A - La terrible histoire de la TSF
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Cassy
madeleinedeproust
catsoniou
Pati
Martine27
9 participants
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A - La terrible histoire de la TSF
Voilà j'ai choisi mon dernier texte de "légendes urbaines familiales"
Comme promis, voilà LA légende urbaine familiale dans toute sa splendeur.
Elle a du être enjolivée au fil du temps mais j'adorais écouter mon père la raconter à chacune de nos vacances chez ma grand-mère.
C'était littéralement un film qui se déroulait dans ma petite tête et il m'amusait toujours autant à chaque fois (un peu comme on a plaisir à voir et à revoir les Tontons Flingueurs).
Voilà donc :
Période historique : Probablement la fin des années 30 ou le tout début des années 40.
Lieu : La maison de mes grands-parents paternels à Etaples dans le Pas-de-Calais, et plus particulièrement la cuisine.
Les protagonistes de l'histoire :
Mon père André et mon oncle Marcel (10 ou 12 ans en toute logique)
Ma grand-mère Blanche
Mon grand-père Charles
Mon grand-oncle Bébé, frère (ou demi-frère) de Charles
Mon arrière-grand-mère Antoinette (pour rappel 1 mètre 50 pour 100 kilos), nom de famille sujet à caution mais quelque chose qui devait être Saint-Saint Daguet (mariage ou remariage oblige ce n'était pas le nom de mon grand-père, compliquée la famille), je sais c'est un drôle de nom et j'ai eu beau écumer le net, je n'ai rien trouvé, j'attends donc avec impatience l'acte d'état civil que j'ai demandé aux confrères des archives du Pas-de-Calais.
La TSF
Et action !
Un beau jour, ou peut-être une nuit ! Excusez-moi je m'égare. En fait je ne sais pas trop à quel moment de la journée cette légende est née. Une chose est sûre c'est que la famille était réunie pour le sacro-saint café qui avait bien mijoté sur un coin la cuisinière en fonte comme on en trouvait dans la plupart des foyers de l'époque. Ce devait être un dimanche ou un jour de fête quelconque.
La TSF jouait peut-être en sourdine pour accompagner les discussions familiales. Ou peut-être diffusait-elle « les français parlent aux français ». Las, la pauvre ne savait pas encore ce qui l'attendait.
Antoinette vu son ampleur devait légèrement déborder de la chaise rustique à assise en paille sur laquelle elle était installée, encore que mon père affirmait que la plupart du temps elle s'asseyait sur deux chaises posées côte à côte. Si vous saviez combien je regrette de ne pas avoir de photos d'elle !
Bref, tout allait bien dans le meilleur des mondes.
Quand !
Tout-à-coup, sans crier gare, un craquement !
Sinistre le craquement forcément !
La chaise sur laquelle trônait la matriarche s'avouait vaincue par le poids qu'elle devait supporter et décidait de rendre l'âme.
Elle commença donc à pencher du mauvais côté, entraînant Antoinette avec elle.
N'écoutant que son courage, Oncle Bébé se porta au secours de sa mère.
Hélas, le malheureux avait oublié qu'il ne faisait littéralement pas le poids face à son imposante mère.
Il lui attrapa la main pour la retenir, mais emporté par l'élan, la gravité et la surcharge pondérale, il passa par-dessus la chaise qui faisait le grand écart et alla s'encastrer dans la malheureuse TSF qui ne s'y attendait pas.
La pauvre poussa là son dernier soupir, mais sa vie n'était pas terminée pour autant. Avant de vous expliquer cela, observons, si vous le voulez bien la scène à ce moment précis.
Nous avons donc Antoinette assise par terre au milieu des débris de feue la chaise.
Oncle Bébé a demi sonné, tentant de s'extraire de l'engin de radiodiffusion.
Charles et Blanche bouche bée.
André et Marcel morts de rire.
Cette hilarité tira Antoinette de son léger passage à vide, elle se mit à exiger que les deux garnements qui lui manquaient de respect viennent immédiatement près d'elle pour qu'elle puisse leur flanquer une bonne claque et elle l'aurait fait sans l'ombre d'une hésitation.
Inutile de dire que mon père et mon oncle eurent tôt fait de prendre les leurs de cliques et de claques et d'aller se planquer en attendant que la tempête Antoinette se calme.
Je suppose qu'une nouvelle tasse de café a du ramener un semblant de sérénité une fois, Antoinette remise sur pied, les restes de la chaise évacuée et l'Oncle Bébé dégagé.
Et me direz-vous qu'est devenue la TSF ?
Eh bien elle est devenue … armoire à pharmacie. Je ne sais pas quel bricoleur de la famille s'est occupé de son cas, mais à l'époque pas de gaspillage. Quelques clous, une charnière, une serrure et le tour était joué.
Et cette armoire à pharmacie d'un genre nouveau je l'ai connue, autrement dit voilà une TSF qui a pu continuer à vivre au foyer qui l'avait accueillie au moins encore une quarantaine d'années après avoir rencontré le crâne de l'Oncle Bébé ! Soit dit en passant je prenais plaisir à grimper sur une chaise (qui ne s'est jamais écroulée sous moi) pour farfouiller dedans, il y avait notamment la fameuse brillantine Roja dont se servait ma grand-mère et dont j'adorais le parfum.
Comme à la fin du premier marathon, je m'aperçois que j'ai encore plein d'idées qui se bousculent. J'ai pris, à nouveau, un plaisir infini à laisser mon passé augmenté de celui du reste de la famille aligner leurs histoires sur mon écran. Ce que j'aime tout particulièrement dans le marathon c'est de découvrir les autres participants et de m'apercevoir que bien souvent nos ressentis se croisent ou se complètent. C'est également très libérateur et avec un cadre défini dans le temps cela m'a permis de mettre noir sur blanc un certain nombre d'histoires que je ne prends jamais le temps d'écrire en temps ordinaire (je suis une paresseuse ou une procrastineuse) et j'en suis bien contente. Merci Alainx[/]
Comme promis, voilà LA légende urbaine familiale dans toute sa splendeur.
Elle a du être enjolivée au fil du temps mais j'adorais écouter mon père la raconter à chacune de nos vacances chez ma grand-mère.
C'était littéralement un film qui se déroulait dans ma petite tête et il m'amusait toujours autant à chaque fois (un peu comme on a plaisir à voir et à revoir les Tontons Flingueurs).
Voilà donc :
Période historique : Probablement la fin des années 30 ou le tout début des années 40.
Lieu : La maison de mes grands-parents paternels à Etaples dans le Pas-de-Calais, et plus particulièrement la cuisine.
Les protagonistes de l'histoire :
Mon père André et mon oncle Marcel (10 ou 12 ans en toute logique)
Ma grand-mère Blanche
Mon grand-père Charles
Mon grand-oncle Bébé, frère (ou demi-frère) de Charles
Mon arrière-grand-mère Antoinette (pour rappel 1 mètre 50 pour 100 kilos), nom de famille sujet à caution mais quelque chose qui devait être Saint-Saint Daguet (mariage ou remariage oblige ce n'était pas le nom de mon grand-père, compliquée la famille), je sais c'est un drôle de nom et j'ai eu beau écumer le net, je n'ai rien trouvé, j'attends donc avec impatience l'acte d'état civil que j'ai demandé aux confrères des archives du Pas-de-Calais.
La TSF
Et action !
Un beau jour, ou peut-être une nuit ! Excusez-moi je m'égare. En fait je ne sais pas trop à quel moment de la journée cette légende est née. Une chose est sûre c'est que la famille était réunie pour le sacro-saint café qui avait bien mijoté sur un coin la cuisinière en fonte comme on en trouvait dans la plupart des foyers de l'époque. Ce devait être un dimanche ou un jour de fête quelconque.
La TSF jouait peut-être en sourdine pour accompagner les discussions familiales. Ou peut-être diffusait-elle « les français parlent aux français ». Las, la pauvre ne savait pas encore ce qui l'attendait.
Antoinette vu son ampleur devait légèrement déborder de la chaise rustique à assise en paille sur laquelle elle était installée, encore que mon père affirmait que la plupart du temps elle s'asseyait sur deux chaises posées côte à côte. Si vous saviez combien je regrette de ne pas avoir de photos d'elle !
Bref, tout allait bien dans le meilleur des mondes.
Quand !
Tout-à-coup, sans crier gare, un craquement !
Sinistre le craquement forcément !
La chaise sur laquelle trônait la matriarche s'avouait vaincue par le poids qu'elle devait supporter et décidait de rendre l'âme.
Elle commença donc à pencher du mauvais côté, entraînant Antoinette avec elle.
N'écoutant que son courage, Oncle Bébé se porta au secours de sa mère.
Hélas, le malheureux avait oublié qu'il ne faisait littéralement pas le poids face à son imposante mère.
Il lui attrapa la main pour la retenir, mais emporté par l'élan, la gravité et la surcharge pondérale, il passa par-dessus la chaise qui faisait le grand écart et alla s'encastrer dans la malheureuse TSF qui ne s'y attendait pas.
La pauvre poussa là son dernier soupir, mais sa vie n'était pas terminée pour autant. Avant de vous expliquer cela, observons, si vous le voulez bien la scène à ce moment précis.
Nous avons donc Antoinette assise par terre au milieu des débris de feue la chaise.
Oncle Bébé a demi sonné, tentant de s'extraire de l'engin de radiodiffusion.
Charles et Blanche bouche bée.
André et Marcel morts de rire.
Cette hilarité tira Antoinette de son léger passage à vide, elle se mit à exiger que les deux garnements qui lui manquaient de respect viennent immédiatement près d'elle pour qu'elle puisse leur flanquer une bonne claque et elle l'aurait fait sans l'ombre d'une hésitation.
Inutile de dire que mon père et mon oncle eurent tôt fait de prendre les leurs de cliques et de claques et d'aller se planquer en attendant que la tempête Antoinette se calme.
Je suppose qu'une nouvelle tasse de café a du ramener un semblant de sérénité une fois, Antoinette remise sur pied, les restes de la chaise évacuée et l'Oncle Bébé dégagé.
Et me direz-vous qu'est devenue la TSF ?
Eh bien elle est devenue … armoire à pharmacie. Je ne sais pas quel bricoleur de la famille s'est occupé de son cas, mais à l'époque pas de gaspillage. Quelques clous, une charnière, une serrure et le tour était joué.
Et cette armoire à pharmacie d'un genre nouveau je l'ai connue, autrement dit voilà une TSF qui a pu continuer à vivre au foyer qui l'avait accueillie au moins encore une quarantaine d'années après avoir rencontré le crâne de l'Oncle Bébé ! Soit dit en passant je prenais plaisir à grimper sur une chaise (qui ne s'est jamais écroulée sous moi) pour farfouiller dedans, il y avait notamment la fameuse brillantine Roja dont se servait ma grand-mère et dont j'adorais le parfum.
Comme à la fin du premier marathon, je m'aperçois que j'ai encore plein d'idées qui se bousculent. J'ai pris, à nouveau, un plaisir infini à laisser mon passé augmenté de celui du reste de la famille aligner leurs histoires sur mon écran. Ce que j'aime tout particulièrement dans le marathon c'est de découvrir les autres participants et de m'apercevoir que bien souvent nos ressentis se croisent ou se complètent. C'est également très libérateur et avec un cadre défini dans le temps cela m'a permis de mettre noir sur blanc un certain nombre d'histoires que je ne prends jamais le temps d'écrire en temps ordinaire (je suis une paresseuse ou une procrastineuse) et j'en suis bien contente. Merci Alainx[/]
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A - La terrible histoire de la TSF
Il lui attrapa la main pour la retenir, mais emporté par l'élan, la gravité et la surcharge pondérale, il passa par-dessus la chaise qui faisait le grand écart et alla s'encastrer dans la malheureuse TSF qui ne s'y attendait pas.
je crois que je ne me remets pas de cette phrase
ton marathon était passionnant de bout en bout. chaque légende familiale était un régal à découvrir, merci
Pati- Kaléïd'habitué
- Humeur : mouvante
Re: A - La terrible histoire de la TSF
Oui, ton marathon était très réussi
et cette histoire de TSF est désopilante à souhait
et cette histoire de TSF est désopilante à souhait
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: A - La terrible histoire de la TSF
Un des grands moments de ton marathon cette TSF!
madeleinedeproust- Kaléïd'habitué
- Humeur : littéraire
Re: A - La terrible histoire de la TSF
Tu as bien fait de choisir ce texte. Parfaitement decrite, on revit la scène avec toi et c'est truculent
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A - La terrible histoire de la TSF
C'est excellent, je m'en vais lire ton marathon de ce pas, je n'en ai pas encore eu l'occasion mais je sens que je vais m'amuser !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A - La terrible histoire de la TSF
J'aime beaucoup cette idée d'armoire à pharmacie!
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A - La terrible histoire de la TSF
Finir en armoire à pharmacie :
comme quoi la TSF était déjà un anxiolytique…
comme quoi la TSF était déjà un anxiolytique…
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A - La terrible histoire de la TSF
J'espère que nous aurons l'occasion de lire les autres volets de tes légendes urbaines familiales. Divertissant en diable.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
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