Kaléïdoplumes 3
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Autrefois là-bas.

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Admin
Amanda.
July_C
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Autrefois là-bas. Empty Autrefois là-bas.

Message  July_C Dim 10 Mai - 11:02

« Mais où veux-tu que j’aille ? Tu sais, l’inconnu me fait peur. Je ne sais pas si je m’en sens capable. Bien sûr, au fond de moi, j’aimerai bien tenter l’expérience mais…

- Mon enfant, tu es encore jeune, moi avec mes 90 ans, je ne pourrai pas faire ce voyage. C’est bien trop risqué pour moi, je suis souffrante et il ne me reste pas longtemps à vivre, si tu pouvais retourner là-bas et faire en sorte que ton père ne porte plus cette culpabilité, peut-être que quelque chose changerait pour nous tous.

- Je le fais pour toi grand-mère. Car moi, changer le cours de l’histoire, déjà que je n’y comprends pas grand chose à l’Histoire, ça m’angoisse.

- Tu es curieux, c’est une chance pour toi que de pouvoir vivre cette expérience. Il y a tant de choses que tu vas pouvoir apprendre, j’en suis certaine. Il m’a été dit que tu pourrais rester sur place seulement quelques jours. Fais ce que tu as à faire et reviens-moi sain et sauf. D’accord ? Tiens, prends ce papier avec toi et penses bien fort à eux. »

Sur ces mots, Lin s’installa sur le siège et regarda le morceau de papier que sa grand-mère lui avait tendu. « Laos, Ventiane, 15 Août 1970 » Cette dernière, le regard plein d’espoir, fixa son petit-fils avant de refermer le socle de la machine. Tandis que Lin ferma les yeux pour se concentrer sur le lieu et la date, la voix lointaine de la vieille dame ne cessait de répéter : « Fais attention à toi mon petit, fais attention à toi. »

Lin savait pertinemment que sa vie était en jeu. Au collège, il avait fait un exposé sur la guerre d’Indochine. Et il se rappelait cette phrase qu’il avait apprise par cœur il y avait 15 ans en arrière. « Entre 1964 et 1974, le Laos devient le pays le plus bombardé de l'histoire, si l'on rapporte les bombardements au nombre d'habitants : pendant 10 ans, le pays subit une mission de bombardement toutes les 7 minutes. »
Comment réussir à oublier un telle phrase quand il savait que ses parents vivaient au Laos à cette période-là ? A la question qu’il avait si souvent posée à ses parents concernant leur départ du Laos, il n’en connaissait que cette réponse-là : « Nous sommes partis à cause du communisme, on nous prenait tout, plus rien n’était à nous. »

Le fait de repartir changer l’Histoire le replongea dans la sienne. La trace qu’il en avait se résumait à ces quelques mots que lui avait transmis son père. Il était conscient qu’il se retrouverait en plein milieu d’une guerre et devait retrouver son père. Celui-ci serait plus jeune que lui à cette période.

A l’instant même où Lin ouvrit les yeux, il entendit des bombardements retentir au loin. Son cœur était sur le point de rompre jusqu’au moment où il aperçut, deux jeunes adultes abrités derrière une grande roche. Ils étaient encore plus beaux que sur les photos en noir et blanc. Ses parents se chamaillaient sur les conditions de leur départ.
« Tout petit, ces deux là se disputaient déjà.» Lin se rappela de la phrase de sa grand-mère lorsqu’elle tentait de le rassurer sur les discordes de ses parents. Un sourire se dessinait sur son visage. La scène qui se déroulait sous ses yeux venait de confirmer les mots si souvent entendus durant sa propre enfance.

Malgré le conflit et la guerre, Lin était obnubilé par ses parents. Il les écoutait mettre en place une stratégie de fuite tout en admirant la beauté de sa mère. En effet, à 20 ans, sa mère était bien plus surprenante que dans ses propres représentations.
Pris dans leur conversation, les deux jeunes n’avaient pas remarqué la présence de Lin. Ainsi, Lin découvrit que son père avait réussi à acheter des noms et des passeports pour avoir un laissé passer à la frontière thaïlandaise.

« Je suis Souvannah Phateth maintenant et toi tu t’appelles Onkéomany Vanh. On doit quitter le Laos au plus vite et aller avec Tran au Japon. Là-bas, on recommencera à zéro. Tran a trouvé le moyen de nous faire partir d’ici. Dit-il à sa petite amie Aken.

- Mais et nos parents ? Mes frères et sœurs ? On ne peut pas les laisser ici Tinoy ! Nous sommes les aînés de notre fratrie, on doit s’occuper et prendre soin d’eux. On ne peut pas partir comme ça, en les laissant ici.

- On doit prendre le risque de partir les premiers. Installés là-bas, on trouvera le moyen pour qu’ils nous rejoignent. On ne peut pas partir tous ensemble, c’est encore plus risqué Aken.

- Tu me demandes d’abandonner ma famille ? Tu es prêt à abandonner la tienne ? Et ton père ? Que va dire ton père ? Il est malade, il ne pourra pas y arriver. Et ton petit frère est handicapé, comment vas-tu faire ?

- Il faut qu’on tente le tout pour le tout. Si on reste ici, on va finir par y perdre la vie. Les sœurs aînées prendront soin d’eux en attendant. Si on part, on a des chances de survivre. Dans les deux cas, on peut y laisser notre peau. Alors avons-nous réellement le choix ? Quoiqu’il en soit, on doit partir. J’en parlerai à mon père ce soir. Et puis, qu’il soit d’accord ou pas, je m’en fiche, de toute façon lui et moi nous avons trop de différends ! On se retrouve demain avec Tran sous notre arbre près de l’école à 10 heures. A 10 heures 30, si tu n’es pas là, je serai obligé de partir sans toi. »

Lin ne se sentait pas capable d’intervenir. Les choix que faisaient ses parents à cet instant précis avaient changé le cours de sa propre existence. Lui qui souvent se demandait pourquoi il n’était pas né dans le pays de ses parents. Ce jour-là, il était bien heureux que son histoire fût écrite différemment. Il commençait également à ressentir de l’empathie pour cette mère qui se préoccupait tant de sa famille alors qu’il lui avait si souvent reproché le contraire.

Le jeune homme sortit de ses pensées quand, pas très loin de là, se firent entendre les coups de feux des soldats venus piller les maisons du village. Les deux jeunes bondirent et s’en allèrent à toute allure retrouver leur famille. Bien que Lin avait plus de choses à régler avec sa mère, il n’oublia cependant pas qu’il était en mission pour régler les problèmes de son père. Avec regret, il laissa Aken s’éloigner à chacune de ses foulées. Puis il suivit au pas de course Tinoy. Et au fur et à mesure des enjambées, son père s’échappait et disparu de son champ de vision. Tinoy était rapide, il avait l’habitude de fuir, de courir, de se cacher. Lin, quant à lui, était essoufflé et n’arrivait pas à suivre la cadence. Ainsi loin de ses parents, l’angoisse de la guerre reprit le dessus. Les cris, les pleurs des habitants, les coups de feu des soldats ; Lin ne pensait pas un jour aller à la rencontre du Laos dans ces conditions. Il continuait à marcher avec pour seul espoir de retrouver l’arbre qui traverserait, au milieu, la demeure de ses grands-parents. C’était le seul indice qu’il avait en sa possession.

Le voile commençait à recouvrir le ciel et la nuit se faisait de plus en plus noire. Il n’y avait pas de lampadaire, ni de lumière dans les rues. Seules quelques maisons étaient éclairées à la lueur des bougies. Le bruit des canons avait cessé, Lin se sentit fatigué. Il ne voyait plus grand-chose dans cette pénombre et s’affala contre le mur d’une maison quelconque. Puis s’endormit dans la chaleur de la nuit.

Au petit matin, Lin se fit réveiller par une dispute. Lorsqu’il ouvrit les yeux, il découvrit que la maison qu’il recherchait se trouvait juste en face de lui. Coïncidence ou non, le jeune Tinoy apparu au seuil de la porte, marqua une seconde d’arrêt, pendant que son père lui ordonnait de rester là. Lin avait l’impression que son père le voyait, mais Tinoy reprit aussitôt sa course et quitta la demeure de son enfance.

« Attends Papa !! ….. Tinoy !!! Attends !!! Reviens ! Tu ne reverras plus jamais ton père ! Tu ne peux pas partir comme ça ! TINOY !!! Lui criait Lin.»

Au même moment, la mère de Tinoy apparut dans la rue. Elle aussi, elle était belle. Même avec ses larmes remplies de tristesse. Elle regarda impuissante, le lien entre son fils et son mari se défaire pour la toute dernière fois. Lin se retourna vers elle. La nomma par son nom. Mais cette dernière ne réagissait pas. Lin avait beau lui parler, crier pour se faire entendre, il se rendit très vite compte, qu’en réalité, ici au Laos, personne ne pouvait ni le voir ni l’entendre.

« Grand-mère, je suis désolée, je n’ai rien pu faire… » Lui souffla-t-il avant de disparaître.
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Message  Amanda. Lun 11 Mai - 13:00

Une bien triste histoire, sans doute liée au passé de ta famille ou d'un de tes proches...

Dommage que ce soit si brouillon, July.
Tu mélanges les temps, passant du présent au passé simple puis au passé composé.
Il y a la ponctuation aussi, un peu n'importe quoi comme " TINOY !!! Lui criait Lin.»

Il y a a beaucoup trop de " on" et de phrases inutiles qui redisent la même chose. Tu aurais intérêt à écourter car elles rendent la lecture fastidieuse comme la répétition " on doit partir.."

Réfléchis je pense que tu peux mieux faire.. Caliméro

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Message  Admin Lun 11 Mai - 14:54

Je suis d'accord avec Amanda,sur le côté brouillon (de certains paragraphes) et le problème des temps (tu as souvent confondu l'imparfait avec le passé simple) ex ici:

Un sourire se dessinait sur son visage.

Il faut condenser ton récit, quitte à en développer d'autres (par ex la fin, je pense que tu aurais pu la développer un peu plus)

C'est malgré tout un récit très intéressant, et connaissant tes origines, j'imagine que de l'écrire te tenait à coeur flower

Je n'oublie pas non plus que le français n'est pas ta langue maternelle, et je te tire donc mon chapeau pour nous entraîner avec toi dans ce voyage dans le temps clap
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Message  July_C Lun 11 Mai - 18:08

Coucou mesdames !

Merci pour vos commentaires et d'avoir pris la peine d'aller au bout de votre lecture.
J'espère néanmoins que vous ne vous lassez pas de me faire les mêmes remarques encore et encore Razz  Non, je ne vous provoque pas (juré promis!) mais il me semble que ma plume a ses limites.
Que je prenne le temps "nécessaire" ou pas... que je relise 20 fois ou 100 fois... que je poste lundi ou dimanche.... il semble vraiment que j'ai de grosses lacunes pour soulever mes lourdeurs et mes fautes de conjugaison.
J'avoue avoir moins d'entrain pour écrire du coup dernièrement. :-D
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Message  Nerwen Lun 11 Mai - 19:12

L'utilisation des temps passés (imparfait, passé simple) est un des nombreux pièges de la conjugaison française. Il ne faut pas se décourager. Je sais de quoi je parle, moi qui galère en ce moment avec l'emploi du présent et de l'imparfait du subjonctif en espagnol. Je m'astreins à faire des exercices de grammaire tout bêtes mais qui permettent d'acquérir des automatismes. Surtout ne pas se décourager et selon la phrase de l'écrivain Henri Michaux "Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage".  Tappe .
Cela dit, ton histoire est émouvante car on comprend à travers elle, le déchirement des familles confrontées à la terrible situation du choix et les sentiments contraires qui animent les personnages (sentiment de culpabilité, sentiment d'abandon, difficile prise de décision pour le bien des enfants...)
C'est courageux à toi de te lancer dans cette évocation à l'occasion de cette consigne.  flower  flower  flower
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Message  Amanda. Mar 12 Mai - 10:26

Non July, n'abandonne pas, tu es trop douée pour cela. 678
Je ne voulais pas te décourager par mes remarques, je suis un ex-prof alors parfois je suis un sèche dans mes corrections. Carton rouge
Surtout, surtout écoute la sage Nerwen !
Ca va aller ! flower flower
Amanda.
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Message  Mesange Mar 12 Mai - 21:24

Ton histoire est émouvante. Pauvre Lin qui est invisible et qui ne peut rien changer..... mais qu'aurait-il changé? Peut-être une étreinte avant de se quitter..... surtout continue à écrire July - un jour, ces "histoires" de temps ne seront plus qu'un vieux souvenir 678
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Message  Sherkane Ven 15 Mai - 22:07

Une triste histoire qui ne laisse pas indifférent et qui se répète au delà des années et des pays (comme tous ces migrants qui fuient leur pays)

Surtout continue d'écrire July sinon je viens te botter les fesses et je ne suis pas loin! flower
"C'est en forgeant qu'on de vient forgeron" comme on dit.
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Message  Escandélia Dim 17 Mai - 9:30

Comment te dire, July ? Je ne dis pas que les remarques formulées lors des différents commentaires sont injustifiées, mais moi elles ne m'ont pas frappées tant l'intérêt de ton histoire prime sur la qualité de son écriture. Elle est captivante. Je m'en suis très vite imprégnée et adhéré à ton récit. J'ai senti son authenticité. Malgré les non dits qui entourent un sujet aussi dramatique que celui ci, dans les histoires familiales, tu as su dépasser les silences et entrer dans le partage. J'exprimerais juste un regret, j'aurais moi aussi préféré une fin de texte plus développée. Mais sachant combien te tient à coeur ce retour à tes racines, je ne peux que t'encourager à continuer inlassablement de nous faire partager tes mots. Ils ont toute leur place, et nous sommes là pour t'y aider. Bisous
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