A - Dilemme
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Zéphyrine
Amanda.
virgul
7 participants
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A - Dilemme
C’est une lamentable erreur monsieur le Président.
Je suis un héros, pas un assassin. Sans mon intervention le vrai meurtrier aurait sans doute tué encore plus d’étudiants.
Je vous en supplie monsieur le Président, personne n’a voulu me croire, mais en sauvant ma peau j’ai permis d’éviter le pire. C’est Jack, qui après avoir bloqué les portes de l’auditoire, a tiré d’abord sur le professeur et ensuite sur les étudiants et étudiantes pris de panique. Ils étaient une trentaine qui tentaient de trouver un abri, et lui tirait dans le tas en grimaçant. Il a descendu progressivement les marches et, malgré leurs supplications, chaque fois qu’il débusquait une victime il l’abattait froidement.
Arrivé en bas de l’auditoire, Jack s’est approché des corps qui gisaient sur l’estrade, pour achever les blessés d’une balle dans la tête. Embusqué derrière le pupitre je l’ai aperçu de dos pointant son fusil sur la nuque d’une étudiante qui gémissait. C’est à ce moment que j’ai bondi, l’agrippant à la gorge tout en essayant de maîtriser son arme. Le coup est parti faisant exploser la cervelle de la jeune fille.
La rage et mon instinct de survie ont décuplé ma force et dans notre lutte j’ai réussi à lui arracher l’arme des mains, à la retourner contre lui et j’ai tiré sans hésiter, le tuant net.
Il n’y avait aucun survivant.
Les forces spéciales, après avoir défoncé les portes, m’ont trouvé l’arme à la main, hagard. Je n’ai bien sûr opposé aucune résistance. Ils m’ont menotté et m’ont embarqué sans ménagement pour m’interroger. Des heures et des heures durant je leur ai répété ma version des faits. Pour eux Jack était une victime, comme les trente autres.
Durant mon incarcération j’ai été placé en isolation. Mon avocat me tenait informé de l’évolution de mon dossier. Bien sûr les enquêteurs avaient détecté les empreintes de Jack sur l’arme, comme les miennes. Mais ils prétendaient que Jack s’était défendu avant que je ne l’abatte. Dans nos ordinateurs respectifs ils n’avaient rien trouvé qui puisse annoncer la tuerie. Ils ont passé au crible nos passés, interrogé nos familles, le voisinage, les amis et étudiants. Rien qui puisse vraiment nous distinguer, ni étayer le drame. Mon seul tort : je n’étais pas inscrit au cours donné au moment du massacre. J’avais été appelé par le professeur pour l’aider à régler un problème technique, d’où ma présence au pupitre.
Durant mon procès, l’avocat des nombreuses parties civiles a emporté l’adhésion des jurés en argumentant que si j’avais pu tuer Jack, comme je l’avais reconnu, rien ne pouvait contredire le fait que j’avais tué tous les autres. J’étais un dangereux menteur qui avait été pris en flagrant délit.
Je suis à présent dans le couloir de la mort, et ma seule issue est l’obtention de votre grâce monsieur le Président.
Permettrez-vous à Jack de faire une dernière victime ?
Je suis un héros, pas un assassin. Sans mon intervention le vrai meurtrier aurait sans doute tué encore plus d’étudiants.
Je vous en supplie monsieur le Président, personne n’a voulu me croire, mais en sauvant ma peau j’ai permis d’éviter le pire. C’est Jack, qui après avoir bloqué les portes de l’auditoire, a tiré d’abord sur le professeur et ensuite sur les étudiants et étudiantes pris de panique. Ils étaient une trentaine qui tentaient de trouver un abri, et lui tirait dans le tas en grimaçant. Il a descendu progressivement les marches et, malgré leurs supplications, chaque fois qu’il débusquait une victime il l’abattait froidement.
Arrivé en bas de l’auditoire, Jack s’est approché des corps qui gisaient sur l’estrade, pour achever les blessés d’une balle dans la tête. Embusqué derrière le pupitre je l’ai aperçu de dos pointant son fusil sur la nuque d’une étudiante qui gémissait. C’est à ce moment que j’ai bondi, l’agrippant à la gorge tout en essayant de maîtriser son arme. Le coup est parti faisant exploser la cervelle de la jeune fille.
La rage et mon instinct de survie ont décuplé ma force et dans notre lutte j’ai réussi à lui arracher l’arme des mains, à la retourner contre lui et j’ai tiré sans hésiter, le tuant net.
Il n’y avait aucun survivant.
Les forces spéciales, après avoir défoncé les portes, m’ont trouvé l’arme à la main, hagard. Je n’ai bien sûr opposé aucune résistance. Ils m’ont menotté et m’ont embarqué sans ménagement pour m’interroger. Des heures et des heures durant je leur ai répété ma version des faits. Pour eux Jack était une victime, comme les trente autres.
Durant mon incarcération j’ai été placé en isolation. Mon avocat me tenait informé de l’évolution de mon dossier. Bien sûr les enquêteurs avaient détecté les empreintes de Jack sur l’arme, comme les miennes. Mais ils prétendaient que Jack s’était défendu avant que je ne l’abatte. Dans nos ordinateurs respectifs ils n’avaient rien trouvé qui puisse annoncer la tuerie. Ils ont passé au crible nos passés, interrogé nos familles, le voisinage, les amis et étudiants. Rien qui puisse vraiment nous distinguer, ni étayer le drame. Mon seul tort : je n’étais pas inscrit au cours donné au moment du massacre. J’avais été appelé par le professeur pour l’aider à régler un problème technique, d’où ma présence au pupitre.
Durant mon procès, l’avocat des nombreuses parties civiles a emporté l’adhésion des jurés en argumentant que si j’avais pu tuer Jack, comme je l’avais reconnu, rien ne pouvait contredire le fait que j’avais tué tous les autres. J’étais un dangereux menteur qui avait été pris en flagrant délit.
Je suis à présent dans le couloir de la mort, et ma seule issue est l’obtention de votre grâce monsieur le Président.
Permettrez-vous à Jack de faire une dernière victime ?
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A - Dilemme
Ton texte est d'actualité après les massacres dans les écoles aux Etat-Unis.
Voulu ou non il est un vrai plaidoyer contre la vente d'armes à des jeunes ( et des adultes !).
Ce qui aboutit à des situations abracabrandesques comme celle que tu nous narres et que je trouve, moi tout à fait plausible.
Un mauvais concours de circonstances amène un drame épouvantable.
C'est un très bon texte, Virgul,
Voulu ou non il est un vrai plaidoyer contre la vente d'armes à des jeunes ( et des adultes !).
Ce qui aboutit à des situations abracabrandesques comme celle que tu nous narres et que je trouve, moi tout à fait plausible.
Un mauvais concours de circonstances amène un drame épouvantable.
C'est un très bon texte, Virgul,
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A - Dilemme
Un massacre en direct, grâce à toi Virgul!
C'est très difficile à supporter mais absolument plausible.
C'est très difficile à supporter mais absolument plausible.
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A - Dilemme
Oui tu es un héros et je te crois. Tu es le coupable idéal. Cela va être difficile d'obtenir ton impunité .
Il n'y a plus de justice.
Il n'y a plus de justice.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A - Dilemme
Admiratif ! Tu as su bâtir un scénario qu'on a envie de continuer à dérouler au fur et à mesure qu'on avance dans le texte.
Kz- Kaléïd'habitué
- Humeur : bonne
Re: A - Dilemme
Inspiré de faits dramatiques très récents, tu nous livres un texte saisissant où le seul tort du condamné est de s'être trouvé au mauvais moment au mauvais endroit.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A - Dilemme
Très réussi ton texte, mais on peut le lire dans les deux sens, un pauvre innocent pris pour le coupable, ou un coupable qui cherche à se cacher sous l'apparence d'un innocent piégé par la justice !
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
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