expliquer un peu comment tu as écrit ce texte ? Merci !

c'est un texte que je trouve surnaturel et rempli d'espoir, celui de l'insouciante jeunesse. Tu écris très bien et tu as une âme de poète.

Sublime !

Quelle magnifique explosion de Vie !
J'aime beaucoup la deuxième partie... comme si la musique s'était vraiment imprégnée dans tes mots...

J'ai aussi préfèré la seconde partie ou la simplicité l'emporte et j'aime quand les mots sont simples et directs
Pour le titre, y'a t'il une erreur ? ( luge) sî non cela mérite une petite explication
Et puis j'aimerais que tu développes aussi la seconde partie de la consigne. Elle est tout aussi importante que la première, en tout cas pour moi qui suis toujours à la recherche de nouvelles expériences à vous proposer

Merci beaucoup à tous pour vos réponses encourageantes.
C'est un bonheur de pouvoir partager ainsi un peu de moi-même avec vous!

Cassy et Amanda, je suis désolée, je vais réparer tout de suite cet oubli!
Pour le titre, c'est bien à la luge que je fais référence, cette luge sous laquelle nous avons roulé dans mon imagination.

July a parlé "d'une explosion de vie", c'est exactement ce que j'éprouve à la lecture de ton texte qui nous emporte, comme la luge incontrolable, sur une pente enneigée, dans l'ivresse de la vitesse...

J'ai tout de suite plongé dans tes mots, qui m'évoquent un tourbillon de lieux, d'émotions, d'images qui, en apparence, ne semblent avoir aucun lien entre elles mais pourtant se complètent et se révèlent d'autant plus.
L'univers de ton texte me plait

Et la vie qui ne dure jamais
Rira elle aussi de nous voir sous la neige

Ces deux lignes me plaisent : la vie qui rit de nos facéties ...  Belle image comme tout ton texte

Et la vie qui ne dure jamais
Rira elle aussi de nous voir sous la neige
Humides de tendresse et forts d'un airain pur
La neige brute comme nos plumes enfiévrées au mystère

Que jamais nous n'essaierons d'élucider

Insouciance de "vieux" enfants qui se moquent du temps. Une perception très fraîche de la musique écoutée, joliment décrite aussi.

Une belle écriture automatique.
Poétique et porteuse d'un bel espoir

Merci beaucoup d'être passés lire cet écrit et d'en avoir saisi, oui, cette enfance d'adulte, sans cesse relancée par le coeur et la nature.
Un grand merci à vous!