A. Lumière noire.
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A. Lumière noire.
Lumière noire.
— « La séance est à 22 heures », me confirme au téléphone Gilberte.
— « OK, j'y serai ! », que je lui réponds d'une voix relativement mal affirmée.
Vais-je vraiment y aller ?, Être ou ne pas être à cette réunion ? Telle est la question comme aurait dit Shakespeare.
J'ai rencontré Gilberte l’autre soir où je trainaillais sur les quais déserts au milieu de la nuit. J'étais alors plus désœuvré que triste. Les lumières inutiles éclairaient le plan d'eau, et puis il y avait cette grosse ampoule absurde alors que l'on ne cesse de nous parler d'économie d'énergie pour préserver la planète. Lumières inutiles dans ce coin déserté à cette heure là, sauf Gilberte. C'était une femme entre deux âges, lesquels d'ailleurs ? On vit toujours entre quelque chose et autre chose. Passager clandestin d'une existence qui un jour nous passera par-dessus bord. En contemplant cette ampoule démesurée, je pensais au phare qui éclaire dans la nuit. Lui au moins a une utilité. Moi je n'en ai aucune. Ni cap, ni boussole, ni vraies raisons de vivre.
On a marché jusqu’au bout de la place. Il y avait encore un bar ouvert pour les derniers noctambules, le dernier verre, la dernière cigarette, le dernier métro. Peut-être qu'on y croiserait Deneuve et Depardieu qui l'attendrait, eux aussi. De fait, il n'y eut que quelques clochards, et le patron qui trompait sa lassitude et son ennui en essuyant quelques verres avec une serviette sale comme c'est pas possible.
— « Tu prends quoi ? » demanda Gilberte.
— « On se tutoie ? Pourquoi pas… un ballon de rouge, et je vais me coucher. Tu viens avec moi ? » que je lui ai soufflé dans l'oreille. On ne sait jamais. Je n'ai jamais encore essayé une femme adipeuse.
Les instants d'avant on avait bavardé le long du quai, de ces conversations avec un peu de tout et surtout beaucoup de rien.
— « Je vais bientôt fermer » précisa le taulier en apportant nos deux verres.
Je ne connaissais rien d’elle, forcément. Elle ne connaissait rien de moi, évidemment. On allait juste se vider un godet comme ça, histoire de terminer la nuit le plus honorablement possible.
— « Tu fais quoi vendredi soir ? » demanda Gilberte.
Je répondis rien, comme d'habitude, je ne faisais rien.
— « Je te propose un truc, une séance dont tu te souviendras, quelque chose qui peut te redonner l'espérance et le goût de vivre, une forme nouvelle. Un contact.
Est-ce que j'avais l'air aussi déprimé que ça ?
J’ai laissé mon numéro de téléphone. Elle, une adresse, celle où se déroulait la séance. De toute façon elle n'était pas décidée à partager mon plumard. Et puis franchement, je n'en avais plus envie.
Il est pile 22 heures. Je suis au pied de l'immeuble, à l'adresse qu'elle m'a donnée. il me reste simplement à tendre le doigt, appuyer sur la sonnette, et modifier ainsi mon destin.
Enfin, c’est ainsi que je l'ai ressenti sur le moment.
J'ai pris l'ascenseur poussif du XIXè siècle. Gilberte m'attendait sur le palier. Elle a esquissé un sourire.
— « C'est bien, tu soies venu, je n’y croyais pas trop ».
Dans la pièce, avec moi, nous sommes cinq. Deux hommes et trois femmes. Nous avons tout un âge douteux. Mais c’est quoi d’ailleurs un âge douteux ?
Ça sent un peu le moisi, le vieil appartement défraîchi. Je détecte même des relents de pipi de chat.
Sur la table, il n'y a rien, sauf un napperon brodé et jauni, qui a quelques accrocs. Autour 5 chaises austères, en bois.
On me présente vaguement les autres personnes. Juste un prénom. On, c’est une femme aux cheveux gris filasses avec des regards noirs. L'occupante de l'appartement certainement. Puis elle déclare :
— « La séance a commencé ».
Je pense, ah bon ? Elle a commencé sans moi, donc.
Il m'est relativement impossible de vous dire ce qui se passa ce soir-là. Sauf qu'effectivement, je suis ressorti quelque peu transformé. Mes souvenirs sont flous. J'ai dû probablement m'endormir. A moins que ce soient eux qui m’aient tourneboulé le cerveau. Je suis rentré chez moi dans un état second. J'avais une forte migraine, mais qui, curieusement, n'était pas véritablement gênante. C'était comme un étau qui se desserrerait. Une forme de délivrance. Dans la douleur.
Je n'ai pas réussi à retrouver l'adresse de ce rendez-vous. J’ai peu de mémoire, et le bout de papier où j’avais griffonné avait disparu. Et puis dans ce coin, tous les immeubles se ressemblent.
Dans les jours qui ont suivi je suis retourné sur les quais, chaque nuit. J’espérais Gilberte pour des explications. Je n'ai jamais revu Gilberte. Il y avait toujours cette ampoule énorme qui brillait dans la nuit. Je me suis approché. Je me suis agenouillé. Ce fut un mouvement de mon corps, d'une certaine manière je n'en avais pas vraiment décidé par moi-même. Quelque chose en moi me guidait depuis cette soirée. J'ai fixé cette lampe droit dans les yeux. Car elle avait des yeux. Elle me regardait. Il me semble même qu'elle me faisait signe, quelque chose de doux, d'attirant.
Il s’est alors passé un truc indéfinissable. Comme un affaissement. Mon corps fit une vrille. Puis rien.
— « Et vous l'avez trouvé dans cette position ? » demanda le policier aux gens du SAMU social qui patrouillaient ce soir-là.
— « Oui, répondit la responsable, c'était un nouveau sans doute, on ne l'avait jamais vu auparavant par ici. Vous avez remarqué, il est comme tout desséché.»
— « Il faut que j'appelle mon chef », déclara le policier, en saisissant son talkie-walkie qui grésillait.
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— « La séance est à 22 heures », me confirme au téléphone Gilberte.
— « OK, j'y serai ! », que je lui réponds d'une voix relativement mal affirmée.
Vais-je vraiment y aller ?, Être ou ne pas être à cette réunion ? Telle est la question comme aurait dit Shakespeare.
J'ai rencontré Gilberte l’autre soir où je trainaillais sur les quais déserts au milieu de la nuit. J'étais alors plus désœuvré que triste. Les lumières inutiles éclairaient le plan d'eau, et puis il y avait cette grosse ampoule absurde alors que l'on ne cesse de nous parler d'économie d'énergie pour préserver la planète. Lumières inutiles dans ce coin déserté à cette heure là, sauf Gilberte. C'était une femme entre deux âges, lesquels d'ailleurs ? On vit toujours entre quelque chose et autre chose. Passager clandestin d'une existence qui un jour nous passera par-dessus bord. En contemplant cette ampoule démesurée, je pensais au phare qui éclaire dans la nuit. Lui au moins a une utilité. Moi je n'en ai aucune. Ni cap, ni boussole, ni vraies raisons de vivre.
On a marché jusqu’au bout de la place. Il y avait encore un bar ouvert pour les derniers noctambules, le dernier verre, la dernière cigarette, le dernier métro. Peut-être qu'on y croiserait Deneuve et Depardieu qui l'attendrait, eux aussi. De fait, il n'y eut que quelques clochards, et le patron qui trompait sa lassitude et son ennui en essuyant quelques verres avec une serviette sale comme c'est pas possible.
— « Tu prends quoi ? » demanda Gilberte.
— « On se tutoie ? Pourquoi pas… un ballon de rouge, et je vais me coucher. Tu viens avec moi ? » que je lui ai soufflé dans l'oreille. On ne sait jamais. Je n'ai jamais encore essayé une femme adipeuse.
Les instants d'avant on avait bavardé le long du quai, de ces conversations avec un peu de tout et surtout beaucoup de rien.
— « Je vais bientôt fermer » précisa le taulier en apportant nos deux verres.
Je ne connaissais rien d’elle, forcément. Elle ne connaissait rien de moi, évidemment. On allait juste se vider un godet comme ça, histoire de terminer la nuit le plus honorablement possible.
— « Tu fais quoi vendredi soir ? » demanda Gilberte.
Je répondis rien, comme d'habitude, je ne faisais rien.
— « Je te propose un truc, une séance dont tu te souviendras, quelque chose qui peut te redonner l'espérance et le goût de vivre, une forme nouvelle. Un contact.
Est-ce que j'avais l'air aussi déprimé que ça ?
J’ai laissé mon numéro de téléphone. Elle, une adresse, celle où se déroulait la séance. De toute façon elle n'était pas décidée à partager mon plumard. Et puis franchement, je n'en avais plus envie.
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Il est pile 22 heures. Je suis au pied de l'immeuble, à l'adresse qu'elle m'a donnée. il me reste simplement à tendre le doigt, appuyer sur la sonnette, et modifier ainsi mon destin.
Enfin, c’est ainsi que je l'ai ressenti sur le moment.
J'ai pris l'ascenseur poussif du XIXè siècle. Gilberte m'attendait sur le palier. Elle a esquissé un sourire.
— « C'est bien, tu soies venu, je n’y croyais pas trop ».
Dans la pièce, avec moi, nous sommes cinq. Deux hommes et trois femmes. Nous avons tout un âge douteux. Mais c’est quoi d’ailleurs un âge douteux ?
Ça sent un peu le moisi, le vieil appartement défraîchi. Je détecte même des relents de pipi de chat.
Sur la table, il n'y a rien, sauf un napperon brodé et jauni, qui a quelques accrocs. Autour 5 chaises austères, en bois.
On me présente vaguement les autres personnes. Juste un prénom. On, c’est une femme aux cheveux gris filasses avec des regards noirs. L'occupante de l'appartement certainement. Puis elle déclare :
— « La séance a commencé ».
Je pense, ah bon ? Elle a commencé sans moi, donc.
Il m'est relativement impossible de vous dire ce qui se passa ce soir-là. Sauf qu'effectivement, je suis ressorti quelque peu transformé. Mes souvenirs sont flous. J'ai dû probablement m'endormir. A moins que ce soient eux qui m’aient tourneboulé le cerveau. Je suis rentré chez moi dans un état second. J'avais une forte migraine, mais qui, curieusement, n'était pas véritablement gênante. C'était comme un étau qui se desserrerait. Une forme de délivrance. Dans la douleur.
Je n'ai pas réussi à retrouver l'adresse de ce rendez-vous. J’ai peu de mémoire, et le bout de papier où j’avais griffonné avait disparu. Et puis dans ce coin, tous les immeubles se ressemblent.
Dans les jours qui ont suivi je suis retourné sur les quais, chaque nuit. J’espérais Gilberte pour des explications. Je n'ai jamais revu Gilberte. Il y avait toujours cette ampoule énorme qui brillait dans la nuit. Je me suis approché. Je me suis agenouillé. Ce fut un mouvement de mon corps, d'une certaine manière je n'en avais pas vraiment décidé par moi-même. Quelque chose en moi me guidait depuis cette soirée. J'ai fixé cette lampe droit dans les yeux. Car elle avait des yeux. Elle me regardait. Il me semble même qu'elle me faisait signe, quelque chose de doux, d'attirant.
Il s’est alors passé un truc indéfinissable. Comme un affaissement. Mon corps fit une vrille. Puis rien.
*
— « Et vous l'avez trouvé dans cette position ? » demanda le policier aux gens du SAMU social qui patrouillaient ce soir-là.
— « Oui, répondit la responsable, c'était un nouveau sans doute, on ne l'avait jamais vu auparavant par ici. Vous avez remarqué, il est comme tout desséché.»
— « Il faut que j'appelle mon chef », déclara le policier, en saisissant son talkie-walkie qui grésillait.
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AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. Lumière noire.
Etrange aventure dans le style fantastique d' Haruki Murakami.
J'ai très envie de savoir ce qu'il s'est passé dans cet appartement et pourquoi cette fin...
Je dois ajouter que je trouve le choix du prénom Gilberte très troublant car c'est celui de ma soeur (Gigilou) auteure de la photographie de cette consigne.
J'ai très envie de savoir ce qu'il s'est passé dans cet appartement et pourquoi cette fin...
Je dois ajouter que je trouve le choix du prénom Gilberte très troublant car c'est celui de ma soeur (Gigilou) auteure de la photographie de cette consigne.
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Lumière noire.
Myrte a écrit:Etrange aventure dans le style fantastique d' Haruki Murakami.
J'ai très envie de savoir ce qu'il s'est passé dans cet appartement et pourquoi cette fin...
Je dois ajouter que je trouve le choix du prénom Gilberte très troublant car c'est celui de ma soeur (Gigilou) auteure de la photographie de cette consigne.
Wahou !!!
Je comprends le trouble quant au prénom… c'est le premier qui m'est venu en tête en commençant à écrire. J'ignorais évidemment que c'était le prénom de l'auteur de la photo ! - De ce fait, j'ai réfléchi, pourquoi Gilberte ? Peut-être que mon inconscient m'a fait revenir une personne que j'ai aidée, qui était quelque peu fantasque et fort sympathique, mais se débattait dans des chimères un peu trop envahissantes de son psychisme…
C'est trop d'honneur que d'évoquer d' Haruki Murakami. mais c'est en tout cas un auteur que j'aime bien et que m'avait d'ailleurs fait découvrir Coumarine. (Coumarine si tu passes par là… !…)
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. Lumière noire.
C'est tout simplement excellent !
En ne nous révélant pas ce qui s'est passé ce soir là, tu laisses au lecteur la possibilité de l'imaginer et c'est la forme que j'apprécie le plus dans la littérature fantastique. Merci et encore BRAVO pour ce texte!
En ne nous révélant pas ce qui s'est passé ce soir là, tu laisses au lecteur la possibilité de l'imaginer et c'est la forme que j'apprécie le plus dans la littérature fantastique. Merci et encore BRAVO pour ce texte!
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Lumière noire.
Ce que j'aime dans tes textes, c'est la façon dont tu abordes des questions essentielles avec l'air de rien, en finesse, en délicatesse aussi (si si) et sans en avoir l'air, d'une manière naturelle (comme les choses devraient être). Ce que j'aime aussi : le ton que tu donnes à tes textes un ton un peu aigre doux, autant aigre que doux d'ailleurs, mais qui en fait le charme. Et puis, comme tombée du camion, une réflexion comme celle là :
C'est exactement ce que j'ai pensé en découvrant la photo !alors que l'on ne cesse de nous parler d'économie d'énergie pour préserver la planète.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Lumière noire.
AlainX, je suis très troublée par ton texte. Inachevé et pourtant tellement " abouti" car comme dit Escandelia il y a des trouvailles, distraitement jetées par petites touches qui frappent et fort.
Déjà, celle qu'Escandelia a relevée.
Moi j'ai aussi remarqué " femme entre deux âges, lesquels d'ailleurs"
" On vit toujours entre quelque chose et autre chose" !!!!
"Passager clandestin...qui un jour passera par-dessus bord"
" C'est quoi un âge douteux ?"
et j'en passe.
Ce texte est riche, je ne suis pas spécialisée dans l'analyse mais je pense qu'il y aurait matière à traiter dans un cours.
Et je dis
Déjà, celle qu'Escandelia a relevée.
Moi j'ai aussi remarqué " femme entre deux âges, lesquels d'ailleurs"
" On vit toujours entre quelque chose et autre chose" !!!!
"Passager clandestin...qui un jour passera par-dessus bord"
" C'est quoi un âge douteux ?"
et j'en passe.
Ce texte est riche, je ne suis pas spécialisée dans l'analyse mais je pense qu'il y aurait matière à traiter dans un cours.
Et je dis
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Lumière noire.
Je rejoins les commentaires d'Escandelia et d'Amanda. Un texte aigre doux qui pose des questions de fond tout en délicatesse par petites touches.
Un texte qui interpelle sur le sens de la vie
Un texte qui interpelle sur le sens de la vie
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A. Lumière noire.
Je rejoins les autres commentaires en ajoutant un point: tu as réussi à donner corps à l'errance, c'est en tout cas mon ressenti à la lecture de ton texte, super bien écrit.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Lumière noire.
j'ai relevé aussi les mêmes petites phrases qu'Amanda, juste un peu déprimantes sur les bords quand même mais bien vues. Il est tombé sur des vampires d'énergie ton personnage ?
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A. Lumière noire.
Une histoire très énigmatique et d'autant plus troublante, comme un rêve ou un cauchemar. Je comprends qu'on évoque Murakami; moi j'ai pensé à la série télé "La quatrième dimension" ( il faut dire que sur un autre forum j'ai eu à traiter ce sujet).
Ce texte a un ton très particulier et il est bien équilibré entre les notations factuelles et les perceptions et sentiments du narrateur.
Mais dis-donc, AlainX, tu n'y as pas été de main morte sur les adverbes !
Ce texte a un ton très particulier et il est bien équilibré entre les notations factuelles et les perceptions et sentiments du narrateur.
Mais dis-donc, AlainX, tu n'y as pas été de main morte sur les adverbes !
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A. Lumière noire.
tobermory a écrit:
(...)
Mais dis-donc, AlainX, tu n'y as pas été de main morte sur les adverbes !
Oups ! Tu as raison…
il y en a un bon paquet que je pourrais supprimer…
je me demande si je ne suis pas coutumier du fait !
Merci de me le souligner. Je vais y être attentif (au moins je vais essayer…)
évidemment, vraiment courageusement, clairement joliment et gaiement si possible !
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
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