A. Le port du troisième jour
+5
Adrienne
Charlotte
Martine27
Admin
Myrte
9 participants
Page 1 sur 1
A. Le port du troisième jour
Ce n’est pas un souvenir d’enfance
c’est d’abord un tableau
une huile sur bois
une peinture de mon oncle
mon oncle Camille
au mur de son salon
mon oncle inventeur
de la canne à pêche musicale
un tableau naïf
un paysage simple
tranquille
un vieux pont en pierre
l’eau qui coule en-dessous
une chapelle
un mur arrondi
des passants en habit
en chapeau désuet
une image figée
un temps arrêté
et un jour d’automne
je vais au Somail
avec mon oncle
je vois le vrai pont
la chapelle
son clocher
le mur rond
j’entre dans le tableau
en fin d’après-midi
au milieu des vignes
au bord du Canal du Midi
le pont de Riquet
les murs ronds de la glacière
l’ombre des platanes
les feuilles à fleur d’eau
la brise d’octobre
les péniches alanguies
l’arrière-saison
les canards endormis
A quai la péniche épicière
bariolée de jaune et de vert
j’entre dans la glacière
une lourde porte poussée
on y descendait les blocs glacés
de la Montagne Noire
l’auberge est fermée
elle offrait « la dînée » et « la couchée »
aux voyageurs fatigués
arrivés de Toulouse
sur la barque de poste
le soir du troisième jour
Le Somail
port du troisième jour
et dans une immense cave
une ancienne cave à vin
une librairie
des milliers de livres
du sol au plafond
sous les voutes et les poutres
des bouquins anciens
odeur de bois
et de papier
une cathédrale
où l’on chuchote
à pas feutrés
un labyrinthe
bibliothèque des livres oubliés
de Carlos Luiz Zafon
caverne d’Ali baba
île aux trésors
pays des merveilles
vieux fauteuils empoussiérés
chevalets désarticulés
partitions déchirées
gravures et aquarelles
escaliers de bois
échelles déplacées
livres reliés
j’oublie le temps
j’oublie l’endroit
j’oublie mon oncle
je suis ailleurs
il m’appelle
je me réveille
on doit rejoindre ma tante
retourner à la maison
je sors à regret
odeur de garrigue
chant d’oiseaux
cris de canards
le chemin de halage
bicyclette bleue
la tête dans les nuages
je reviendrai c’est sur
au Somail
grincement de portail
ma tante nous attend
le gateau et le thé
sur la table du perron
dans le salon
je regarde le tableau
mon oncle sourit
il le décroche du mur
et dit
tiens c’est pour toi
les larmes montent
je l’embrasse
merci Camille
j’ai toujours ce tableau
souvenir précieux
de ce hameau paisible
vieux pont
chapelle
canal du Midi
port du troisième jour
400 mots
c’est d’abord un tableau
une huile sur bois
une peinture de mon oncle
mon oncle Camille
au mur de son salon
mon oncle inventeur
de la canne à pêche musicale
un tableau naïf
un paysage simple
tranquille
un vieux pont en pierre
l’eau qui coule en-dessous
une chapelle
un mur arrondi
des passants en habit
en chapeau désuet
une image figée
un temps arrêté
et un jour d’automne
je vais au Somail
avec mon oncle
je vois le vrai pont
la chapelle
son clocher
le mur rond
j’entre dans le tableau
en fin d’après-midi
au milieu des vignes
au bord du Canal du Midi
le pont de Riquet
les murs ronds de la glacière
l’ombre des platanes
les feuilles à fleur d’eau
la brise d’octobre
les péniches alanguies
l’arrière-saison
les canards endormis
A quai la péniche épicière
bariolée de jaune et de vert
j’entre dans la glacière
une lourde porte poussée
on y descendait les blocs glacés
de la Montagne Noire
l’auberge est fermée
elle offrait « la dînée » et « la couchée »
aux voyageurs fatigués
arrivés de Toulouse
sur la barque de poste
le soir du troisième jour
Le Somail
port du troisième jour
et dans une immense cave
une ancienne cave à vin
une librairie
des milliers de livres
du sol au plafond
sous les voutes et les poutres
des bouquins anciens
odeur de bois
et de papier
une cathédrale
où l’on chuchote
à pas feutrés
un labyrinthe
bibliothèque des livres oubliés
de Carlos Luiz Zafon
caverne d’Ali baba
île aux trésors
pays des merveilles
vieux fauteuils empoussiérés
chevalets désarticulés
partitions déchirées
gravures et aquarelles
escaliers de bois
échelles déplacées
livres reliés
j’oublie le temps
j’oublie l’endroit
j’oublie mon oncle
je suis ailleurs
il m’appelle
je me réveille
on doit rejoindre ma tante
retourner à la maison
je sors à regret
odeur de garrigue
chant d’oiseaux
cris de canards
le chemin de halage
bicyclette bleue
la tête dans les nuages
je reviendrai c’est sur
au Somail
grincement de portail
ma tante nous attend
le gateau et le thé
sur la table du perron
dans le salon
je regarde le tableau
mon oncle sourit
il le décroche du mur
et dit
tiens c’est pour toi
les larmes montent
je l’embrasse
merci Camille
j’ai toujours ce tableau
souvenir précieux
de ce hameau paisible
vieux pont
chapelle
canal du Midi
port du troisième jour
400 mots
" />
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Le port du troisième jour
La forme de ton texte me gêne énormément. La longueur du texte ne s'y prête pas,. En tout cas moi, ça me rebute. Et je n'arrive pas à en faire abstraction pour ne me concentrer que sur le texte en lui-même.
J’avoue que j'ai copié/collé ton texte sur un fichier de mon ordi pour en changer la forme afin de le lire avec toute l'attention qu'il mérite.
Parce que oui, il mérite cette attention.
Et j'ai enfin pu à ta suite découvrir le tableau, puis le paysage réel. Ta description est magnifique et sans l'image on devine aisément l'endroit.
J'aime ta référence à cet auteur et à son livre "L'ombre du vent" que j'ai adoré.
- J'ouvre une parenthèse: d'ailleurs si vous aussi vous avez aimé ce livre pour son cimetière des livres oubliés, vous aimerez ce livre: Le mystère d'Henri Pick de DAVID FOENKINOS dans lequel il est question d'une bibliothèque des livres refusées (par les éditeurs) - Je ferme la parenthèse
En conclusion Myrte:
sur la forme de ton texte: je n'aime pas du tout
Sur le fond de ton texte: j'adore
J’avoue que j'ai copié/collé ton texte sur un fichier de mon ordi pour en changer la forme afin de le lire avec toute l'attention qu'il mérite.
Parce que oui, il mérite cette attention.
Et j'ai enfin pu à ta suite découvrir le tableau, puis le paysage réel. Ta description est magnifique et sans l'image on devine aisément l'endroit.
Myrte a écrit:Une cathédrale où l’on chuchote à pas feutrés, un labyrinthe bibliothèque des livres oubliés de Carlos Luiz Zafon, caverne d’Ali baba, île aux trésors pays des merveilles
J'aime ta référence à cet auteur et à son livre "L'ombre du vent" que j'ai adoré.
- J'ouvre une parenthèse: d'ailleurs si vous aussi vous avez aimé ce livre pour son cimetière des livres oubliés, vous aimerez ce livre: Le mystère d'Henri Pick de DAVID FOENKINOS dans lequel il est question d'une bibliothèque des livres refusées (par les éditeurs) - Je ferme la parenthèse
En conclusion Myrte:
sur la forme de ton texte: je n'aime pas du tout
Sur le fond de ton texte: j'adore
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Le port du troisième jour
C'est vrai que la forme de ton texte est étrange, mais en même temps ce sont les pensées qui peuvent traverser fugacement l'esprit lorsqu'on s'immerge dans un tableau.
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A. Le port du troisième jour
J'ai aimé cette suite d'images qui sortent de toi comme un torrent et qui se termine en cadeau.J'ai lu David Foenkinos:Très bon.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Le port du troisième jour
la mise en page me fait perdre un peu le fil de l'histoire (surtout après un certain temps, vers le milieu, disons) et c'est dommage parce que c'est plein de sensibilité...
Adrienne- Kaléïd'habitué
- Humeur : brouillonne
Re: A. Le port du troisième jour
Je n'ai pas réfléchi à la forme du texte.
Comme il était demandé une écriture automatique, elle m'est venue sans que je la prémédite.
Je constate que cela a gêné votre lecture, je n'y avais pas pensé.
Merci pour vos remarques.
Comme il était demandé une écriture automatique, elle m'est venue sans que je la prémédite.
Je constate que cela a gêné votre lecture, je n'y avais pas pensé.
Merci pour vos remarques.
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Le port du troisième jour
Sans majuscules ni ponctuation, ce texte désarçonne . Néanmoins, il est empli d'images furtives qui sont comme un kaléidoscope défilant au fur et à mesure de la lecture.
L'écriture n'est-elle pas une diversité dont il faut explorer le champ des possibilités ?
L'écriture n'est-elle pas une diversité dont il faut explorer le champ des possibilités ?
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A. Le port du troisième jour
C'est vrai qu'on adore le fond et toutes ces images, souvent belles, qui se succèdent. La forme donne un rythme, qui me semble trop rapide par rapport à ce qu'il y a à découvrir, il nous incite presque à nous dépêcher de lire, alors que ce que tu décris mérite qu'on s'y pose. J'ai fait l'exercice de relier quelques phrases à l'aide d'adverbes, d'articles et de ponctuation, et je pense que ton texte y gagnerait sans sacrifier au fond.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Le port du troisième jour
Ton texte est d'une grande beauté, d'une belle sensibilité. Impossible de lire vite, comme si à chaque ligne, il fallait faire une petite pause avant de continuer. J'ai beaucoup aimé.
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
Re: A. Le port du troisième jour
J'en reviens du Canal du midi et à te lire c'est tout à fait cela.
Foenkinos, bien sûr, j'ai lu, je lis tout de lui mais cette idée de livres refusés, oubliés, est géniale.
Toi aussi tu es géniale, j'adore tout, l'image, le flot de mots qui coulent de source comme demandé, un bel exemple d'écriture automatique !
Foenkinos, bien sûr, j'ai lu, je lis tout de lui mais cette idée de livres refusés, oubliés, est géniale.
Toi aussi tu es géniale, j'adore tout, l'image, le flot de mots qui coulent de source comme demandé, un bel exemple d'écriture automatique !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum