A.Tobermory.Faites vous-même votre malheur
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Charlotte
Cara1234
tobermory
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A.Tobermory.Faites vous-même votre malheur
- Le 13 tombe un vendredi
- Tu ne m’avais pas dit ça
- Suffisait de regarder le calendrier
- Pas la peine de jouer sur les mots ; tu ne me l’as pas dit quand tu m’as annoncé ta fichue réunion pour le 13. Déjà le 13… et maintenant un vendredi !
- Qu’est-ce qu’on en a faire ! Moi le vendredi 13 je veux bien passer sous une échelle en regardant un chat noir traverser la rue. Tu es si superstitieuse que ça ?
- Tout de suite les grands mots. Je ne suis pas superstitieuse, mais tout le monde sait que le vendredi 13…
- Ah oui le vendredi 13 ? Des faits, des faits !
- C’est quand même pas pour rien que le loto et la Loterie nationale, ils font un «spécial - vendredi 13 ». Ce ne sont quand même pas des idiots ces gens-là. Voilà des faits.
- Bien sûr, bien sûr…
- Et ce jour là, ben il y en a qui gagnent et il y en a qui perdent
- Elémentaire…
- Et dans ce cas, chez nous, on sait ce que ça veut dire : c’est toi qui gagnes et moi qui perds.
- Personne ne t’oblige à jouer au loto. Ni à venir à la réunion.
- Et si je ne viens pas, qu’est-ce ce qu’ils vont dire les autres hein ? « Tiens Julien vient tout seul… sa femme fait la gueule… elle nous snobe… on n’est pas assez bien pour elle… pauvre Julien, il est pas aidé avec une nana pareille»
- Oh arrête. On fait une réunion sympa et décontract, et toi tout de suite tu imagines un ramassis de vieux ronchons prêts à te démolir. Comme dit l’autre, « faites vous-même votre malheur ». Alors, tu viendras ou pas ? Pas obligée…
- Bien sûr que je viendrai… tu serais trop content… Et puis je suis ta femme, je ne vais pas te laisser tomber. J’espère que tu apprécies l’effort que je fais.
- Trop bonne…
Tous les ans, les anciens de la classe de Seconde B de 1998 au Lycée Jean Monnet se retrouvaient pour un repas dans un resto de la place de la Comédie à Montpellier. Les anciens, du moins ceux qui étaient encore dans les parages et que ces retrouvailles intéressaient encore. Et l’usage voulait que chacun vienne avec femme, mari, compagne ou compagnon.
Claire détestait ces réunions. Elle s'y sentait et empruntée et rabat-joie. Mais jamais elle n’aurait laissé Julien y venir seul. Elle savait qu’il y avait une de ses ex dans les femmes du groupe et ça la mettait en rage. Des fois qu’il aurait l’idée de renouer. Ou de se lancer dans un flirt avec une autre. Surtout qu’aujourd’hui vendredi 13, elle se voyait perdante d’avance.
Au rendez-vous devant le resto, sous le grand soleil languedocien, ça se bise, ça se tape sur l’épaule, ça se chuchote dans l’oreille. Claire s’efforce de faire bonne figure. Elle commence même par se prendre au jeu. Oui, c’est ça, elle va se montrer joyeuse, drôle, charmeuse, comme avant, quand elle avait conquis Julien. Et lui sera épaté, leur couple redémarra. Parce depuis quelques temps, le couple, il est plutôt en panne, presque à la casse. Ce bel enthousiasme fond d’un coup lors de l’échange du serveur avec Odile, l’organisatrice, une rousse à lunette qui se donne des airs importants, toujours en train de consulter son smartphone :
- Une table pour le groupe ? Vous êtes combien ?
- Euh… une seconde, je compte... 13, voilà on est 13. Marrant ça, vendredi 13 et 13 à table !
Claire ne trouve pas ça marrant du tout. Elle se tourne vers Julien avec un regard accablé.
- Eh, ricane Julien, tu y est aussi pour quelque chose si on est 13.
- C’est ça, c’est de ma faute…
Odile demande le silence et annonce :
- On aura une table dans trois-quarts d’heure. En attendant, on va prendre l’apéro ici, sur la terrasse.
Une bonne quinzaine de tables libres s’alignent devant l’établissement et chacun s’installe, Claire, juste à côté de Julien. Mais Odile lance d’un ton sans réplique :
- Ah non, pas par couple, on se mélange !
Jeu de chaises musicales, chacun cherchant une affinité autre que matrimoniale. Claire ne quitte pas julien des yeux, décidée à rester à proximité. Mais voilà, Julien s’assoit tout au bout, tandis qu’elle, il ne lui reste plus qu’une place vers le milieu. Ouf, soulagement : la voisine de Julien, à sa gauche, c’est Josette, la femme de Gérard, bien 30 ans de plus que lui, un iceberg à cheveux blancs et festival de rides, sans parler de la partie non visible, sûrement pas Jojo, n’est-ce pas, Josette, se dit Claire contente de sa blague. Sûr que ça n’est pas à elle que Julien va faire du gringue. Pour l’instant ils échangent quelques mots. Vas-y Julien, continue à lui faire la conversation, tu vois que je ne suis pas jalouse !
Mais, mais… Julien a laissé tomber Josette et tourne maintenant la tête de l’autre côté, où une blonde pulpeuse vient de s’asseoir. Il lui fait son numéro de charme et ça a l’air de prendre, l’autre rit à gorge déployée. Gorge déployée, c’est le mot parce que de la façon dont elle se penche vers lui, il doit avoir plein la vue de son décolleté. La salope! Vivement que ce soit le moment de passer à table ; là, exit la belle, du balai, tu ne fais pas partie du groupe !
Mais quand le serveur demande de le suivre dans la salle, la blonde reste avec Julien, et même, il lui donne le bras. Dans le brouhaha, Claire, furieuse interpelle Odile :
- Elle est pas du groupe celle-là, dis-lui qu’elle ne peut pas venir à notre table !
Odile, un peu gênée bredouille :
- Euh… Julien dit que c’est sa nouvelle copine, juste qu’elle est arrivée en retard. Moi, je ne vais pas trancher les histoires de couple. Mais pas de problème tu peux rester,une de plus ou une de moins…
Alors, Julien, toujours accompagné de l’intruse, s’avance vers Claire, tout sourire :
- Chérie, tu devrais me remercier, je fais ça pour toi. Le vendredi 13, je n’y peux rien, mais au moins one ne sera pas treize à table !
- Tu ne m’avais pas dit ça
- Suffisait de regarder le calendrier
- Pas la peine de jouer sur les mots ; tu ne me l’as pas dit quand tu m’as annoncé ta fichue réunion pour le 13. Déjà le 13… et maintenant un vendredi !
- Qu’est-ce qu’on en a faire ! Moi le vendredi 13 je veux bien passer sous une échelle en regardant un chat noir traverser la rue. Tu es si superstitieuse que ça ?
- Tout de suite les grands mots. Je ne suis pas superstitieuse, mais tout le monde sait que le vendredi 13…
- Ah oui le vendredi 13 ? Des faits, des faits !
- C’est quand même pas pour rien que le loto et la Loterie nationale, ils font un «spécial - vendredi 13 ». Ce ne sont quand même pas des idiots ces gens-là. Voilà des faits.
- Bien sûr, bien sûr…
- Et ce jour là, ben il y en a qui gagnent et il y en a qui perdent
- Elémentaire…
- Et dans ce cas, chez nous, on sait ce que ça veut dire : c’est toi qui gagnes et moi qui perds.
- Personne ne t’oblige à jouer au loto. Ni à venir à la réunion.
- Et si je ne viens pas, qu’est-ce ce qu’ils vont dire les autres hein ? « Tiens Julien vient tout seul… sa femme fait la gueule… elle nous snobe… on n’est pas assez bien pour elle… pauvre Julien, il est pas aidé avec une nana pareille»
- Oh arrête. On fait une réunion sympa et décontract, et toi tout de suite tu imagines un ramassis de vieux ronchons prêts à te démolir. Comme dit l’autre, « faites vous-même votre malheur ». Alors, tu viendras ou pas ? Pas obligée…
- Bien sûr que je viendrai… tu serais trop content… Et puis je suis ta femme, je ne vais pas te laisser tomber. J’espère que tu apprécies l’effort que je fais.
- Trop bonne…
Tous les ans, les anciens de la classe de Seconde B de 1998 au Lycée Jean Monnet se retrouvaient pour un repas dans un resto de la place de la Comédie à Montpellier. Les anciens, du moins ceux qui étaient encore dans les parages et que ces retrouvailles intéressaient encore. Et l’usage voulait que chacun vienne avec femme, mari, compagne ou compagnon.
Claire détestait ces réunions. Elle s'y sentait et empruntée et rabat-joie. Mais jamais elle n’aurait laissé Julien y venir seul. Elle savait qu’il y avait une de ses ex dans les femmes du groupe et ça la mettait en rage. Des fois qu’il aurait l’idée de renouer. Ou de se lancer dans un flirt avec une autre. Surtout qu’aujourd’hui vendredi 13, elle se voyait perdante d’avance.
Au rendez-vous devant le resto, sous le grand soleil languedocien, ça se bise, ça se tape sur l’épaule, ça se chuchote dans l’oreille. Claire s’efforce de faire bonne figure. Elle commence même par se prendre au jeu. Oui, c’est ça, elle va se montrer joyeuse, drôle, charmeuse, comme avant, quand elle avait conquis Julien. Et lui sera épaté, leur couple redémarra. Parce depuis quelques temps, le couple, il est plutôt en panne, presque à la casse. Ce bel enthousiasme fond d’un coup lors de l’échange du serveur avec Odile, l’organisatrice, une rousse à lunette qui se donne des airs importants, toujours en train de consulter son smartphone :
- Une table pour le groupe ? Vous êtes combien ?
- Euh… une seconde, je compte... 13, voilà on est 13. Marrant ça, vendredi 13 et 13 à table !
Claire ne trouve pas ça marrant du tout. Elle se tourne vers Julien avec un regard accablé.
- Eh, ricane Julien, tu y est aussi pour quelque chose si on est 13.
- C’est ça, c’est de ma faute…
Odile demande le silence et annonce :
- On aura une table dans trois-quarts d’heure. En attendant, on va prendre l’apéro ici, sur la terrasse.
Une bonne quinzaine de tables libres s’alignent devant l’établissement et chacun s’installe, Claire, juste à côté de Julien. Mais Odile lance d’un ton sans réplique :
- Ah non, pas par couple, on se mélange !
Jeu de chaises musicales, chacun cherchant une affinité autre que matrimoniale. Claire ne quitte pas julien des yeux, décidée à rester à proximité. Mais voilà, Julien s’assoit tout au bout, tandis qu’elle, il ne lui reste plus qu’une place vers le milieu. Ouf, soulagement : la voisine de Julien, à sa gauche, c’est Josette, la femme de Gérard, bien 30 ans de plus que lui, un iceberg à cheveux blancs et festival de rides, sans parler de la partie non visible, sûrement pas Jojo, n’est-ce pas, Josette, se dit Claire contente de sa blague. Sûr que ça n’est pas à elle que Julien va faire du gringue. Pour l’instant ils échangent quelques mots. Vas-y Julien, continue à lui faire la conversation, tu vois que je ne suis pas jalouse !
Mais, mais… Julien a laissé tomber Josette et tourne maintenant la tête de l’autre côté, où une blonde pulpeuse vient de s’asseoir. Il lui fait son numéro de charme et ça a l’air de prendre, l’autre rit à gorge déployée. Gorge déployée, c’est le mot parce que de la façon dont elle se penche vers lui, il doit avoir plein la vue de son décolleté. La salope! Vivement que ce soit le moment de passer à table ; là, exit la belle, du balai, tu ne fais pas partie du groupe !
Mais quand le serveur demande de le suivre dans la salle, la blonde reste avec Julien, et même, il lui donne le bras. Dans le brouhaha, Claire, furieuse interpelle Odile :
- Elle est pas du groupe celle-là, dis-lui qu’elle ne peut pas venir à notre table !
Odile, un peu gênée bredouille :
- Euh… Julien dit que c’est sa nouvelle copine, juste qu’elle est arrivée en retard. Moi, je ne vais pas trancher les histoires de couple. Mais pas de problème tu peux rester,une de plus ou une de moins…
Alors, Julien, toujours accompagné de l’intruse, s’avance vers Claire, tout sourire :
- Chérie, tu devrais me remercier, je fais ça pour toi. Le vendredi 13, je n’y peux rien, mais au moins one ne sera pas treize à table !
Dernière édition par tobermory le Ven 3 Juin - 13:59, édité 1 fois
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A.Tobermory.Faites vous-même votre malheur
Oh le ... heu, on peut être mal poli ?
Bon dans le doute ... malandrin.
Pauvre Claire. Mais bon, elle a l'air un peu soulante.
Cependant, ce n'est pas une raison pour la discréditer ainsi de la sorte et être irrespectueux envers elle.
J'espère que Julien s'est pris une bonne gifle.
Bon dans le doute ... malandrin.
Pauvre Claire. Mais bon, elle a l'air un peu soulante.
Cependant, ce n'est pas une raison pour la discréditer ainsi de la sorte et être irrespectueux envers elle.
J'espère que Julien s'est pris une bonne gifle.
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
Re: A.Tobermory.Faites vous-même votre malheur
Ca va chauffer une fois de retour à la maison !!! J'aimerais connaître la suite. Je le sens bien ce Julien :un sacré coquin!
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A.Tobermory.Faites vous-même votre malheur
quel goujat, mais quel goujat
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A.Tobermory.Faites vous-même votre malheur
Pauvre Claire ! Dire qu'elle fait l'autruche ne la dispense même pas d'être la dinde de la farce. Quant à l'autre, le Julien, il mériterait un de ces râteaux, je vous dis pas !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A.Tobermory.Faites vous-même votre malheur
Bah, qu'elle le laisse tomber, il ne vaut pas la peine !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A.Tobermory.Faites vous-même votre malheur
J'ai beaucoup de doute sur l'avenir de ce couple.....
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A.Tobermory.Faites vous-même votre malheur
Et bientôt, il va lui imposer un plan à 3....
July_C- Kaléïd'habitué
- Humeur : qui vagabonde
Re: A.Tobermory.Faites vous-même votre malheur
Merci à vous d'avoir lu ce texte dont je vois qu'il a fait l'unanimité dans la répulsion. Je reconnais que j'ai chargé la barque : une épouse idiote, trompée et humiliée, mais qui est à son tour ignoble quand elle s'adresse en pensée à "la vieille'. Et mari d'une goujaterie et muflerie et cynisme inqualifiables. C'est caricatura, mais je me suis bien amusé à écrire ce texte.
Je n'ai pas encore eu le temps de lire les textes du sujet A, étant accaparé par un texte pour un concours. Je m'y mettrai au plus tard en fin de semaine.
Je n'ai pas encore eu le temps de lire les textes du sujet A, étant accaparé par un texte pour un concours. Je m'y mettrai au plus tard en fin de semaine.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
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