A- Passage en revue
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A- Passage en revue
Le 13, tombe un vendredi, et bien sûr, la poisse, plus une seule place en terrasse !
Premier beau jour, cela fait plus d’une heure que j’arpente les trottoirs de Paris dans l’espoir de pouvoir m’assoir, profiter du soleil, siroter un verre, et observer à mon tour les gens qui passent. Tous les sièges sont occupés, en ligne, et il ne reste que cette rangée de tabourets inutiles, qui me narguent, comme pour me signifier « ose seulement ! ».
A défaut d’une place, je m’aventure à un petit jeu. Comment réagiraient les gens si je m’invitais à leur table? Ce couple à gauche avec la femme absorbée par son portable ? Rien que la qualité du sac de la nana, une véritable provocation pour un pickpocket, me fait croire qu’elle n’est pas prête à partager. Et le type grisonnant à sa gauche, cheveux ébouriffés façon intellectuel qui réfléchit trop que pour prendre la peine de se coiffer, et qui se demande si le même modèle de lunettes lui va aussi bien qu’à la nana. Je n’ai pas envie.
Le type à côté de l’intello, pas mal, du type compositeur, me semble trop absorbé par la création de sa prochaine chanson. Dommage, je me serais bien vue lui inspirer un couplet et partager avec lui une petite rengaine. Mais je n’ose pas le distraire.
Pas la peine de déranger Henri Levy qui se cache derrière ses lunettes noires. Je n’ai pas lu ses bouquins, et je ne suis pas d’humeur à tenir avec lui une conversation sérieuse. Et puis son sourire un peu béat me dicte que dans sa tête il pense avoir raison. Cette assurance m’énerve !
A la suite d’Henri, deux couples sympas. Un couple de jeunes, en pleine conversation. La fille bouclée semble passionnée par la conversation de son compagnon, pas mal lui aussi d’ailleurs. Je la comprends de s’intéresser autant à ce qu’il lui raconte. Laissons les tranquilles, ils sont mimis tout plein. Pour ce qui est de l’autre couple plus âgé, ils ont tous les deux une bonne tête, je m’inviterais bien à leur table, mais j’ai capté un bout de leur conversation. Ils s’entretiennent de leurs enfants. N’en ayant pas, aucune expérience à partager, pas droit au chapitre. Passons.
Reste le dernier couple à ma hauteur. Sa main posée sur sa mâchoire n’est certainement pas le signe d’un mal aux dents, elle s’ennuie ferme ! Il faut dire que le vieux beau, cheveux gris ondulés, écharpe à conduire une décapotable, semble plus penser à sa dernière conquête qu’à faire la conversation avec sa légitime. Je suis tentée de m’assoir en face d’elle et de lui demander : « alors, quand est-ce que tu le largues ? ». Peut-être qu’elle s’animerait, et que lui choqué, me laisserait sa place ? Mais faut pas rêver ! Elle a probablement d’autres raisons de continuer à le supporter.
Ben, voilà, terminée la rangée, les tabourets resteront inoccupés.
Ah ! Mon portable vibre.
« Allo ! Amandine ? »
« Oui, t’es où ? »
« …, en terrasse !? Bouge pas, j’arriiive »
Premier beau jour, cela fait plus d’une heure que j’arpente les trottoirs de Paris dans l’espoir de pouvoir m’assoir, profiter du soleil, siroter un verre, et observer à mon tour les gens qui passent. Tous les sièges sont occupés, en ligne, et il ne reste que cette rangée de tabourets inutiles, qui me narguent, comme pour me signifier « ose seulement ! ».
A défaut d’une place, je m’aventure à un petit jeu. Comment réagiraient les gens si je m’invitais à leur table? Ce couple à gauche avec la femme absorbée par son portable ? Rien que la qualité du sac de la nana, une véritable provocation pour un pickpocket, me fait croire qu’elle n’est pas prête à partager. Et le type grisonnant à sa gauche, cheveux ébouriffés façon intellectuel qui réfléchit trop que pour prendre la peine de se coiffer, et qui se demande si le même modèle de lunettes lui va aussi bien qu’à la nana. Je n’ai pas envie.
Le type à côté de l’intello, pas mal, du type compositeur, me semble trop absorbé par la création de sa prochaine chanson. Dommage, je me serais bien vue lui inspirer un couplet et partager avec lui une petite rengaine. Mais je n’ose pas le distraire.
Pas la peine de déranger Henri Levy qui se cache derrière ses lunettes noires. Je n’ai pas lu ses bouquins, et je ne suis pas d’humeur à tenir avec lui une conversation sérieuse. Et puis son sourire un peu béat me dicte que dans sa tête il pense avoir raison. Cette assurance m’énerve !
A la suite d’Henri, deux couples sympas. Un couple de jeunes, en pleine conversation. La fille bouclée semble passionnée par la conversation de son compagnon, pas mal lui aussi d’ailleurs. Je la comprends de s’intéresser autant à ce qu’il lui raconte. Laissons les tranquilles, ils sont mimis tout plein. Pour ce qui est de l’autre couple plus âgé, ils ont tous les deux une bonne tête, je m’inviterais bien à leur table, mais j’ai capté un bout de leur conversation. Ils s’entretiennent de leurs enfants. N’en ayant pas, aucune expérience à partager, pas droit au chapitre. Passons.
Reste le dernier couple à ma hauteur. Sa main posée sur sa mâchoire n’est certainement pas le signe d’un mal aux dents, elle s’ennuie ferme ! Il faut dire que le vieux beau, cheveux gris ondulés, écharpe à conduire une décapotable, semble plus penser à sa dernière conquête qu’à faire la conversation avec sa légitime. Je suis tentée de m’assoir en face d’elle et de lui demander : « alors, quand est-ce que tu le largues ? ». Peut-être qu’elle s’animerait, et que lui choqué, me laisserait sa place ? Mais faut pas rêver ! Elle a probablement d’autres raisons de continuer à le supporter.
Ben, voilà, terminée la rangée, les tabourets resteront inoccupés.
Ah ! Mon portable vibre.
« Allo ! Amandine ? »
« Oui, t’es où ? »
« …, en terrasse !? Bouge pas, j’arriiive »
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A- Passage en revue
Ah très original de détailler toutes les personnes en terrasse.
Et puis le coup de fil inespéré ! Génial
Et puis le coup de fil inespéré ! Génial
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
Re: A- Passage en revue
Une belle revue de la brochette attablée à la terrasse
Je suis simplement un peu surprise que la narratrice parle de "nanas" de façon pas forcément très élogieuse. Etant elle même une femme j'en suis surprise
Je suis simplement un peu surprise que la narratrice parle de "nanas" de façon pas forcément très élogieuse. Etant elle même une femme j'en suis surprise
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A- Passage en revue
Bien observé. Tu n'a raté aucune de ces personnes assises en terrasse
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A- Passage en revue
Excellent, ce passage en revue.
Dommage que tu ne te sois pas décidé à t'asseoir quand même, cela aurait pimenté le tout !
La fin inattendue est une trouvaille malicieuse.
Dommage que tu ne te sois pas décidé à t'asseoir quand même, cela aurait pimenté le tout !
La fin inattendue est une trouvaille malicieuse.
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
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