A. Retour.
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virgul
FrançoiseB
Myrte
Amanda.
Cassy
Zéphyrine
10 participants
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A. Retour.
Janvier 1915.
Marie, ma chère femme,
J'ai bien reçu la bonne nouvelle!
Ainsi notre petit Lucien est né en bonne santé fin novembre Quel bonheur...
Ici, dans les tranchées, la vie n'est pas facile, de plus, je ne sais pas quand je pourrai encore t'écrire, ni quand je reviendrai.
Prends soin de toi et de notre fils, sois courageuse!
Je t'aime Marie et je t'embrasse.
Ton mari, Alphonse.
Cette lettre écrite au crayon, elle l'a lue et relue des dizaines de fois. Elle est soigneusement rangée sur la cheminée, devant le portait de son Alphonse posant une dernière fois avec ses copains avant le grand départ pour la guerre.
Quatre ans à présent qu'il est parti.
Où est-il? Elle ne le sait pas! Plus de nouvelles depuis plusieurs semaines.
Pourquoi cette guerre? Elle voudrait mieux comprendre!
Elle a entendu tellement de rumeurs! Elle a appris dernièrement la mort de trois des hommes figurant sur la photo.
Elle prend bien soin de leur petit Lucien né quelques mois après le départ de son mari pour les champs de bataille.
Elle ne sait même pas si son homme est toujours vivant. Rien que d'y penser, les larmes lui viennent au yeux.
Patiente, courageuse, comme il le souhaitait dans la lettre, elle l'a été pendant toutes ces années.
Et puis, il y a quelques semaines, la nouvelle est tombée: l'Armistice était signée entre les Allemands et les alliés!
Va t-il revenir bientôt? Quand le laisseront-ils partir?
Tous les jours elle montre à Lucien qui a quatre ans maintenant, le portrait d'Alphonse dans le cadre ovale, lui raconte combien son père est quelqu'un de bien, comme ils seront heureux quand il reviendra.
L'enfant a bien compris qu'il a un papa, soldat courageux, un papa qui l'aime...mais qu'il ne connait pas.
Le retour de son mari est annoncé, c 'est peut-être pour aujourd'hui. ..
Les douces températures de ce début du mois de mars 1919 ont permi à Marie de s'asseoir sur le seuil de sa maison.
Elle surveille le petit qui joue sur le trottoir.
Et puis d'un seul coup, elle reconnait la silhouette familière qui arrive au loin.. Elle se redresse, ses jambes ne la portent plus, elle doit se tenir à la pierre de taille qui encadre la porte.
Celui-là, elle le reconnaitrait entre mille : comme il a maigri! Comme il a l'air épuisé, mais comme il est beau!
Alors qu' il approche, elle le voit sourire malgré tout!
Elle crie : " Lucien, Lucien, voilà ton papa! "
Lucien a couru vers son père qui l'a pris dans ses bras, l'a embrassé, puis juché sur ses épaules!
L'image de son homme remontant la rue et qui malgré son corps meurtri, porte fièrement son fils .
Celle des voisins sortis dans la rue pour assister à l' événement et qui applaudissent formant comme une haie d'honneur.
Ces bras qui la serrent.
Tous les trois enfin réunis. Tout ce temps à rattraper.
Ce silence, puisqu'il n'y a pas de mots pour décrire cet instant.
Ce moment tant attendu, elle ne l'oubliera jamais!
A ce moment là, enfin, Alphonse, lui n'entend plus le bruit des obus, les cris des hommes blessés. Il ne voit plus le ventre ouvert de ses compagnons morts dans les tranchées, mais pour combien de temps encore?
Ceci est l'histoire vraie du grand-père de mon mari, parti à la guerre un peu avant la naissance de son fils, mon beau- pére, qui était toujours très ému quand il racontait le retour de son papa. Nous sommes toujours en possession de la lettre.
Marie, ma chère femme,
J'ai bien reçu la bonne nouvelle!
Ainsi notre petit Lucien est né en bonne santé fin novembre Quel bonheur...
Ici, dans les tranchées, la vie n'est pas facile, de plus, je ne sais pas quand je pourrai encore t'écrire, ni quand je reviendrai.
Prends soin de toi et de notre fils, sois courageuse!
Je t'aime Marie et je t'embrasse.
Ton mari, Alphonse.
Cette lettre écrite au crayon, elle l'a lue et relue des dizaines de fois. Elle est soigneusement rangée sur la cheminée, devant le portait de son Alphonse posant une dernière fois avec ses copains avant le grand départ pour la guerre.
Quatre ans à présent qu'il est parti.
Où est-il? Elle ne le sait pas! Plus de nouvelles depuis plusieurs semaines.
Pourquoi cette guerre? Elle voudrait mieux comprendre!
Elle a entendu tellement de rumeurs! Elle a appris dernièrement la mort de trois des hommes figurant sur la photo.
Elle prend bien soin de leur petit Lucien né quelques mois après le départ de son mari pour les champs de bataille.
Elle ne sait même pas si son homme est toujours vivant. Rien que d'y penser, les larmes lui viennent au yeux.
Patiente, courageuse, comme il le souhaitait dans la lettre, elle l'a été pendant toutes ces années.
Et puis, il y a quelques semaines, la nouvelle est tombée: l'Armistice était signée entre les Allemands et les alliés!
Va t-il revenir bientôt? Quand le laisseront-ils partir?
Tous les jours elle montre à Lucien qui a quatre ans maintenant, le portrait d'Alphonse dans le cadre ovale, lui raconte combien son père est quelqu'un de bien, comme ils seront heureux quand il reviendra.
L'enfant a bien compris qu'il a un papa, soldat courageux, un papa qui l'aime...mais qu'il ne connait pas.
Le retour de son mari est annoncé, c 'est peut-être pour aujourd'hui. ..
Les douces températures de ce début du mois de mars 1919 ont permi à Marie de s'asseoir sur le seuil de sa maison.
Elle surveille le petit qui joue sur le trottoir.
Et puis d'un seul coup, elle reconnait la silhouette familière qui arrive au loin.. Elle se redresse, ses jambes ne la portent plus, elle doit se tenir à la pierre de taille qui encadre la porte.
Celui-là, elle le reconnaitrait entre mille : comme il a maigri! Comme il a l'air épuisé, mais comme il est beau!
Alors qu' il approche, elle le voit sourire malgré tout!
Elle crie : " Lucien, Lucien, voilà ton papa! "
Lucien a couru vers son père qui l'a pris dans ses bras, l'a embrassé, puis juché sur ses épaules!
L'image de son homme remontant la rue et qui malgré son corps meurtri, porte fièrement son fils .
Celle des voisins sortis dans la rue pour assister à l' événement et qui applaudissent formant comme une haie d'honneur.
Ces bras qui la serrent.
Tous les trois enfin réunis. Tout ce temps à rattraper.
Ce silence, puisqu'il n'y a pas de mots pour décrire cet instant.
Ce moment tant attendu, elle ne l'oubliera jamais!
A ce moment là, enfin, Alphonse, lui n'entend plus le bruit des obus, les cris des hommes blessés. Il ne voit plus le ventre ouvert de ses compagnons morts dans les tranchées, mais pour combien de temps encore?
Ceci est l'histoire vraie du grand-père de mon mari, parti à la guerre un peu avant la naissance de son fils, mon beau- pére, qui était toujours très ému quand il racontait le retour de son papa. Nous sommes toujours en possession de la lettre.
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A. Retour.
Je me félicite d'avoir eu la bonne idée de poster cette consigne, car je lis des textes et surtout des histoires passionnantes, émouvantes, et je retiens des prénoms qui ont compté pour vous.
Alphonse a eu la chance de revenir vivant et en un seul morceau pour voir enfin son fils et le prendre dans ses bras. Et toi tu as la chance d'avoir cette lettre et surtout de pouvoir rapporter cette histoire grace à ton beau-père.
Un morceau de vie à mettre dans le livre de famille, pour tes petit-enfants
Alphonse a eu la chance de revenir vivant et en un seul morceau pour voir enfin son fils et le prendre dans ses bras. Et toi tu as la chance d'avoir cette lettre et surtout de pouvoir rapporter cette histoire grace à ton beau-père.
Un morceau de vie à mettre dans le livre de famille, pour tes petit-enfants
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A. Retour.
Très émouvant ce texte !
Je comprends maintenant mieux pourquoi ton chéri porte ce nom. Il peut en être fier.
Gardez précieusement son souvenir à l'Alphonse des tranchées et transmettez tant que vous pourrez !
Je comprends maintenant mieux pourquoi ton chéri porte ce nom. Il peut en être fier.
Gardez précieusement son souvenir à l'Alphonse des tranchées et transmettez tant que vous pourrez !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Retour.
Tu as bien imaginé et écrit ce retour, Zéphyrine, avec émotion.
Myrte- Kaléïd'habitué
- Humeur : Curieuse
Re: A. Retour.
Ton texte est très émouvant, Zéphyrine, il m'a beaucoup touchée.
J'imagine si bien la scène du retour d'Alphonse, comme dans un rêve, pourtant bien réelle.
Merci !
J'imagine si bien la scène du retour d'Alphonse, comme dans un rêve, pourtant bien réelle.
Merci !
FrançoiseB- Kaléïd'habitué
- Humeur : Sereine
Re: A. Retour.
L'attente et l' heureux dénouement. Lors de la lecture de ton texte je me suis surpris, au milieu des voisins, à applaudir le retour d'Alphonse. Un beau texte Zéphyrine.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Retour.
Peu de temps avant son décès, Lucien, mon beau père était heureux quand on le questionnait au sujet de cet événement.
C'était toujours la même chose, il disait : "...et alors, papa m'a mis sur ses épaules et......." Sa voix se cassait, il ne pouvait plus continuer à raconter, il pleurait.
Merci pour vos gentils commentaires!
C'était toujours la même chose, il disait : "...et alors, papa m'a mis sur ses épaules et......." Sa voix se cassait, il ne pouvait plus continuer à raconter, il pleurait.
Merci pour vos gentils commentaires!
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A. Retour.
Ah c'est malin, tu as réussi à me faire pleurer ! Combien de femmes ont connu ce bonheur de voir revenir leur homme. Ton texte est sublime !
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A. Retour.
Oui, comme bien d'autres, je découvre des histoires que je n'imaginais pas.
Tout simplement, parce que comme d'autres, je n'avais pas vraiment pensé à toutes ces situations.
Merci pour vos textes à tous.
Même si je ne "commente" pas chacun d'eux.
(Parfois même, je l'avoue, je n'ai pas le temps de les apprécier à leur juste mesure. Et vous présente toutes mes excuses...)
Tout simplement, parce que comme d'autres, je n'avais pas vraiment pensé à toutes ces situations.
Merci pour vos textes à tous.
Même si je ne "commente" pas chacun d'eux.
(Parfois même, je l'avoue, je n'ai pas le temps de les apprécier à leur juste mesure. Et vous présente toutes mes excuses...)
Chimilouve- Prend ses marques
- Humeur : curieuse
Re: A. Retour.
Comme Chimilouve, je découvre aujourd'hui cet émouvant texte grâce à la photo de de la consigne suivante.
Beaucoup d'émotions dans le texte, dans les commentaires et sur la photo bien sur.
Beaucoup d'émotions dans le texte, dans les commentaires et sur la photo bien sur.
trainmusical- Occupe le terrain
- Humeur : à vous de juger :-)
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