A - Du déterminisme de la chaussure
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A - Du déterminisme de la chaussure
Quand j'ai passé le bachot, je portais une paire de souliers à lanières. Elles me faisaient un petit pied, digne de Cendrillon. A l'époque, en fait il n'y a pas si longtemps, il me semblait être une Belle aux bois dormants attendant son Prince charmant.
Bon c'est peut-être à cause de mes rêveries que je l'ai loupé ce sacré bout de papier. Mes parents étaient dans une colère noire et ils m'ont expédiée, comme un petit Chaperon rouge dans la grande gueule du "travail". Parlons-en du travail !
Ah c'est sûr que j'ai encore de mignonnes chaussures, mais franchement je ressemble à quoi avec ma robe longue dans laquelle je m'empêtre les jambes quand les copines sont en mini-jupes, avec mon corset qui me coupe la respiration, avec cette fichue cape qui se coince dans toutes les portes et cette perruque qui me gratte.
Et ce n'est pas parmi mes collègues qui font tous moins d'un 1,20 mètre que je vais le trouver mon Prince charmant ! Fichues chaussures à lanières c'est de leur faute si je rate ma vie !
Quand j'ai passé le bachot, je portais une paire de santiags. Je voulais me la jouer Equipée sauvage et blouson noir. Faut croire que ma tenue a impressionné parce que je l'ai décrochée la timbale !
Seulement voilà, pour me la payer la moto qui doit impressionner les filles faut travailler, je sais qu'il y a d'autres moyens plus "Marlon" mais bon j'ai pas envie de finir en cabane.
Alors me voilà avec stetson, jambières en cuir et faux revolver à la ceinture en train de casser la croûte avec une fée qui, ma foi, est plutôt gironde ! N'empêche que c'est drôlement résistant les santiags, elles font encore leur effet, un vrai piège à filles.
Quand j'ai passé le bachot, je portais des mocassins bon chic, bon genre avec des pompons ! Ce que les copains ont pu me chambrer avec ça. Je les comprends en même temps, c'était d'un ridicule achevé, mais ma mère était persuadée que ça ferait son effet devant les examinateurs. Loupé, chère mère je me suis vautré en beauté.
Mon daron, qui est pourtant bourré de fric, a décidé de me couper les vivres histoire de m'apprendre à vivre comme il dit. M'en fiche, j'ai trouvé du boulot.
Bon d'accord mes nouveaux mocassins sont tellement mous que je sens la moindre aspérité du sol, mais quand même j'ai la classe avec mon costume simili daim et puis c'est sympa de fumer le calumet de la paix, surtout quand l'herbe est bonne.
Bon c'est peut-être à cause de mes rêveries que je l'ai loupé ce sacré bout de papier. Mes parents étaient dans une colère noire et ils m'ont expédiée, comme un petit Chaperon rouge dans la grande gueule du "travail". Parlons-en du travail !
Ah c'est sûr que j'ai encore de mignonnes chaussures, mais franchement je ressemble à quoi avec ma robe longue dans laquelle je m'empêtre les jambes quand les copines sont en mini-jupes, avec mon corset qui me coupe la respiration, avec cette fichue cape qui se coince dans toutes les portes et cette perruque qui me gratte.
Et ce n'est pas parmi mes collègues qui font tous moins d'un 1,20 mètre que je vais le trouver mon Prince charmant ! Fichues chaussures à lanières c'est de leur faute si je rate ma vie !
Quand j'ai passé le bachot, je portais une paire de santiags. Je voulais me la jouer Equipée sauvage et blouson noir. Faut croire que ma tenue a impressionné parce que je l'ai décrochée la timbale !
Seulement voilà, pour me la payer la moto qui doit impressionner les filles faut travailler, je sais qu'il y a d'autres moyens plus "Marlon" mais bon j'ai pas envie de finir en cabane.
Alors me voilà avec stetson, jambières en cuir et faux revolver à la ceinture en train de casser la croûte avec une fée qui, ma foi, est plutôt gironde ! N'empêche que c'est drôlement résistant les santiags, elles font encore leur effet, un vrai piège à filles.
Quand j'ai passé le bachot, je portais des mocassins bon chic, bon genre avec des pompons ! Ce que les copains ont pu me chambrer avec ça. Je les comprends en même temps, c'était d'un ridicule achevé, mais ma mère était persuadée que ça ferait son effet devant les examinateurs. Loupé, chère mère je me suis vautré en beauté.
Mon daron, qui est pourtant bourré de fric, a décidé de me couper les vivres histoire de m'apprendre à vivre comme il dit. M'en fiche, j'ai trouvé du boulot.
Bon d'accord mes nouveaux mocassins sont tellement mous que je sens la moindre aspérité du sol, mais quand même j'ai la classe avec mon costume simili daim et puis c'est sympa de fumer le calumet de la paix, surtout quand l'herbe est bonne.
Quand j'ai passé le bachot, je portais des bottes à talon en vinyle argenté, je les avais piquées à ma frangine, tant pis pour elle si elle a de grands pieds. J'ai dû tomber sur des dingues de disco parce que je l'ai eu avec mention le laisser-passer.
Mes parents étaient fous de joie. Ils ont un peu déchanté quand j'ai dit que je ne voulais pas aller à l'université pour devenir avocat, mais que mon rêve c'était de devenir comédien pour tourner dans des séries comme Star Trek, je trouvais ça trop classe le costume moulant. Mes parents sont pas prise de tête, ils ont pensé que lorsque j'en aurais marre je rentrerais dans le droit chemin.
Pour me payer des cours de théâtre et en attendant d'avoir ma chance, je fais des petits boulots, mais je dois dire que je commence un peu à en avoir ras la frange de me balader avec un aquarium sur la tête et en prime mon costume ressemble plus à une djellaba qu'à un uniforme de la Fédération. Elle avait raison de râler ma sœur, j'aurais peut-être mieux fait de me contenter de chaussures de ville normales.
Mes parents étaient fous de joie. Ils ont un peu déchanté quand j'ai dit que je ne voulais pas aller à l'université pour devenir avocat, mais que mon rêve c'était de devenir comédien pour tourner dans des séries comme Star Trek, je trouvais ça trop classe le costume moulant. Mes parents sont pas prise de tête, ils ont pensé que lorsque j'en aurais marre je rentrerais dans le droit chemin.
Pour me payer des cours de théâtre et en attendant d'avoir ma chance, je fais des petits boulots, mais je dois dire que je commence un peu à en avoir ras la frange de me balader avec un aquarium sur la tête et en prime mon costume ressemble plus à une djellaba qu'à un uniforme de la Fédération. Elle avait raison de râler ma sœur, j'aurais peut-être mieux fait de me contenter de chaussures de ville normales.
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A - Du déterminisme de la chaussure
Excellent! J'adore ton texte! Tu as super bien utilisé à la fois l'incipit et la photo
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A - Du déterminisme de la chaussure
C'est parfait ! Un très bon moment de lecture avec une galerie de personnages qui se dessinent sous nos yeux.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A - Du déterminisme de la chaussure
Plusieurs hypothèses qui s'enchaînent pour donner du relief à la consigne .
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
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