Soulane, bienfaitrice ignorée
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Soulane, bienfaitrice ignorée
Enfin, ils se sont décidés ! Ce n'est pas trop tôt : j'avais l'estomac au fond des talons…
Voyons, ont-ils changé de berger ? Hum ! Méfions-nous de ce gaillard au pas allongé et au léger renflement sur le côté. Serait-ce un de ces bâtons qui vous envoient des pruneaux ? Nez au sol, le cabot humerait-il quelque senteur suspecte ? Pas la mienne, parce qu'au fond de la poche, l'ustensile indispensable, un tube Ducros... Son contenu donne du goût au gigot et présente l'immense avantage de calmer les ardeurs du clebs, ou plus exactement déclenche un éternuement inextinguible et le guérit provisoirement de son obsession : la chasse à l'ours.
Depuis la blessure précédant mon entrée en clandestinité, la vigilance est payante : Soulane, - moi en l'occurrence - oursonne de trois ans - , est portée disparue. Les scientifiques ignorent le fait générateur de cet éloignement des statistiques. De la bagarre féroce avec un braconnier, il m'est resté cette boutonnière dans mon poitrail. Jamais refermée, la béance de la blessure est devenue une poche bien commode pour escamoter mes trésors, tel ce tube de poivre oublié auprès d'un feu de camp de randonneurs.
Négligents, ils ont aussi abandonné un curieux machin nanti d'une bride que je me refuse de mettre autour de mon cou. Libre, je veux rester libre... Ce machin, disais-je, conservé soigneusement au fond de ma poche providentielle est magique... Je le colle devant ma figure et au loin, je vois évoluer le troupeau qui regagne les pâturages.
Mon œil infaillible et le machin détectent les traînardes, celles qu'il faut éliminer sans état d'âme. Oui, vous connaissez la réputation des moutons de Panurge ? Dans un souci d'imitation, elles vont musarder et ainsi, leur nourriture laissera à désirer, quantité et qualité du lait s'en ressentiront. Bref, je suis là pour chasser les mauvaises habitudes de la gent ovine.
Hélas, le rôle bienfaisant de l'ours n'est pas reconnu par les bergers. De vous à moi, je les soupçonne de redouter la concurrence. Moi, Soulane, oursonne de trois ans, j'ose prétendre remplacer un jour, l'homme et son chien. Économisés les produits vétérinaires. Le troupeau débarrassé des canards boiteux, d'une santé éblouissante, produirait un lait de première qualité, crémeux à souhait. Reste la peur de l'ours générateur de stress : simple affaire d'habitude. Les moutons se feront une raison. Un mouton par ci par là, c'est la rançon à payer pour tout troupeau qui se respecte !
Mais je rêve... Ce changement de mentalités ce n'est pas maintenant ! En attendant des lendemains qui chantent, je dois garder la clandestinité.
Excuse-moi, berger, pardonnez-moi Seigneur, j'ai déjà fait mon choix : la dernière de la file peut numéroter ses abatis. Avec ou sans poivre, j'imagine déjà le festin.
Voyons, ont-ils changé de berger ? Hum ! Méfions-nous de ce gaillard au pas allongé et au léger renflement sur le côté. Serait-ce un de ces bâtons qui vous envoient des pruneaux ? Nez au sol, le cabot humerait-il quelque senteur suspecte ? Pas la mienne, parce qu'au fond de la poche, l'ustensile indispensable, un tube Ducros... Son contenu donne du goût au gigot et présente l'immense avantage de calmer les ardeurs du clebs, ou plus exactement déclenche un éternuement inextinguible et le guérit provisoirement de son obsession : la chasse à l'ours.
Depuis la blessure précédant mon entrée en clandestinité, la vigilance est payante : Soulane, - moi en l'occurrence - oursonne de trois ans - , est portée disparue. Les scientifiques ignorent le fait générateur de cet éloignement des statistiques. De la bagarre féroce avec un braconnier, il m'est resté cette boutonnière dans mon poitrail. Jamais refermée, la béance de la blessure est devenue une poche bien commode pour escamoter mes trésors, tel ce tube de poivre oublié auprès d'un feu de camp de randonneurs.
Négligents, ils ont aussi abandonné un curieux machin nanti d'une bride que je me refuse de mettre autour de mon cou. Libre, je veux rester libre... Ce machin, disais-je, conservé soigneusement au fond de ma poche providentielle est magique... Je le colle devant ma figure et au loin, je vois évoluer le troupeau qui regagne les pâturages.
Mon œil infaillible et le machin détectent les traînardes, celles qu'il faut éliminer sans état d'âme. Oui, vous connaissez la réputation des moutons de Panurge ? Dans un souci d'imitation, elles vont musarder et ainsi, leur nourriture laissera à désirer, quantité et qualité du lait s'en ressentiront. Bref, je suis là pour chasser les mauvaises habitudes de la gent ovine.
Hélas, le rôle bienfaisant de l'ours n'est pas reconnu par les bergers. De vous à moi, je les soupçonne de redouter la concurrence. Moi, Soulane, oursonne de trois ans, j'ose prétendre remplacer un jour, l'homme et son chien. Économisés les produits vétérinaires. Le troupeau débarrassé des canards boiteux, d'une santé éblouissante, produirait un lait de première qualité, crémeux à souhait. Reste la peur de l'ours générateur de stress : simple affaire d'habitude. Les moutons se feront une raison. Un mouton par ci par là, c'est la rançon à payer pour tout troupeau qui se respecte !
Mais je rêve... Ce changement de mentalités ce n'est pas maintenant ! En attendant des lendemains qui chantent, je dois garder la clandestinité.
Excuse-moi, berger, pardonnez-moi Seigneur, j'ai déjà fait mon choix : la dernière de la file peut numéroter ses abatis. Avec ou sans poivre, j'imagine déjà le festin.
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Soulane, bienfaitrice ignorée
Même s'il ne faut pas vendre la peau de l'ourse avant de l'avoir tuée, je ne donne pas cher de celle de la pauvre Soulane, dans ce monde de requin !
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: Soulane, bienfaitrice ignorée
Bien ri aussi avec l'histoire des herbes Ducros récupérées par ton oursonne pour agrémenter ses gigots !
Ben oui : la nature est ainsi faite qu'il faut des prédateurs. Et même si ce n'est pas du goût de tout le monde, ils sont fort utiles parfois pour débarrasser des charognes. Les bergers n'aiment pas les ours et les loups mais ne dédaignent pas les vautours. Quel sera l'avenir de Soulane ? Je pense qu'elle doit encore se préserver de la gent humaine et de la gent canine.
Ben oui : la nature est ainsi faite qu'il faut des prédateurs. Et même si ce n'est pas du goût de tout le monde, ils sont fort utiles parfois pour débarrasser des charognes. Les bergers n'aiment pas les ours et les loups mais ne dédaignent pas les vautours. Quel sera l'avenir de Soulane ? Je pense qu'elle doit encore se préserver de la gent humaine et de la gent canine.
Invité- Invité
Re: Soulane, bienfaitrice ignorée
Bien maline, ton oursonne, qui guette ses proies à la jumelle !
Perso, je n'ai rien contre les ours, mais la polémique n'en finit pas, et ne finira jamais, je crois
Perso, je n'ai rien contre les ours, mais la polémique n'en finit pas, et ne finira jamais, je crois
silhène- Kaléïd'habitué
- Humeur : la meilleure possible....
Re: Soulane, bienfaitrice ignorée
Catsoniou, tout en poussant les chose au comique avec des détails pittoresques comme Ducros ou les jumelles, tu nous rapelles que chaque être vivant a un rôle dans la nature. Ton ours aspire à remplacer le berger... après tout, la Fontaine a bien raconté une histoire de loup devenu berger. Mais il faut préciser que ça a mal fini !
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: Soulane, bienfaitrice ignorée
Merci tober : je ne connaissais pas "le loup devenu berger" ...
et je suis fort aise que de ma petite tête soit issue cette historiette ...
http://lyclic.fr/lyclipedia/document/Mzc1AQA=:le-loup-devenu-berger--fables-de-la-fontaine--document-lyclic
et je suis fort aise que de ma petite tête soit issue cette historiette ...
http://lyclic.fr/lyclipedia/document/Mzc1AQA=:le-loup-devenu-berger--fables-de-la-fontaine--document-lyclic
catsoniou- Kaléïd'habitué
- Humeur : couci - couça
Re: Soulane, bienfaitrice ignorée
La chute est à mourir de rire
On aura tout eu sur cette consigne, du point de vue du berger à celui du chien, du mouton, et maintenant de l'ours... des Pyrénées il va de soi.
Et voilà ce qu'il reste du mouton après que nous ayons fait fuir l'ours (et cette fois-ci l'histoire est vraie et la photo prise par mon mari)
On aura tout eu sur cette consigne, du point de vue du berger à celui du chien, du mouton, et maintenant de l'ours... des Pyrénées il va de soi.
Et voilà ce qu'il reste du mouton après que nous ayons fait fuir l'ours (et cette fois-ci l'histoire est vraie et la photo prise par mon mari)
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
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