A - Une nainspiration

Le petit poucet n’avait pas tort, il faut laisser des cailloux derrière soi. Pas toujours pour retrouver son chemin. Dans mon cas, c’est plutôt pour que les autres ne m’oublient pas.

Mon créateur  m’a dessiné il y a bien longtemps, mais jamais il ne m’a fait participer à ses histoires, dans aucun album. Alors forcément, personne ne me connait, et je risquais de sombrer dans les abysses de l’oubli.

Nous avons pourtant pas mal navigué, mon créateur et moi. Du bout  de ses feutres, il m’esquissait dans des décors paradisiaques. Iles de sable blanc, soleil, rhum et vahinés. Mon rafiot n’abordait que des mers d’émeraude, aux escales féériques, où l’on dévorait tout goulûment, tant des yeux que de la gueule. Les voyages n’étaient que fêtes, et les voiles  gonflées du vent de liberté, nous amenaient là où la réalité n’avait plus cours.

Capitaine Flemme qu’il me baptisait, quand il me croquait dans mon hamac à l’ombre d’un cocotier. J’en ai tant profité, qu’il me burinait de plus en plus les traits au fil des carnets qu’il remplissait.

En me dessinant, lui aussi s’échappait bien sûr. Des maisons champignons, des sous-bois, des fleurs et des papillons. Dans ce monde minuscule et merveilleux, il se sentait parfois à l’étroit.  Alors il ouvrait l’autre farde, humait l’air marin, et goûtait le sel des embruns que quelques taches d’aquarelles avaient projetées sur son dessin.  Et de temps à autre il m’animait vers de nouvelles aventures.

Au décès de mon créateur, ce sont les autres fardes de dessins originaux qui ont attiré toutes les attentions. La mienne, anonyme,  est restée négligemment sur le côté. Si je revis un peu aujourd’hui, c’est grâce à un ami de son fils, qui par curiosité a parcouru ma farde poussiéreuse. Il a vanté la beauté des marines et s’est ému du contraste entre leur réalisme et la rusticité de mon personnage.

Je crois aussi qu’il a compris pourquoi mon créateur ne m’a jamais permis de rejoindre les autres nains dans leur village du pays maudit.  Alors de sa plume il a tracé en gras comme titre sur ma farde: les aventures oubliées du Stroumpf marin.

Drôle de destin que celui là ! Des iles paradisiaques à la commode d'Amanda, c'est un pas de géant pour ce minuscule marin !

Capitaine Flemme a un mérite inattendu. Un mot nouveau entre dans ma collection : farde .

Grâce à Google, bien sûr ...

Quant au créateur du Capitaine Flemme, ne serait-il pas un peu feignasse lui aussi. Laisser en plan un personnage qui ne demandait qu'à conter ses aventures  !

Heureusement que tu es là pour ressusciter Stroumph marin.Il gagne à être connu sous ta belle plume.

Virgul et l'art de rendre vivant un personnage parti dans l'abysse de l'oubli !

Dommage que le créateur a préféré le laisser de côté, car vu sous ta plume, il en aurait des choses à raconter lui !

J'aime ton histoire, elle est pleine de poésie. C'est vrai que ce petit bonhomme ne dépareillerait pas du tout au milieu de la forêt de champignons. Moi je veux bien l'adopter ce capitaine Flemme, il s'entendrait bien avec mon chat Fifi et mon chien Balto

Pas question Admin !
Capitaine Flemme, le stroumpf marin ne peut être que Belge !
Virgul ne me contredira pas !
Je le garde ainsi que tous les textes qui luis sont consacrés.
Virgul, ton imagination me sidère et cela tout en finesse !

Il y a pas mal de lyrisme dans ce texte que j'ai beaucoup aimé…
sans compter les messages subliminaux sur nos destinées…
un texte qu'il faut aussi lire entre les lignes…

Donc une réussite !

Heureusement qu'Amanda est là pour que puisse revivre ce Captain Flemme.
Bravo Virgul pour tous les sens du texte

Un huitième stroumpf qui trône chez Amanda.

Tu nous fais rêver avec ce personnage que jusqu'ici le dessinateur avait gardé pour lui.
Comme Cats, j'ai dû chercher "farde" dans Google.