A. Mon petit doigt n'avait pas tout dit...

C'est une lamentable erreur ,mon très cher Edouard,
Me voilà en prison et dans quelques jours je serai exécutée... 

J'écris "mon très cher" Edouard, vu le prix que je vais payer par votre faute.

Laissez-moi d'abord vous dire,  combien l'atmosphère de la prison me déplaît.
Quelle promiscuité!

Quel ramassis de personnes grossières dont le savoir-vivre laisse à désirer! Le terme de savoir vivre, lorsque l'on va être guillotinée, admettez-le, est un non sens.
Quelle cuisine infâme je dois avaler avec des couverts en plastique! Or vous savez que l'argenterie et moi...
L'hygiène n'en parlons pas, je vous épargne les détails et les odeurs.

Moi qui ai toujours aimé le confort douillet de mon agréable demeure, me voici bien dépaysée dans ces conditions de  détention.
Mais venons-en à l'histoire de cette affligeante erreur judiciaire.

Je sais Edouard que vous avez été extrêmement embarrassé quand, rentrant plus tôt que prévu de sa réunion d'actionnaires du FISC (Fédération Internationale des Serruriers de Coffres), Jean Baptiste mon Père, nous a trouvé au lit dans une position qui ne laissait aucun doute sur la nature de nos rapports.

Quelle humiliation mon pauvre ami, quand il vous a pris par la peau des...!

Ne sachant comment vous défendre, vous l'avez alors poignardé au moyen de ce malheureux désoperculateur qui traînait sur la table de nuit. Vous avez ensuite jeté le corps dans le grand coffre (bien-sûr) de la chambre et vous m'avez tendu l'arme en criant "Prends ça, ferme le coffre à clé et garde bien le tout en mains!"
Edouard! Vous ne m'aviez jamais tutoyée, j'ai été choquée et voilà qu'après cela, vous lavant soigneusement les mains vous m'intimiez : "Appelle la police!". Encore un tutoiement!

Où je vous en veux beaucoup, c'est d'avoir conseillé aux policiers de relever les empreintes digitales sur le couteau et sur la clé du coffre. Ensuite, vilain sacripant, vous avez déclaré que je n'en étais pas à mon premier forfait. Et là, exhibant votre main gauche à laquelle il manque l'annulaire, vous avez expliqué au Commissaire Antoine, que mécontente de votre refus de m'épouser, j'avais sectionné votre doigt.

Si je vous écris cette lettre, c'est surtout pour que vous sachiez que votre annulaire se trouve dans le double fond du coffre où nous avions caché Jean-Baptiste mon défunt Père.
Si bien-sûr, papa ne s'y trouve plus, votre doigt y trempe encore dans le formol...mais peut-être un jour, quelqu'un, Zéphirine ma nièce, par exemple, pourra-t-il le trouver?*

                                                         Bien à vous mais plus pour longtemps,

       
                                                                                                                                  Jeanne.




Jeanne a été graciée la veille de son exécution par Baudouin (le Roi, pas le pigeon!)


*voir consigne 471

Zéphyrine, je me suis permise d'éditer ton texte afin d'en améliorer la présentation qui laissait à désirer sans doute à cause de ta tablette.
On dit Merci qui ?

Ensuite j'ai lu avec effarement cette lamentable histoire de doigt coupé. Vous n'avez pas honte ?
Pauvre Edouard !

Et merci à notre cher roi Baudouin d'avoir gracié Jeanne, elle ne méritait pas son coquin de sort !

J'ai hâte de rencontrer Zéphyrine pour voir si elle a -bien retrouvé l'annulaire !

Quelle imagination ! Quelle cruauté mais

Merci Amanda!
Ah ces tablettes...

Personnellement, et cela n'engage que moi évidemment, je trouve que ce qui est absolument inadmissible dans  cette histoire…
… c'est le tutoiement !
Comment peut-on en arriver à une telle bassesse ?


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Et sinon…
j'adore, mais vraiment j'adore ce texte !

Mais quelle histoire ! Et si bien racontée...
Il y a quand même de beaux salauds sur terre.
Qu'ils aillent au diable.

Moi j'adore le ton léger qui donne tant d'élégance dans l'atrocité! Un humour noir qui me grise.

Pour se laisser ainsi dicter sa conduite, elle a beau être de la haute, je la trouve bien "neuneu". J'ai beaucoup aimé !

Traiter ma grand tante de neuneu, Nerwen attention! Attends la suite (non, ce serait trop...)

Excellent, tu m'as bien fait rire ! J'ai tout particulièrement apprécié la chute, mais bon la tête contre un doigt ce n'est quand même pas très équitable !