A. Examen de conscience
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A. Examen de conscience
Si on me demandait de me définir à l’instant, spontanément, je répondrais : un buvard ! Romantique, empathique, épicurien et curieux de tout, j’absorbe. Que ce soient les émotions, les sensations, les informations, j’ingurgite, j’ingère, je pompe, je gobe. Un véritable gouffre ! J’ai des radars et des capteurs senseurs partout, je suis hyper équipé full options, à faire pâlir d’envie une bagnole équipée dernier cri de tous les gadgets électroniques.
Malheureusement, la passivité induite de la qualité strictement absorbante du buvard que je suis, me désole :
- Parce que je peux aimer, écouter, compatir, soutenir, le résultat vis-à-vis des autres relève plus du soulagement que du remède.
- Apprécier les goûts, les odeurs, les couleurs reste très personnel, je peux juste communiquer mon plaisir, pas toujours le partager.
- Quant aux informations, je me sens tout petit et impuissant face à toutes les horreurs qui se passent dans le monde. Féru d’actualités, je m’informe sur les bio-carburants, la déforestation, la politique et les conflits, les « avancées » et les dangers technologiques et scientifiques, l’économie et les lobbies… j’engloutis ces masses d’images, d’évènements et d’infos sans pourtant savoir quoi faire. Il y a tant de scandales, tant de fronts ouverts, qu’à part prendre conscience, je reste tétanisé ! Face à ce magma nauséabond, comment agir ? D’autant plus que je n’ai ni le caractère, ni le profil pour me consacrer à une cause unique.
Ainsi j’absorbe et gloutonne toutes ces ignominies comme autant de taches, sans plus. Loin d’y être indifférent, je me limite à réagir plutôt qu’à agir, ce qui engendre chez moi un réel sentiment de culpabilité.
Bien sûr, spectateur n’est pas acteur, et je n’en suis pas au point, par manque d’action, de me reprocher tous les maux de la terre. Il n’empêche qu’une culpabilité sournoise et tenace m’habite.
Je comptais sur la rédaction de ce texte pour m’en défaire un peu, mais j’étais dans une impasse.
Or, en discutant du présent sujet avec mon épouse, celle-ci me déclare :
« Bizarre, mais cela ne te ressemble pas ! »
- « Quoi ? Lui dis-je, la culpabilité ? »
- « Non, mais tu as toujours été dans l’action. »
Et en me relisant, j’ai démasqué un petit mot qui s’était glissé subrepticement dans une de mes phrases : « je me limite à réagir plutôt qu’à agir ».
Une réaction, c’est une réponse à un stimulus, une parole, une action, un évènement. Comme une riposte en fait. C’est aussi ne pas accepter, être contre, se révolter. C’est une force, un guide, qui alimente nos valeurs et influence nos comportements.
Alors oui, je suis prêt à rajouter une couche à mon buvard, et c’est le cœur un peu plus léger que je continuerai à absorber, dévorer, engloutir…
Je me sers souvent de l’écriture comme d’un exercice pour y voir plus clair. Prendre du temps, me poser devant un sujet et tenter de le formuler. Ici, la grande estime que je porte aux gens qui s’engagent dans des causes provoquait chez moi le malaise de ne pas faire pareil, pourtant un tel engagement ne me ressemble pas. Un petit mot m’a aidé à mieux me comprendre. C’est cette magie des mots que j’ai voulu partager en éditant ce texte que j’ai écrit comme une rubrique.
Malheureusement, la passivité induite de la qualité strictement absorbante du buvard que je suis, me désole :
- Parce que je peux aimer, écouter, compatir, soutenir, le résultat vis-à-vis des autres relève plus du soulagement que du remède.
- Apprécier les goûts, les odeurs, les couleurs reste très personnel, je peux juste communiquer mon plaisir, pas toujours le partager.
- Quant aux informations, je me sens tout petit et impuissant face à toutes les horreurs qui se passent dans le monde. Féru d’actualités, je m’informe sur les bio-carburants, la déforestation, la politique et les conflits, les « avancées » et les dangers technologiques et scientifiques, l’économie et les lobbies… j’engloutis ces masses d’images, d’évènements et d’infos sans pourtant savoir quoi faire. Il y a tant de scandales, tant de fronts ouverts, qu’à part prendre conscience, je reste tétanisé ! Face à ce magma nauséabond, comment agir ? D’autant plus que je n’ai ni le caractère, ni le profil pour me consacrer à une cause unique.
Ainsi j’absorbe et gloutonne toutes ces ignominies comme autant de taches, sans plus. Loin d’y être indifférent, je me limite à réagir plutôt qu’à agir, ce qui engendre chez moi un réel sentiment de culpabilité.
Bien sûr, spectateur n’est pas acteur, et je n’en suis pas au point, par manque d’action, de me reprocher tous les maux de la terre. Il n’empêche qu’une culpabilité sournoise et tenace m’habite.
Je comptais sur la rédaction de ce texte pour m’en défaire un peu, mais j’étais dans une impasse.
Or, en discutant du présent sujet avec mon épouse, celle-ci me déclare :
« Bizarre, mais cela ne te ressemble pas ! »
- « Quoi ? Lui dis-je, la culpabilité ? »
- « Non, mais tu as toujours été dans l’action. »
Et en me relisant, j’ai démasqué un petit mot qui s’était glissé subrepticement dans une de mes phrases : « je me limite à réagir plutôt qu’à agir ».
Une réaction, c’est une réponse à un stimulus, une parole, une action, un évènement. Comme une riposte en fait. C’est aussi ne pas accepter, être contre, se révolter. C’est une force, un guide, qui alimente nos valeurs et influence nos comportements.
Alors oui, je suis prêt à rajouter une couche à mon buvard, et c’est le cœur un peu plus léger que je continuerai à absorber, dévorer, engloutir…
Je me sers souvent de l’écriture comme d’un exercice pour y voir plus clair. Prendre du temps, me poser devant un sujet et tenter de le formuler. Ici, la grande estime que je porte aux gens qui s’engagent dans des causes provoquait chez moi le malaise de ne pas faire pareil, pourtant un tel engagement ne me ressemble pas. Un petit mot m’a aidé à mieux me comprendre. C’est cette magie des mots que j’ai voulu partager en éditant ce texte que j’ai écrit comme une rubrique.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Examen de conscience
En écrivant ce texte, tu es as xactement dans l'esprit marathon
S'interroger, analyser, comprendre son fonctionnement, éventuellement en tirer une conclusion qui nous aide à avancer dans la vie réelle. C'est Un des aspects du marathon d'écriture .
S'interroger, analyser, comprendre son fonctionnement, éventuellement en tirer une conclusion qui nous aide à avancer dans la vie réelle. C'est Un des aspects du marathon d'écriture .
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A. Examen de conscience
Oui, en effet et tu t'auto-analyses fort bien pour un buvard !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Examen de conscience
Moi qui te connais quand même un peu je ne te vois pas du tout tel que tu te décris.Tu es un réactif actif; Je sais par exemple que si demain je venais sonner à ta porte pour te demander de l'aide tu m'ouvrirais grandement ta porte.
Moi aussi je suis aussi un buvard assise devant la télé à absorber toutes les horreurs dont on nous abreuve jusqu'à l'écoeurement tous les jours au journal de 20 heures. Cela donne envie de se déconnecter une fois pour toute de ce distributeur d'horreurs. Tout le monde ne peut pas, ne sait pas devenir un abbé Pierre, un Nelson Mandela . Mais on peut être de bons parents qui ouvrent toujours la porte à ses enfants , à ses voisins , à ses amis quand ils sont dans la détresse.
Moi aussi je suis aussi un buvard assise devant la télé à absorber toutes les horreurs dont on nous abreuve jusqu'à l'écoeurement tous les jours au journal de 20 heures. Cela donne envie de se déconnecter une fois pour toute de ce distributeur d'horreurs. Tout le monde ne peut pas, ne sait pas devenir un abbé Pierre, un Nelson Mandela . Mais on peut être de bons parents qui ouvrent toujours la porte à ses enfants , à ses voisins , à ses amis quand ils sont dans la détresse.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Examen de conscience
Tu écris : "Je peux aimer, écouter, compatir, soutenir..."
C'est tout ce que je voudrais toujours faire car c'est cela l'empathie, non?
Ton texte est très beau!
C'est tout ce que je voudrais toujours faire car c'est cela l'empathie, non?
Ton texte est très beau!
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A. Examen de conscience
Tu écris : "Je peux aimer, écouter, compatir, soutenir..."
C'est tout ce que je voudrais toujours faire car c'est cela l'empathie, non?
Ton texte est très beau!
C'est tout ce que je voudrais toujours faire car c'est cela l'empathie, non?
Ton texte est très beau!
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
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