A - La promesse
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Nerwen
AlainX
Amanda.
Cassy
8 participants
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A - La promesse
Je suis venue te dire que je m'en vais. C’est toi qui avais raison, mille fois raison. Il n’y a plus rien ici qui me retienne.
Je ne reconnais plus cette terre qui m’a vue naître. Là où la vie était colorée, il n’y a plus que des ruines.
Ici il y avait des ruelles animées du levé au couché de soleil. Les enfants jouaient sur les trottoirs. Leur rire se mêlait aux cris des marchands. Le verbe était haut et les conversations animées.
Ici la vie était dure mais nous gardions espoir. Nous étions unis même dans la misère.
Avant qu’ils arrivent nous marchions main dans la main, hommes et femmes sur le même trottoir. Aux terrasses des cafés nous buvions du thé en écoutant de la musique. De temps en temps nous allions au cinéma. Ils nous ont tout pris, notre joie de vivre, nos livres et puis notre liberté.
Je suis venue te dire que je m'en vais. Cette nuit j'embarquerai sur l'une de ces barques pour partir loin d'ici.
Il n'y aura pas d'adieux déchirants, pas d'embrassades ni de poignées de main. Tous mes amis m’ont devancée. Ont-ils trouvé le bonheur ? Un travail, un toit, une terre d’accueil. Bientôt je le saurai. Et si ce n’est qu’une pâle copie de paradis, ce sera toujours mieux qu’ici.
Je suis venue te dire que je m’en vais. Il n'y aura plus personne pour venir déposer quelques fleurs sur cette pierre glacée. Nos rendez-vous quotidiens ne seront plus que des souvenirs. Je ne viendrai plus ici te raconter ma peur, ma détresse et mes quelques espoirs. Je ne viendrai plus me recueillir mais qu’importe puisque je t’emporte avec moi.
Je me souviens de ta voix, de ton visage, de tes yeux pétillants. Je me souviens de tes mots d’amour, de tes bras qui m’enlacent. Je me souviens de notre insouciance et de l’insolence avec laquelle nous envisagions l’avenir.
Je suis venue te dire que je m’en vais. Tu vois, je tiens la promesse que je t’ai faite. Notre enfant naîtra sur une terre libre.
Je ne reconnais plus cette terre qui m’a vue naître. Là où la vie était colorée, il n’y a plus que des ruines.
Ici il y avait des ruelles animées du levé au couché de soleil. Les enfants jouaient sur les trottoirs. Leur rire se mêlait aux cris des marchands. Le verbe était haut et les conversations animées.
Ici la vie était dure mais nous gardions espoir. Nous étions unis même dans la misère.
Avant qu’ils arrivent nous marchions main dans la main, hommes et femmes sur le même trottoir. Aux terrasses des cafés nous buvions du thé en écoutant de la musique. De temps en temps nous allions au cinéma. Ils nous ont tout pris, notre joie de vivre, nos livres et puis notre liberté.
Je suis venue te dire que je m'en vais. Cette nuit j'embarquerai sur l'une de ces barques pour partir loin d'ici.
Il n'y aura pas d'adieux déchirants, pas d'embrassades ni de poignées de main. Tous mes amis m’ont devancée. Ont-ils trouvé le bonheur ? Un travail, un toit, une terre d’accueil. Bientôt je le saurai. Et si ce n’est qu’une pâle copie de paradis, ce sera toujours mieux qu’ici.
Je suis venue te dire que je m’en vais. Il n'y aura plus personne pour venir déposer quelques fleurs sur cette pierre glacée. Nos rendez-vous quotidiens ne seront plus que des souvenirs. Je ne viendrai plus ici te raconter ma peur, ma détresse et mes quelques espoirs. Je ne viendrai plus me recueillir mais qu’importe puisque je t’emporte avec moi.
Je me souviens de ta voix, de ton visage, de tes yeux pétillants. Je me souviens de tes mots d’amour, de tes bras qui m’enlacent. Je me souviens de notre insouciance et de l’insolence avec laquelle nous envisagions l’avenir.
Je suis venue te dire que je m’en vais. Tu vois, je tiens la promesse que je t’ai faite. Notre enfant naîtra sur une terre libre.
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A - La promesse
J'aime beaucoup la première partie de ton texte, Cassy, la description des années-bonheur.
Ensuite, on comprend la migrante, son malheur, sa promesse de faire naître son enfant en terre libre.
Mais, avec tout ce qui se passe maintenant, j'ai le frisson en lisant son espoir, j'ai envie de lui dire, reste, ne pars pas, ça ne sert à rien, tu ne seras jamais libre ou alors ce sera un miracle !
Je me souviens de ta voix, de ton visage, de tes yeux pétillants. Je me souviens de tes mots d’amour, de tes bras qui m’enlacent. Je me souviens de notre insouciance et de l’insolence avec laquelle nous envisagions l’avenir.
C'est mon passage préféré !
Ensuite, on comprend la migrante, son malheur, sa promesse de faire naître son enfant en terre libre.
Mais, avec tout ce qui se passe maintenant, j'ai le frisson en lisant son espoir, j'ai envie de lui dire, reste, ne pars pas, ça ne sert à rien, tu ne seras jamais libre ou alors ce sera un miracle !
Je me souviens de ta voix, de ton visage, de tes yeux pétillants. Je me souviens de tes mots d’amour, de tes bras qui m’enlacent. Je me souviens de notre insouciance et de l’insolence avec laquelle nous envisagions l’avenir.
C'est mon passage préféré !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A - La promesse
Un beau texte, où on reconnait toute la sensibilité vibrante qui t'anime.
Le constat de l'ampleur de la folie des hommes par le regard particulier sur une femme qui symbolise l'espoir de sortir du malheur, elle et l'enfant qu'elle porte... mais... tellement vainement...
Car qu'est-ce qui les attend sur la soi-disant "terre libre" ?
Comment ne pas penser aux "migrants" dont ne voulons décidément pas.....
Triste tout ça....
Le constat de l'ampleur de la folie des hommes par le regard particulier sur une femme qui symbolise l'espoir de sortir du malheur, elle et l'enfant qu'elle porte... mais... tellement vainement...
Car qu'est-ce qui les attend sur la soi-disant "terre libre" ?
Comment ne pas penser aux "migrants" dont ne voulons décidément pas.....
Triste tout ça....
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A - La promesse
Un texte très émouvant, d'une sensiblité à fleur de peau comme tu sais si bien les écrire.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A - La promesse
Que veux tu que je dise après Alainx, Amanda et Nerwen ? Ils ont tout dit bien mieux que moi. Ce pendant, je suis touchée par la sensibilité qui vibre à chaque ligne. La répétition de l'incipit à chaque paragraphe donne beaucoup de force à ce texte et fait encore plus ressortir la détermination même si douloureuse de cette femme pour qui la vie ici n'a plus de sens.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A - La promesse
Une grande force dans ce texte.
Des beaux commentaires aussi, donc que dire de plus ?
Coup de coeur.
Des beaux commentaires aussi, donc que dire de plus ?
Coup de coeur.
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
Re: A - La promesse
J'ai beaucoup aimé ton texte.Il est émouvant et tragique quand on songe comment l'Europe réagit face à ce problème. J'ai honte.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A - La promesse
Je veux croire que ce monde dit libre saura un jour qu'il faut souhaiter proche, cesser de tergiverser pour masquer l'égoïsme et prendre les dispositions afin d'accueillir celles et ceux qui fuient les bombes et la tyrannie dont nous ne pouvons pas affirmer que nous n'en sommes nullement responsables ...
J'aime beaucoup ce texte !
J'aime beaucoup ce texte !
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
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