A. Le village de papier
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Coumarine
Cassy
Chloé
7 participants
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A. Le village de papier
Il était une fois, il y a longtemps déjà, un village de rêve au milieu des bois où il faisait bon vivre et respirer. Avec ses étranges bâtiments sans brique et sans ciment, ce village était bien différent ! Il avait la particularité d’être aussi libre et léger que l’air car ses chaumières, son château, ses ruelles, sa chapelle, et même ses curieux habitants aux vêtements colorés, tout était en papier !
Joliment perché sur une colline, harmonieusement intégré dans le paysage qui l’entourait, le hameau était un havre de paix, un véritable paradis pour ceux qui le peuplaient. Le climat y était parfait, la température idéale. Dans un ciel bleu qui n’accrochait aucun nuage, le soleil brillait toujours et réchauffait en douceur. Il n’y pleuvait que quelques gouttes, juste ce qu’il fallait pour rafraîchir les arbres dont les espèces les plus variées encerclaient le site, le protégeant comme une enceinte. De leurs longues branches enlacées, chênes, hêtres, eucalyptus et pins se penchaient généreusement pour l’ombrager. Dans ce jardin d’Eden où la végétation luxuriante croissait en abondance, les autochtones étaient comblés et heureux puisque la nature leur offrait ce qu’elle avait de mieux. L’eau claire des ruisseaux qui s’écoulait en cascade le long des rochers les désaltérait à volonté. Les champignons sauvages nourrissaient les forêts. Mimosas, muguets, roses et jasmins, fleurissaient de partout, parfumant les chemins. Les clairières étaient parsemées de potagers aux légumes raffinés et de vergers gorgés des plus beaux fruits qu’on puisse imaginer.
Mangues, myrtilles, framboises et mûres poussaient ainsi à portée de main des villageois qui les cueillaient à profusion, les dégustant avec plaisir.
Tout allait donc pour un mieux dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où les choses changèrent brusquement. Sans aucune explication, les bonshommes de papier perdirent la raison. Ils décidèrent subitement d’agrandir leur village qui leur sembla trop petit, de transformer leurs maisons jugées trop exiguës en luxueux châteaux de cartes, d’y allumer en permanence de multiples lampions. Du jour au lendemain, les villageois devinrent méconnaissables, ambitieux, exigeants, plus égoïstes et plus gourmands. Incapables de refréner leur appétit, ils grossirent à vue d’œil pour devenir dodus, obèses. Leur faim de papier était insatiable. On les appela les « Goulus » car plus rien ne les arrêtait. Leur train de vie s’accéléra. Ils voulurent tout avoir tout de suite : des vêtements élégants, des avions performants pour remplacer les cerfs-volants, des fusées sophistiquées en lieu et place de marche à pied, des billets d’argent pour devenir plus riches qu’avant... Mais pour arriver à un tel résultat, il leur fallait produire du papier, beaucoup de papier, toujours plus de papier. Il n’y en avait jamais assez, papier de soie, papier crépon, papier vélin, papier dessin, papier gommé, papier doré, papier collant, papier d’argent …. Les goulus se servirent des arbres, les exploitèrent jusqu’à leur dernière goutte de sève pour produire ces mille papiers aux tons variés. Se coupant en quatre, se dépensant sans compter au prix de leur santé, les arbres se fatiguaient, s’affaiblissaient, s’abattaient, disparaissaient.
Boulimiques, arborivores, les Goulus déliraient complètement !
L’univers tenta d’abord de les raisonner, mais il se fit claquer la porte au nez. C’était une déclaration de guerre. Les éléments se déchaînèrent. En colère, la bise se mit à souffler, le tonnerre à gronder. Le ciel était tellement triste qu’il n’était plus éclairé. Les étoiles l’avaient déserté, même la lune l’avait abandonné ! Inconsolable, il se mit à pleurer des tonneaux de larmes sur la terre. Les rivières débordèrent inondant les clairières. C’était l’enfer ! Rouge de rage, le soleil se mit à chauffer si fort qu’il se mit à flamber, bien décidé à calciner et réduire en bouillie de cendres grises les Goulus bigarrés.
Dame nature qui avait bon cœur ne voulut pas leur malheur. Pour leur éviter le massacre et le bûcher, elle proposa aux Goulus un marché, à prendre ou à laisser : changer de vie, se recycler pour tout recommencer et retrouver leurs couleurs, à condition de partager leur bonheur.
Déjà fort pâles, ne pouvant se résoudre à se laisser ternir et détruire, les Goulus prirent conscience que leur vie n’avait plus de sens et saisirent leur dernière chance. Se dispersant au gré du vent, ils égayèrent petits et grands. Ils devinrent même les meilleurs amis des enfants. Ils se firent si petits, si mignons, si gentils, qu’ils reprirent leurs coloris. On ne parla plus jamais des Goulus. On raconte qu’ils disparurent sous une pluie de confettis …
J'ai écris ce texte il y a deux années dans le cadre d'un petit atelier d'écriture local. Je souhaite vous le faire partager. Je ne m'explique pas pourquoi j'y suis si attachée peut-être parce que j'aime la nature et les contes de fées...
Joliment perché sur une colline, harmonieusement intégré dans le paysage qui l’entourait, le hameau était un havre de paix, un véritable paradis pour ceux qui le peuplaient. Le climat y était parfait, la température idéale. Dans un ciel bleu qui n’accrochait aucun nuage, le soleil brillait toujours et réchauffait en douceur. Il n’y pleuvait que quelques gouttes, juste ce qu’il fallait pour rafraîchir les arbres dont les espèces les plus variées encerclaient le site, le protégeant comme une enceinte. De leurs longues branches enlacées, chênes, hêtres, eucalyptus et pins se penchaient généreusement pour l’ombrager. Dans ce jardin d’Eden où la végétation luxuriante croissait en abondance, les autochtones étaient comblés et heureux puisque la nature leur offrait ce qu’elle avait de mieux. L’eau claire des ruisseaux qui s’écoulait en cascade le long des rochers les désaltérait à volonté. Les champignons sauvages nourrissaient les forêts. Mimosas, muguets, roses et jasmins, fleurissaient de partout, parfumant les chemins. Les clairières étaient parsemées de potagers aux légumes raffinés et de vergers gorgés des plus beaux fruits qu’on puisse imaginer.
Mangues, myrtilles, framboises et mûres poussaient ainsi à portée de main des villageois qui les cueillaient à profusion, les dégustant avec plaisir.
Tout allait donc pour un mieux dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où les choses changèrent brusquement. Sans aucune explication, les bonshommes de papier perdirent la raison. Ils décidèrent subitement d’agrandir leur village qui leur sembla trop petit, de transformer leurs maisons jugées trop exiguës en luxueux châteaux de cartes, d’y allumer en permanence de multiples lampions. Du jour au lendemain, les villageois devinrent méconnaissables, ambitieux, exigeants, plus égoïstes et plus gourmands. Incapables de refréner leur appétit, ils grossirent à vue d’œil pour devenir dodus, obèses. Leur faim de papier était insatiable. On les appela les « Goulus » car plus rien ne les arrêtait. Leur train de vie s’accéléra. Ils voulurent tout avoir tout de suite : des vêtements élégants, des avions performants pour remplacer les cerfs-volants, des fusées sophistiquées en lieu et place de marche à pied, des billets d’argent pour devenir plus riches qu’avant... Mais pour arriver à un tel résultat, il leur fallait produire du papier, beaucoup de papier, toujours plus de papier. Il n’y en avait jamais assez, papier de soie, papier crépon, papier vélin, papier dessin, papier gommé, papier doré, papier collant, papier d’argent …. Les goulus se servirent des arbres, les exploitèrent jusqu’à leur dernière goutte de sève pour produire ces mille papiers aux tons variés. Se coupant en quatre, se dépensant sans compter au prix de leur santé, les arbres se fatiguaient, s’affaiblissaient, s’abattaient, disparaissaient.
Boulimiques, arborivores, les Goulus déliraient complètement !
L’univers tenta d’abord de les raisonner, mais il se fit claquer la porte au nez. C’était une déclaration de guerre. Les éléments se déchaînèrent. En colère, la bise se mit à souffler, le tonnerre à gronder. Le ciel était tellement triste qu’il n’était plus éclairé. Les étoiles l’avaient déserté, même la lune l’avait abandonné ! Inconsolable, il se mit à pleurer des tonneaux de larmes sur la terre. Les rivières débordèrent inondant les clairières. C’était l’enfer ! Rouge de rage, le soleil se mit à chauffer si fort qu’il se mit à flamber, bien décidé à calciner et réduire en bouillie de cendres grises les Goulus bigarrés.
Dame nature qui avait bon cœur ne voulut pas leur malheur. Pour leur éviter le massacre et le bûcher, elle proposa aux Goulus un marché, à prendre ou à laisser : changer de vie, se recycler pour tout recommencer et retrouver leurs couleurs, à condition de partager leur bonheur.
Déjà fort pâles, ne pouvant se résoudre à se laisser ternir et détruire, les Goulus prirent conscience que leur vie n’avait plus de sens et saisirent leur dernière chance. Se dispersant au gré du vent, ils égayèrent petits et grands. Ils devinrent même les meilleurs amis des enfants. Ils se firent si petits, si mignons, si gentils, qu’ils reprirent leurs coloris. On ne parla plus jamais des Goulus. On raconte qu’ils disparurent sous une pluie de confettis …
J'ai écris ce texte il y a deux années dans le cadre d'un petit atelier d'écriture local. Je souhaite vous le faire partager. Je ne m'explique pas pourquoi j'y suis si attachée peut-être parce que j'aime la nature et les contes de fées...
Chloé- Occupe le terrain
- Humeur : rêveuse
Re: A. Le village de papier
Je me suis permis d'éditer ton texte pour le justifier et l'aérer Chloé, comme je sais que tu as quelques difficultés avec notre éditeur
J'ai beaucoup aimé ton texte. C'est un conte qui pourrait aussi bien être raconté à des enfants qu'être lu par des adultes. Avec une moralité qui réconcilie petits et grands.
Très belle image que celle des bonhommes en papier qui se transforment en confettis de toutes les couleurs!
J'ai beaucoup aimé ton texte. C'est un conte qui pourrait aussi bien être raconté à des enfants qu'être lu par des adultes. Avec une moralité qui réconcilie petits et grands.
Très belle image que celle des bonhommes en papier qui se transforment en confettis de toutes les couleurs!
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Le village de papier
Tu as raison Cassy. Le texte est plus aéré et plus lisible. Encore merci pour tes précieux conseils informatiques !
Chloé- Occupe le terrain
- Humeur : rêveuse
Re: A. Le village de papier
hello Chloé
elle est belle et poétique ton histoire... j'ai pris plaisir à te lire
elle est belle et poétique ton histoire... j'ai pris plaisir à te lire
Coumarine- Kaléïd'habitué
- Humeur : concentrée
Re: A. Le village de papier
Moi qui aime les histoires, me voilà comblée!
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A. Le village de papier
J'ai trouvé ton conte très joli, Clhoé, avec des phrases musicales et qui riment souvent.
C'est si visuel que j'imaginais une vidéo pour enfants en papier plié, qui se plie et se déplie...
C'est si visuel que j'imaginais une vidéo pour enfants en papier plié, qui se plie et se déplie...
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Le village de papier
Dans la première partie de ton texte ( avant que cela ne tourne mal !) j'ai cru reconnaître mon village de La Garrigue dans le sud de la France où je passe quelques mois par an.
Un petit paradis sur terre ...
Après j'ai déchanté, mais non, c'était autre choses totalement issu de ton imagination débordante !
Un petit paradis sur terre ...
Après j'ai déchanté, mais non, c'était autre choses totalement issu de ton imagination débordante !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Le village de papier
Chloé, un lecteur a supprimé une partie de ton titre en ouvrant ton texte, tu peux me dire quel était ce titre pour que je le remette?
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Le village de papier
Cassy a écrit:Chloé, un lecteur a supprimé une partie de ton titre en ouvrant ton texte, tu peux me dire quel était ce titre pour que je le remette?
Chloé- Occupe le terrain
- Humeur : rêveuse
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