A Coeur brisé ( suite et fin )

Tremblante d'émotion, elle téléphona à Scotland-Yard où l'on n'oubliait pas les nombreux services rendus autrefois par Sir George si bien que l'on dépêcha à Leicester Square le meilleur limier, le commandant Findless.
Findless était un homme calme, au regard intelligent, avenant, extrêmement courtois. Il examina le paquet en détail et longuement. Il annonça qu'il remettrait le bristol à un graphologue, au Yard il y en avait un de réputation internationale. Il posa à nouveau des questions sur ce qu'avait observé Miss Braveheart et, avec délicatesse, il fit le tour de ses relations. Avait-elle éconduit un soupirant ? Connaissait-elle dans son entourage quelqu'un dont l'équilibre psychologique pouvait présenter quelque danger ? Avait-elle renvoyé un membre de son nombreux personnel ?
Non, elle ne voyait pas.
Voulait-elle qu'on désigne un policier pour veiller à sa sécurité ?
Non, elle ne se sentait pas vraiment menacée et puis, elle ne vivait pas seule. Désormais, on vérifierait  avec plus d'attention que toutes les portes soient bien fermées.
Le commandant Findless promit de la tenir au courant des résultats de ses recherches. Mais il lui avoua  que l'enquête serait difficile car, non seulement le corps n'avait pas été découvert, mais en plus, on n'avait pas signalé la disparition d'une femme. Pour le moment, on allait essentiellement orienter les recherches vers les relations de Miss Braveheart. Certes, ça prendrait du temps mais il ne fallait pas se décourager, tôt ou tard, on finirait par trouver.

Une semaine plus tard, elle reçut le courrier suivant :

-  Ma Dame,
Votre regard bleu acier a transpercé mon cœur.
Votre voix envoûtante me rend fou.
Enfant perdu dans des rêves impossibles,
Je pleure des larmes de sang.
Ayez pitié de mon amour désespéré
Et rejoignez moi demain, 16 h, à la Tate Gallery
Devant le tableau de Turner " Battersea Church and Bridge".
Tout mon espoir est en vous
Ma Dame.

Malgré elle, Miss Braveheart éclata de rire. Ce message était d'un ridicule et si peu British ! U n véritable gentleman ne se serait jamais exprimé de la sorte.
Findless fut averti et on posta plusieurs policiers dans la Tate. En vain.
Le moral était aussi morose que le ciel de Londres !

La semaine suivante un autre billet arrivait à Leicester Square :

-  Vous avez prévenu la police la police ! Donnons-nous une autre chance : rendez-vous demain, même heure au Madame Tussaud's devant Jack l'éventreur. Vous et moi, personne d'autre.

Miss Braveheart s'y rendit seule ... ou presque ...une femme policier remplaçait la caissière.
Un homme correctement habillé retint quelques instants son attention. Il la fixa longuement des yeux, son regard était d'une tristesse infinie mais de là à affirmer que c'était l'assassin, elle ne pouvait l'affirmer.

Le lendemain matin de bonne heure, la brigade fluviale remarqua un homme pendu au Battersea bridge, une main collée sur sa poitrine à l'emplacement du cœur. C'était le fleuriste de Leicester Square

Pas tout compris :
l'homme sans main et sans coeur se serait-il pendouillé ?

M'enfin quand même, la Miss Braveheart mériterait  

Et le reste de la victime on le trouve où, au milieu des roses, au secours !

Blague à part c'est de plus en plus noir...

Mes "pôvres" amis, vous ne comprenez rien à la passion amoureuse. Ce tendre fleuriste offre son cœur ( enfin celui de la femme qu'il a assassinée ! ) à l'objet de son amour Miss Braveheart. Il coupe les 2 mains à cette femme inconnue uniquement pour le côté pratique de la chose. Ces 2 mains lui servent de moyen d'expression.
Vous n'allez quand même pas vous inquiéter pour une femme sans cœur ( c'était peut-être une peau de vache ) et sans mains ( une feignasse qui ne faisait rien de ses 10 doigts ).
Quant à Miss Braveheart, elle ne peut s'amouracher de n'importe qui. ! Réfléchissez !
Un fleuriste qui se pend, c'est comme une fleur séchée, on oublie.

J'ai très peur de voir dans quel état on va revoir Amanda de retour dans notre beau pays!

Amanda ? ça buvait sec hier après-midi à la guinguette à la fin de la réunion !

Si ça buvait sec, Ataraxie, ce n'est certainement pas moi qui essayais à tout prix de caser ma modeste littérature auprès de gens ignares dont l'un deux prétendait même ne pas savoir lire....
Tout le monde ne pouvait pas en dire autant, surtout assise à côté du radiateur et tout près du Grand Chef, en laissant son en vadrouille.

Amis lecteurs,  pardonnez cette digression, mais je ne puis rester indifférente aux attaques d'un auteur sadique qui raconte des histoires sanguinolentes.
Dorénavant je fuirai cette proximité dangereuse

Zéphyrine, au secours !

J'essaierai de recoller les morceaux dès mon arrivée mais il faudra déjà que je les retrouve (les morceaux)!