La lumière au bout du tunnel
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Myriel
catsoniou
Tornade
Pati
Nerwen
Amanda.
Admin
madeleinedeproust
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La lumière au bout du tunnel
Il restera quoi après ?
Il restera quoi, quand la passion ne suffira plus, quand l'hypocrisie générale et l'irrespect des adultes auront pris le dessus sur l'envie d'enseigner encore et toujours ?
Le tunnel est sombre, les escaliers semblent raides et la lumière paraît tellement ténue, tellement lointaine.
Aurais-je le courage de monter une par une toutes ces marches ?
Gravir la marche de la fatigue, enchaîner avec celle du travail à haute dose, lever encore le pied pour escalader celle des réunions à répétition, totalement improductives, s'arrêter un instant pour reprendre son souffle, lever la tête, la lumière paraît toujours aussi ténue, toujours aussi lointaine...
Regarder autour de soi, chercher un appui, un soutien..
Pas de rampe le long de l'escalier, et personne dans le tunnel...
Le moindre mot prononcé résonne à l'infini, sans recevoir aucune autre réponse que son propre écho.
A avancer comme ça dans l'obscurité on trébuche aussi. Je viens de rater la marche du véritable travail en équipe, et j'ai dégringolé trois marches plus bas.
Lever la tête, se répéter que ce n'est pas grave, qu'il existe d'autres projets, d'autres personnes avec qui travailler de façon innovante, réellement innovante, s'accrocher au sourire de ses élèves, se remémorer en boucle leurs yeux qui pétillent quand ils viennent de comprendre quelque chose jusqu'ici obscurs.
Se remettre en route, reprendre son ascension, marche après marche, travail, auto formation, recherche, lynchage médiatique de la profession, valse des ministres et son corollaire, changement des programmes, non concertation, petite pause, regard fixé sur cette putain de lumière qui s'obstine à rester si lointaine, qui refuse avec une lourde ténacité de venir vaincre, au moins momentanément, cette foutue obscurité. C'est pourtant évident, « L'obscurité ne peut chasser l'obscurité, seule la lumière le peut ».
Il fait sombre, il fait froid, la solitude pèse...
La tentation est grande : s'arrêter là, s'asseoir sur cette marche, celle du renoncement, et se laisser lentement engloutir par l'obscurité, l'obscurité engendre l'obscurité, c'est bien connu. Et puis, ne plus lutter pour avancer, ce doit être reposant. Et du repos c'est bien ce qui manque en ce moment.
Au prix d'un énorme effort, je me relève et j'attaque la marche suivante, celle appelée en faire toujours plus. Juste à côté une toute petite porte... « médecin »...
Lever la tête, mesurer la hauteur de la marche d'après, démesurée...
Un haussement d'épaules plus tard, pousser la toute petite porte...
Une bonne heure plus tard, en ressortir... avec une prescription originale : « l'obscurité ne peut chasser l'obscurité », donc on arrête l'obscurité... en d'autres termes on arrête le travail le temps que la lumière se rapproche vraiment.
Elle va se rapprocher, c'est sûr. Il faut juste du repos. Avec du repos, en s'éloignant de tout ce qui est anxiogène, on finira par sortir du tunnel, et là on retrouvera la lumière, la foi dans son métier, l'envie d'essayer encore et toujours de nouveaux trucs...
La lumière, c'est l'espoir. Et c'est bien connu, l'espoir fait vivre !
Il restera quoi, quand la passion ne suffira plus, quand l'hypocrisie générale et l'irrespect des adultes auront pris le dessus sur l'envie d'enseigner encore et toujours ?
Le tunnel est sombre, les escaliers semblent raides et la lumière paraît tellement ténue, tellement lointaine.
Aurais-je le courage de monter une par une toutes ces marches ?
Gravir la marche de la fatigue, enchaîner avec celle du travail à haute dose, lever encore le pied pour escalader celle des réunions à répétition, totalement improductives, s'arrêter un instant pour reprendre son souffle, lever la tête, la lumière paraît toujours aussi ténue, toujours aussi lointaine...
Regarder autour de soi, chercher un appui, un soutien..
Pas de rampe le long de l'escalier, et personne dans le tunnel...
Le moindre mot prononcé résonne à l'infini, sans recevoir aucune autre réponse que son propre écho.
A avancer comme ça dans l'obscurité on trébuche aussi. Je viens de rater la marche du véritable travail en équipe, et j'ai dégringolé trois marches plus bas.
Lever la tête, se répéter que ce n'est pas grave, qu'il existe d'autres projets, d'autres personnes avec qui travailler de façon innovante, réellement innovante, s'accrocher au sourire de ses élèves, se remémorer en boucle leurs yeux qui pétillent quand ils viennent de comprendre quelque chose jusqu'ici obscurs.
Se remettre en route, reprendre son ascension, marche après marche, travail, auto formation, recherche, lynchage médiatique de la profession, valse des ministres et son corollaire, changement des programmes, non concertation, petite pause, regard fixé sur cette putain de lumière qui s'obstine à rester si lointaine, qui refuse avec une lourde ténacité de venir vaincre, au moins momentanément, cette foutue obscurité. C'est pourtant évident, « L'obscurité ne peut chasser l'obscurité, seule la lumière le peut ».
Il fait sombre, il fait froid, la solitude pèse...
La tentation est grande : s'arrêter là, s'asseoir sur cette marche, celle du renoncement, et se laisser lentement engloutir par l'obscurité, l'obscurité engendre l'obscurité, c'est bien connu. Et puis, ne plus lutter pour avancer, ce doit être reposant. Et du repos c'est bien ce qui manque en ce moment.
Au prix d'un énorme effort, je me relève et j'attaque la marche suivante, celle appelée en faire toujours plus. Juste à côté une toute petite porte... « médecin »...
Lever la tête, mesurer la hauteur de la marche d'après, démesurée...
Un haussement d'épaules plus tard, pousser la toute petite porte...
Une bonne heure plus tard, en ressortir... avec une prescription originale : « l'obscurité ne peut chasser l'obscurité », donc on arrête l'obscurité... en d'autres termes on arrête le travail le temps que la lumière se rapproche vraiment.
Elle va se rapprocher, c'est sûr. Il faut juste du repos. Avec du repos, en s'éloignant de tout ce qui est anxiogène, on finira par sortir du tunnel, et là on retrouvera la lumière, la foi dans son métier, l'envie d'essayer encore et toujours de nouveaux trucs...
La lumière, c'est l'espoir. Et c'est bien connu, l'espoir fait vivre !
madeleinedeproust- Kaléïd'habitué
- Humeur : littéraire
Re: La lumière au bout du tunnel
Tu fais un métier magnifique Mad, qui demande une énergie folle, de chaque jour, et même si une majorité de personnes s'amusent à te jeter la pierre, à décrédibiliser ton boulot, heureusement, une minorité sait combien tu es indispensable à l'éducation de tous ces mômes.
Repose toi, reprends des forces et ne perds jamais la petite lumière qui te guide, ta récompense ce sont tous ces mômes qui n'oublierons pas les quelques années qu'ils ont passé avec toi
Repose toi, reprends des forces et ne perds jamais la petite lumière qui te guide, ta récompense ce sont tous ces mômes qui n'oublierons pas les quelques années qu'ils ont passé avec toi
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: La lumière au bout du tunnel
Admin a raison.
J'ajouterai et tu en parles dans ton blog que de petites lumières s'allument de temps en temps dans l'obscurité du tunnel.
Un " gnou" qui t'offre quelque chose, qui te dit "Merci" ...
Cela fait repartir la machine, non ?
Et puis il y a tous ceux et celles qui te le diront plus tard, quand " tu seras bien vieille à la chandelle" comme moi.
Qu'ils ont aimé t'avoir comme prof, que tu les a marqué, que tes cours étaient leurs préférés....
Si, si, ça viendra aussi cela !
Allez, repose-toi et chasse les idées noires
J'ajouterai et tu en parles dans ton blog que de petites lumières s'allument de temps en temps dans l'obscurité du tunnel.
Un " gnou" qui t'offre quelque chose, qui te dit "Merci" ...
Cela fait repartir la machine, non ?
Et puis il y a tous ceux et celles qui te le diront plus tard, quand " tu seras bien vieille à la chandelle" comme moi.
Qu'ils ont aimé t'avoir comme prof, que tu les a marqué, que tes cours étaient leurs préférés....
Si, si, ça viendra aussi cela !
Allez, repose-toi et chasse les idées noires
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: La lumière au bout du tunnel
Je crois que l'envie d'enseigner et l'amour de ce métier (si on l'aime vraiment) ne disparaissent jamais complètement, même dans les moments de doutes ou de désenchantement comme les traduit si bien ton texte, il reste en effet l'espoir et les petites étincelles semées ça et là par les enfants.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: La lumière au bout du tunnel
elle est tentante, la petite marche sur laquelle s’asseoir. elle a cet aspect inoffensif et si sécurisant, que quand tu t'y laisses tomber, tu as un mal de chien à t'en relever.
la petite porte oui. c'est évidemment la solution.
tu es une battante, mad. tu fais partie de ces gens qui n'ont pas le choix, et qui se battront tout le temps. tu as juste besoin de repos.
beau texte... vraiment.
je suis amusée de constater que sur cette consigne, il suffit de lire le texte pour savoir qui a écrit. ce tunnel est celui de nos peurs et de nos doutes. je vois que jusqu'ici, je reconnais chaque plume, c'est plaisant
la petite porte oui. c'est évidemment la solution.
tu es une battante, mad. tu fais partie de ces gens qui n'ont pas le choix, et qui se battront tout le temps. tu as juste besoin de repos.
beau texte... vraiment.
je suis amusée de constater que sur cette consigne, il suffit de lire le texte pour savoir qui a écrit. ce tunnel est celui de nos peurs et de nos doutes. je vois que jusqu'ici, je reconnais chaque plume, c'est plaisant
Pati- Kaléïd'habitué
- Humeur : mouvante
Re: La lumière au bout du tunnel
Ton texte résonne en moi à un point étonnant...
La petite marche du renoncement bien que tentante n'est, bien sur, pas la solution...
Repos, repos, repos, s'occuper enfin de soi (si si vraiment) et un énorme soutien de ton petit spam !
La petite marche du renoncement bien que tentante n'est, bien sur, pas la solution...
Repos, repos, repos, s'occuper enfin de soi (si si vraiment) et un énorme soutien de ton petit spam !
Tornade- Kaléïd'habitué
- Humeur : En phase ascendante
Re: La lumière au bout du tunnel
Au prix d'un énorme effort, je me relève et j'attaque la marche suivante, celle appelée en faire toujours plus.
Oui, mais à la condition de se préserver et prendre, quand il faut, le recul nécessaire pour reprendre à nouveau la marche en avant.
Je veux croire qu'il y a dans toutes les activités professionnelles, et en particulier la tienne, des femmes et des hommes qui redorent le blason de l'humanité .
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: La lumière au bout du tunnel
J'aime ce texte qui montre bien toute la difficulté de ce métier, tous les obstacles, et cette énergie qu'il faut déployer pour continuer et surtout garder l'espoir.
Myriel- Kaléïd'habitué
- Humeur : Girouette
Re: La lumière au bout du tunnel
Reprendre son souffle, et son bagage sur le dos, la longue marche vers la lumière. Ce n'est pas le travail qui manque pour allumer toutes les lumières des consciences en devenir. Mais quel beau rôle que celui qui vous est dévolu. Certes, les moments de découragement sont là aussi, mais a^près on s'en retrouve toujours un peu plus fort. Courage, vous êtes encore nombreux à vouloir avancer ensemble.
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: La lumière au bout du tunnel
Oui tu as raison : Faut prendre du recul, du repos, recharger ses batteries pour mieux reprendre son chemin ensuite ... Tu exerces un profession formidable dont la récompense est non seulement la satisfaction personnelle d'avoir fait du bon travail mais aussi le sourire des élèves heureux d'apprendre, et leur merci plus tard quand ils seront grands , conscients alors que grâce notamment à toi ils sont arrivés là où ils voulaient aller.
Très bon bon texte et bien belle écriture.
Très bon bon texte et bien belle écriture.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: La lumière au bout du tunnel
Allez Repos Soldat Madeleinedeproust. La petite lumière c'est celle du combat que tu as choisi, celui contre l'ignorance et contre l'oubli de tous ces mômes dont tu t'occupes à longueur d'année. La petite lumière c'est celle de la foi en ton métier pour toutes les lumières que tu allumes chaque année, tu es un allumeur de réverbères, ne l'oublie pas et pendant ton repos, si tu ne l'as déjà fait, prends le temps de lire les Impromptus de Comte-Sponville, il y a forcément des choses qui vont te parler et peut-être même te nourrir, je le rajoute sur ton ordonnance.
Bises Mad et prends soin de toi
Bises Mad et prends soin de toi
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: La lumière au bout du tunnel
https://www.dailymotion.com/video/x1xlrb9_ariane-mnouchkine-les-profs-sont-les-heros-des-temps-modernes_news
Pour toi Mad, héroïne des temps modernes luttant contre la barbarie. C'est la grande Ariane qui le dit.
Pour toi Mad, héroïne des temps modernes luttant contre la barbarie. C'est la grande Ariane qui le dit.
Ada.- Kaléïd'habitué
- Humeur : en apnée
Re: La lumière au bout du tunnel
Merci Ada pour le lien et merci à tous!
madeleinedeproust- Kaléïd'habitué
- Humeur : littéraire
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