Consigne 342

Allez je me lance...
Merci pour votre accueil.

Voici la prose :

Le miroir s’est brisé lorsque j’ai lancé ma pantoufle à travers la pièce. Ce n’était pas lui que je visais.


Il faisait trop chaud cette nuit-là, j’ai voulu me lever pour m’hydrater et le son aigu du moustique m’a agacée. Il fallait que je le tue.
J’ai donc commencé ma chasse, pieds nus, en nuisette, et me suis orientée en me guidant des oreilles.
Il était impossible de le voir. Dès que le son s’arrêtait, je scrutais attentivement la surface du sol, du mur, des draps, peine perdue.
Le moustique me narguait.
La chasse gentillette du début s’est transformée en règlement de compte sanguinaire. Je ne voulais plus seulement le tuer mais l’exterminer, l’enrayer de ma chambre.
Excessif, n’est-ce pas ? Je trouve aussi.

Ma pantoufle à la main, je l’ai poursuivi au gré du bruit de son vol pernicieux et sournois.
L’ayant repéré sur le mur, j’ai lancé par réflexe en pensant être précise mais la trajectoire a dévié.

Pauvre miroir. Il a subi les foudres de mon emportement.

On dit que briser un miroir porte malheur, vieille croyance de l’antiquité qui pensait que le miroir reflétait aussi l’âme. Le briser, équivalait à briser son âme.
Je rigole toute seule, cette superstition pouvait toujours persister, elle n’aurait aucun effet sur moi.
J’étais déjà brisée en mille morceaux comme à l’image de ce miroir. (Beau jeu de mots !)

Je regrette ce geste malencontreux car je tenais vraiment à lui.
C’est le seul souvenir que j’ai de cette époque où j’étais deux, où je croyais en cet amour éternel, indestructible.
Nous étions entrés dans cette boutique d’antiquaire et cette odeur de « vieux », cette odeur de cave m’avait sauté aux narines m’envoûtant malgré moi.
J’ai fait le tour du local, en zigzaguant entre les piles. Je me suis arrêtée et extasiée sur chaque objet, chaque napperon, chaque bibelot et suis tombée sous le charme de ce vieux miroir caché entre une chaise Louis XIV (j’en doute) et de vieux manuscrits.
Lorsque nous l’avons tenu entre nos mains, je nous ai vus tous les deux.
Il n’était plus un simple morceau de verre dépoli, il représentait le miroir magique des contes de fées de mon enfance. Je voyais dans nos reflets, l’image de notre avenir.
Nous étions heureux, nous étions amoureux.

Je reviens à la réalité et baisse les yeux. La douleur à mon pied m’annonce une belle plaie. Je claudique jusqu’à la cuisine et soigne la blessure.
Je ramasse ensuite les morceaux de verre éparpillés et les jette à la poubelle.
Un dernier regard sur ce miroir, un dernier regard sur mon passé.
Je m’en vais retourner à mon lit, rabats les draps sur moi et m’apprête à plonger dans le sommeil salvateur.
Au moment de sombrer, j’entends à nouveau le bruit d’ailes….

Anneh
21/04/2015

Quelques maladresses (ex: Je m’en vais retourner à mon lit,)  mais l'ensemble est plutôt agréable à lire.

La partie concernant la visite chez l'antiquaire et l'achat du miroir est, pour moi en tout cas, la plus intéressante.  J'y perçois de l'émotion, et c'est ce que je recherche souvent dans un texte .

Par contre, je ne trouve pas de lien avec la photo .  Mais tu débutes dans l'écriture sur consigne et ce n'est pas évident lorsqu'on a pas l'habitude .  

Pour ceux qui vont écrire , il est peut être bon de préciser que la photo représente le reflet d'arbres dans une flaque d'eau  sur un sol enneigé .
Le but n'est pas de faire référence à la photo exactement mais de prendre un ou plusieurs éléments de cette photo ( arbre, neige, flaque ...)

Bravo Anneh de t'être lancée en premier, pas évident, et bon courage aux suivants

Je me suis rendue compte que je n'avais pas parlé du paysage lorsque j'ai envoyé le texte !! Lol.

Et puis je me suis souvenue qu'il fallait seulement "s'en inspirer", j'ai donc déduit que ce n'était pas une obligation. Et comme la photo ne m'inspirait pas...

J'ai eu tort. Je ferai mieux la prochaine fois !!

Dites... Il est passé où le monde ???

A bientôt
Anneh

Ha la chasse au moustique... qui n'est pas passé par la, cette exasperation a le retrouver... tres bien retranscrite, je l'entendais presque tourner autour de moi... zzzzzzzzzz

Comme admin j'ai préféré la partie chez l'antiquaire, pleine d'emotion.

Et perso c'est l'expression " l’enrayer de ma chambre." qui me perturbe...je ne connais pas, mais dans l'ensemble j'aime beaucoup

tu as indéniablement une plume intéressante, anneh
néanmoins, elle part encore un peu dans tous les sens, je vois sous tes mots une envie d'écrire, et écrire encore, ce qui est une très bonne chose ^^

si tu arrives à canaliser ce flux, cette urgence que je sens, tes textes gagneront à n'en pas douter beaucoup de force et de musique

j'ai bien aimé cette chasse nocturne, j'ai également préféré le passage chez l'antiquaire.
en ce qui concerne ta mise en page, je ne vois pas cequ'elle apporte à ton texte, en fait. ça nem'a pas géné à la lecture, cela dit.

peut-etre la prochaine fois, pourrais-tu justifier le texte, cela accentuerait peut-etre les effets de style que tu souhaites apporter

ah oui, j'édite mon comm, car j'oubliais un détail : le manque de titre m'a manqué, par contre il y avait pourtant moyen d'en trouver un sympa

Aaah !! Du monde, enfin...

Merci à Pati et Myriel pour leur commentaire.
OK pour la justification. Et je penserai aussi au titre, cela ne mange pas de pain...

Ah ? Je pars dans tous les sens ? Dans ce texte ?

Pour l'histoire "d'enrayer", j'explique. Je pense faire l'amalgame avec "rayer de la chambre", mais peut-on employer enrayer la chambre, vu qu'on l'utilise dans "enrayer la marche"...
Une chose que j'aime faire aussi, c'est sortir des sentiers battus, employer des termes inconnus, en inventer de nouveaux, pour choquer et réveiller l'intérêt.
Maintenant, si cela choque trop, je peux faire standard mais, c'est ma marque de fabrique...

Bien à vous.

Surtout garde ta marque de fabrique Anneh!

Sinon bien aimé ta chasse nocturne. Je l'ai pour ma part préférée à la partie chez l'antiquaire. Le style est différent, plus rapide, plus vif.

Comme Pati je regrette l'absence de titre et comme Admin le fait que tu ne t'inspires que très peu de la photo.

Bravo en tout cas d'avoir dégainé si vite

Merci Sherkane
Tu es encourageante.

Oui j'ai bien noté mes lacunes, je ferai mieux la prochaine fois...
Mais n'ai-je pas omis inconsciemment ? Lol...

Au fait...
Mon surnom Lucky (Ah ah !)

Très tardivement je te lis et partage les comm's des autres.
Suggestion de titre : " Bzzzzzz"

Amanda. a écrit:Très tardivement je te lis et partage les comm's des autres.
Suggestion de titre : " Bzzzzzz"

Bravo pour l'originalité !!
Je m'attends à mieux........

Biz

 J'ai bien aimé ton texte et pour mettre tout le monde d'accord, je dirai que la rupture de ton entre la chasse au moustique sanguinaire et la visite au magasin d'antiquités traduit, pour moi, le moment où l'on passe de l'agitation fébrile du début au temps du souvenir, plus nostalgique, mais aussi plus apaisé.

Nerwen a écrit:  J'ai bien aimé ton texte et pour mettre tout le monde d'accord, je dirai que la rupture de ton entre la chasse au moustique sanguinaire et la visite au magasin d'antiquités traduit, pour moi, le moment où l'on passe de l'agitation fébrile du début au temps du souvenir, plus nostalgique, mais aussi plus apaisé.

Il y en a une qui a pigé !!

Merci Nerwen.

Malgré quelques maladresses, ce texte est intéressant. Le principal reproche que je lui fais, c’est qu’il manque d’unité : il n’y a pas une histoire, mais deux (même si elles sont reliées par le miroir), dans des styles très différents, chacune avec ses propres qualités.
La première raconte une chasse au moustique qui prend des proportions obsessionnelles et délirantes, racontée dans un style délirant lui aussi, avec des hyperboles cocasses comme règlement de compte sanguinaire ; exterminer. Par contre, comme d’autre l’ont déjà dit sur ce fil, enrayer ne convient pas du tout. Tu aurais pu écrire par exemple éradiquer
Sinon, c’est très bien que tu veuilles sortir des sentiers battus, employer des termes inconnus, en inventer de nouveaux.
Attention aussi à employer des termes précis. Plutôt que Le son du moustique, le vrombissement ou alors un terme inventé à partir du bruit qu’il fait.
J’aime bien l’oxymore de La chasse gentillette
La seconde partie est touchante et j’aime beaucoup l’idée de relier le couple à la magie des contes de fées par le biais du miroir.

Merci tobermory, je prends note de tes remarques.
Pour la "non unité"... Euh... C'était fait exprès.

Oui !! C'est exactement ça, tu m'as bien cernée. L'exactitude des mots...
J'apprends... J'ingurgite, j'avale...

Je manque de pratique et je ne réfléchis pas assez !!
Avec vous je vais faire des progrès...

"Tourne sept fois ta langue..."
Moi cela sera
"Pose sept fois ta plume" !!

Bon allez j'arrête.

Du point de vue écriture, je n'ai rien à rajouter à ce qui a déjà été dit. J'aime bien ton idée de moustique qui amène le "chasseur" à casser le miroir. Et un beau lien au miroir dans le magasin d'antiquité. Belles idées développées qui gagneront en cohésion et force au fur et à mesure de tes participations aux consignes.

Du point de vue écriture, je n'ai rien à rajouter à ce qui a déjà été dit. J'aime bien ton idée de moustique qui amène le "chasseur" à casser le miroir. Et un beau lien au miroir dans le magasin d'antiquité. Belles idées développées qui gagneront en cohésion et force au fur et à mesure de tes participations aux consignes. Il y a de quoi se réjouir!

Merci Mesange.