A. Le labyrinthe de l’horreur
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A. Le labyrinthe de l’horreur
Cette nuit j'ai fait un cauchemar..... Sauf que ce n’en n’était pas un.
Hier soir, avec les copains, nous avions rendez-vous à la fête foraine qui s’était installée depuis peu sur la place de l’église. Permission exceptionnelle de sortie tardive pour cause de vacances. En furetant un peu aux alentours nous avions repéré, un peu à l’écart, parmi les manèges et autres attractions destinées aux petits, un guichet branlant à l’entrée d’une grande tente bariolée. Une affiche écrite en lettres énormes annonçait : « Venez vous perdre dans le Labyrinthe de l'Horreur » et dessous, en plus petit : « Frissons garantis ». Il n’en n’avait pas fallu plus pour nous donner, à nous les fiers à bras de CM2, une folle envie de pénétrer dans la grande tente. Un seul semblait un peu réticent, Noah, qui était toujours un peu timoré dans nos aventures.
A l’heure dite, j’étais devant l’entrée. Seul. Noah arriva peu après. J’étais surpris de le voir déjà là, mais ce soir il paraissait décidé à partager cette aventure.
Le temps me semblait long, que faisaient donc les autres ? Entre les baraques de chichis, nougats, et pommes d’amour, les tentations irrésistibles ne manquaient pas pour les gourmands de ma connaissance. Je décidai d’entrer sans les attendre. Noah essaya bien de m’en dissuader, mais devant ma détermination, il me suivit.
Ayant donné nos tickets d’entrée à un vieux bonhomme qui se trouvait là, nous poussâmes la porte. Il faisait noir comme dans un four ! Au bout de quelques secondes nos yeux s’habituèrent et on distingua une petite lueur tout au fond de ce qui semblait un couloir. J’avançai prudemment dans cette direction, quelque chose me frôla la joue et je fis un écart. « Pas si vite ! » me chuchota Noah. « Tu peux parler normalement, pas la peine de chuchoter, lui dis-je. » Mais, moi aussi, sans m’en rendre compte, j’avais baissé le ton.
La lumière semblait reculer au fur et à mesure que nous avancions. Soudain un hurlement à vous glacer les sangs nous figea sur place. Je criai de surprise :
« Tu n’es pas malade à gueuler comme ça ?
—Ce n’est pas moi, répondit-il d’une voix chevrotante ».
Le couloir s’élargit soudain et nous débouchâmes dans une pièce dont les murs miroitaient dans l’ombre. En grinçant, une porte se referma derrière nous. Je sentis la main de Noah se glisser dans la mienne.
Tout à coup un éclair éblouissant illumina la pièce qui se révéla être cloisonnée par des murs tapissés d’immenses glaces du sol au plafond. Le plafond, lui-même, n’était qu’une mosaïque de petits miroirs. Partout où je tournai mon regard, j’apercevais des centaines de reflets de Noah et moi, livides dans la lumière crue. Dans toutes les directions et à l’infini !
Je n’avais plus qu’une envie, sortir de cet endroit. J’entrainai Noah en empruntant toutes les ouvertures qui s’offraient à nous, mais nous ramenaient immanquablement au même endroit. Du moins c’est ce qui me semblait, car j’avais perdu tout repère spatial. Noah poussa soudain une sorte de glapissement angoissé, du doigt, il me désignait son reflet renvoyé par un miroir déformant, cette partie de la salle en était tapissée. Trahis par nos propres reflets, nous paraissions doublés de taille puis, juste à côté, réduits comme des nains, mincis comme des fils de fer…
A un moment, une porte, insoupçonnable derrière un miroir, s’ouvrit. « Alors, les gars, vous comptez coucher là ? » De soulagement j’aurais volontiers sauté au cou du vieux bonhomme de l’entrée, qui, habitué à venir au secours des naufragés du labyrinthe, avait estimé que la ballade avait assez duré pour deux enfants et venait nous délivrer.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Le labyrinthe de l’horreur
On s'y revoit! Tu réussis à nous faire partager l'angoisse de ces deux ados et comme eux on respire de retrouver la sortie. Atmosphère très bien rendue.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Le labyrinthe de l’horreur
J'en ai des frissons...
Le genre d'attraction qui m'a toujours fait paniquer et à te lire toi aussi !
Belle description avec l'horreur qui progresse à chaque ligne !
Le genre d'attraction qui m'a toujours fait paniquer et à te lire toi aussi !
Belle description avec l'horreur qui progresse à chaque ligne !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Le labyrinthe de l’horreur
Je voulais écrire le même commentaire que Virgul. Je n'ai donc pas grand chose à ajouter si ce n'est que j'aime beaucoup ton style d'écriture et ce pour chacun de tes textes.
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
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