A. Ses pas dans ses pas

Ne pas remettre
Ses pas dans ses pas
Laisser les souvenirs
Ceux qui nous ont construits
Irriguer notre cœur
Sans aucune douleur

Maison familiale
Maison de l’enfance
Maison de vacances
Où Les jours s’écoulent
En un rythme immuable

Chaleur de l’étable
Ronronnements des chats
Belotes interminables
Confiture de prunes
Soirées autour de la cheminée
Descente au jardin

Je serais bien restée
La maison était bonne
Le petit chat m’aimait
Mais il fallait grandir
Et voir ailleurs
Si l’herbe était plus verte

Les années ont passées
Les bruits de l’atelier se sont tus
Plus d’exquis fumets s’échappant de la cuisine
Les aïeux sont décédés
La maison laissée à l’abandon

Les ronces envahissent le chemin de derrière
Des gravats jonchent les marches
La petite porte de la cave gondole et s’écaille
Seul ce chat gris et blanc revient chaque soir
Immobile il attend…

Parce que Lui il sait
Qu’une autre famille viendra
Que la maison revivra
Que d’autres enfants cavaleront dans le domaine
Emmagasinant à leur tour
Un tas de souvenirs
Qui les construiront

Ne pas remettre
Ses pas dans ses pas
Laisser les souvenirs
Ceux qui nous ont construits
Irriguer notre cœur
Sans aucune douleur

Oui pour grandir il faut partir de la maison familiale. Mais le passé construit notre présent.
Très beau texte.

J'ai vraiment apprécié, les maisons ont une très  grande importance pour moi et puis c'est bien écrit.

Je ne sais pas quoi dire ! Ce texte est tout en pudeur, mais une pudeur qui cache des choses qui me saisissent comme un aimant. Sont ce ces choses immuables et qui muent pourtant ? Est ce la chaleur de l'étable ? La confiture de prune ? les descentes au jardin ? Peut être parce que je ne sais pas laisser les souvenirs irriguer sans douleur. Peut être aussi parce que ton texte fait écho en moi et que je le reçois comme un reflet dans le miroir de ma propre histoire. Je ne sais pas..

C'est ... comment dire? C'est juste tres tres tres tres beau

Très belle ode aux maisons  qui vivent, s'assoupissent et peuvent parfois revivre .

Sherkane a su nous rappeler cette réalité non sans un brin de nostalgie ...

Quel joli texte. La vie est un cycle où vagabondent ces instants de jeunesse dans un lieu où tout peut recommencer.

Très bien raconté cet éternel recommencement !