A. Une histoire à dormir debout
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tobermory
Myrte
Amanda.
Cassy
Escandélia
Nerwen
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A. Une histoire à dormir debout
Un écureuil m’a demandé mon nom ce matin.
« Alice ! » ai-je répondu machinalement.
Ce n’est qu’après, que j’ai réalisé l’incongruité de la situation. Mais, pourquoi un écureuil n’aurait pas le droit de connaître mon nom ?
Comme il filait à toute allure, j’ai crié : « Vous pourriez m’attendre ! »
Toujours courant, il m’a regardée par-dessus son épaule : « Pourquoi ? Vous y allez aussi ? Alors cessez de lambiner, je suis en retard, le Grand Patron ne sera pas content… »
Je me suis mise à courir pour le suivre.
« Où allons-nous ?
—Comment, Vous me suivez sans savoir où ? Ça vous jouera des tours ma fille ! Mais à la clinique des Rêves bien sûr ! C’est là, au bout de la rue… dépêchez-vous ! »
Au fronton d’une ancienne boutique que je n’avais jamais remarquée, j’ai effectivement lu : Clinique des Rêves. Le vieux rideau métallique était baissé et on pouvait y lire « En cas d’absence, réveillez-vous. »
« C’est fermé, ai-je dit. »
L’écureuil s’est approché de moi et il m’a méchamment pincée. « Aïe ! Vous êtes fou ? Qu’est-ce qui vous prend ?
—Je vous réveille, vous ne savez pas lire ? Allez, il faut passer par derrière…
En effet, à l’arrière de la boutique, s’ouvrait une petite porte que l’écureuil franchit sans difficulté. Mais elle était si petite que je dû me contorsionner pour entrer à mon tour. Derrière, s’ouvrait un interminable couloir obscur au bout duquel je vis disparaître l’écureuil qui ne m’avait pas attendu. Dépitée, je décidai d’abandonner la poursuite, mais quand je me retournai pour ressortir, la porte aussi avait disparu. A sa place, un immense miroir…
J’avançai dans le couloir en suivant des flèches qui indiquaient « SALLE D’OP ». Toutes sortes d’animaux me dépassaient en courant à qui mieux-mieux pour s’engouffrer dans une salle violemment éclairée, tout au bout du couloir. Quand j’arrivai enfin dans la pièce, il y régnait un tohu-bohu indescriptible. Les animaux couraient dans tous les sens, tentant d’échapper à une grosse infirmière échevelée, armée d’une seringue, qui criait à tue-tête : « Au suivant ! Au suivant ! » Sa manche relevée sur un bras musculeux arborait un tatouage en forme de cœur rouge.
Dominant la scène, lové sur la table d’opération, un grand chat gris me regardait en souriant…
Au milieu de ce tintamarre, un vieil homme très calme, le Grand Patron sans doute, me fit signe d’approcher. « N’ayez pas peur, installez-vous, on va remédier à votre problème. Alors, quel est votre mauvais rêve ? »
Comme l’infirmière fonçait dans ma direction, je balbutiai : « La seringue, la seringue… «
Ah ! Dit-il, vous rêvez de seringue ? Laissez-moi faire. Buvez ceci ! »
Surprise, j’avalai le breuvage qui se révéla être un délicieux thé anglais. Les bruits s’estompèrent, je fermai les yeux…
Une sonnerie stridente me fit sursauter : le réveil venait de se manifester pour me tirer du lit. J’étais reposée, détendue, comme après une bonne nuit de sommeil, chose qui ne m’était pas arrivée depuis longtemps.
Maintenant que j’y repense, cette histoire me rappelle quelque chose, mais je n’arrive pas à déterminer quoi… Pouvez-vous m’aider ?
« Alice ! » ai-je répondu machinalement.
Ce n’est qu’après, que j’ai réalisé l’incongruité de la situation. Mais, pourquoi un écureuil n’aurait pas le droit de connaître mon nom ?
Comme il filait à toute allure, j’ai crié : « Vous pourriez m’attendre ! »
Toujours courant, il m’a regardée par-dessus son épaule : « Pourquoi ? Vous y allez aussi ? Alors cessez de lambiner, je suis en retard, le Grand Patron ne sera pas content… »
Je me suis mise à courir pour le suivre.
« Où allons-nous ?
—Comment, Vous me suivez sans savoir où ? Ça vous jouera des tours ma fille ! Mais à la clinique des Rêves bien sûr ! C’est là, au bout de la rue… dépêchez-vous ! »
Au fronton d’une ancienne boutique que je n’avais jamais remarquée, j’ai effectivement lu : Clinique des Rêves. Le vieux rideau métallique était baissé et on pouvait y lire « En cas d’absence, réveillez-vous. »
« C’est fermé, ai-je dit. »
L’écureuil s’est approché de moi et il m’a méchamment pincée. « Aïe ! Vous êtes fou ? Qu’est-ce qui vous prend ?
—Je vous réveille, vous ne savez pas lire ? Allez, il faut passer par derrière…
En effet, à l’arrière de la boutique, s’ouvrait une petite porte que l’écureuil franchit sans difficulté. Mais elle était si petite que je dû me contorsionner pour entrer à mon tour. Derrière, s’ouvrait un interminable couloir obscur au bout duquel je vis disparaître l’écureuil qui ne m’avait pas attendu. Dépitée, je décidai d’abandonner la poursuite, mais quand je me retournai pour ressortir, la porte aussi avait disparu. A sa place, un immense miroir…
J’avançai dans le couloir en suivant des flèches qui indiquaient « SALLE D’OP ». Toutes sortes d’animaux me dépassaient en courant à qui mieux-mieux pour s’engouffrer dans une salle violemment éclairée, tout au bout du couloir. Quand j’arrivai enfin dans la pièce, il y régnait un tohu-bohu indescriptible. Les animaux couraient dans tous les sens, tentant d’échapper à une grosse infirmière échevelée, armée d’une seringue, qui criait à tue-tête : « Au suivant ! Au suivant ! » Sa manche relevée sur un bras musculeux arborait un tatouage en forme de cœur rouge.
Dominant la scène, lové sur la table d’opération, un grand chat gris me regardait en souriant…
Au milieu de ce tintamarre, un vieil homme très calme, le Grand Patron sans doute, me fit signe d’approcher. « N’ayez pas peur, installez-vous, on va remédier à votre problème. Alors, quel est votre mauvais rêve ? »
Comme l’infirmière fonçait dans ma direction, je balbutiai : « La seringue, la seringue… «
Ah ! Dit-il, vous rêvez de seringue ? Laissez-moi faire. Buvez ceci ! »
Surprise, j’avalai le breuvage qui se révéla être un délicieux thé anglais. Les bruits s’estompèrent, je fermai les yeux…
Une sonnerie stridente me fit sursauter : le réveil venait de se manifester pour me tirer du lit. J’étais reposée, détendue, comme après une bonne nuit de sommeil, chose qui ne m’était pas arrivée depuis longtemps.
Maintenant que j’y repense, cette histoire me rappelle quelque chose, mais je n’arrive pas à déterminer quoi… Pouvez-vous m’aider ?
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Une histoire à dormir debout
"Alice au pays des merveilles" peut -être ? ou" la belle au bois dormant " Te souviens tu combien de temps tout cela a duré ?
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Une histoire à dormir debout
Alice ou La Belle, quelle importance, ton texte est superbe, je le lirai à mes petits...
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Une histoire à dormir debout
Pas de doute, tu nous as embarqués au pays des merveilles d'Alice!
Dernière édition par Myrte le Jeu 8 Déc - 11:15, édité 1 fois
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Une histoire à dormir debout
Alice revisitée et modernisée avec un écureuil dans le rôle du lapin blanc et le chat du Cheshire qui nous fait un clin d’œil. On a plaisir à retrouver des personnages et situations du roman, avec un petit décalage qui en fait toute la saveur. Lewis Carroll est le véhicule rêvé pour vagabonder sur les sentiers de l’imaginaire. A juste titre, André Breton disait de lui « Notre maître d’école buissonnière à tous. »
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A. Une histoire à dormir debout
Très belle version d'Alice !!!
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A. Une histoire à dormir debout
Un texte sur un excellent rythme.... on te suis facilement
un récit écrit d'une main (clavier?) agile.... comme l'écureuil
hélas...
on reste sur sa faim de cette fin !!
la suite, la suite !!
un récit écrit d'une main (clavier?) agile.... comme l'écureuil
hélas...
on reste sur sa faim de cette fin !!
la suite, la suite !!
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A. Une histoire à dormir debout
Très charmante cette revisite d'Alice et de son pays des Merveilles
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A. Une histoire à dormir debout
Tu as vraiment l'art de conter, mais ce qui rare je pense, c'est que tu parviens à captiver les grands autant que les petits. Je suis complètement entré dans ta version d'Alice.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Une histoire à dormir debout
Merci à tous !
Alice est une de mes histoires préférées et j'y ai tout de suite pensé avec la phrase d'incipit.
Alice est une de mes histoires préférées et j'y ai tout de suite pensé avec la phrase d'incipit.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
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