En attente.

Tu connais ce sentiment étrange, de vacance de l'âme...
Quand le temps s'écoule à la vitesse d'une masse de boue épaisse et qui pourtant file comme un cheval au galop.
Quand rien n'a de saveur, ni d’intérêt particulier.
Quand malgré tes efforts, tout tourne autour de cette putain d'attente qui n'en finit pas.

J'attends.
J'ai l'impression d'attendre depuis que je suis née.
Cela fait moins longtemps, rassure-toi, même si cela ne me rassure pas franchement moi-même...

J'attends quoi, dis-tu ?
Est-ce important, le quoi ? Il m'arrive d'en douter. le pourquoi, tu as beau le connaitre, au bout d'un moment, C'est le comment qui te fascine nettement plus.

Comment tourner une page que tu ne peux pas quitter des yeux
Comment raccrocher les wagons de ta vie au train du quotidien
Comment trouver de la saveur à ce qui n'en a plus
Comment... vivre.

Vivre, oui, ça se résume à ça, en fin de compte. Si j'en crois toutes les âmes bien pensantes qui se veulent mes conseillères, il suffit de le vouloir, de se pousser une bonne fois les fesses, et hop, le miracle a lieu.
Ce n'est pas suffisant, non, j'ai essayé.
Sisi, je te jure, j'ai essayé. tellement que je les avais toutes bleues, mes fesses.

Je n'essaie plus. laisser faire le temps, il parait.
De l'attente, encore. Pour quelque chose d'inconnu.
Mon futur.
Tu vois, je  sais que j'en ai un, de futur, tout n'est donc pas perdu.
J'ai l'espoir qu'un jour, je pourrai me retourner sur ce pan de vie et me dire qu'il appartient définitivement au passé. Que ma plume aujourd'hui tarie, se laissera encore tremper dans l'encre de mon âme, que je serai à nouveau nourrie de mots, de rêves, de rien de bien important, si ce n'est la beauté d'un jour qui commence.
Cela me suffirait, je pense.