A. Au pied de l'Ossau
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Nerwen
Sherkane
Escandélia
Amanda.
Cassy
9 participants
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A. Au pied de l'Ossau
Je referme la porte derrière moi et relève le col de ma veste. Le soleil se lève à peine. Un voile de brouillard recouvre encore la haute vallée à mes pieds. Le troupeau est regroupé sous l’œil vigilant de Balto qui les observe de son promontoire. Les bêtes le sentent, le moment est arrivé. Je n’ai pas eu à siffler le chien pour les rassembler, elles ont formé un cercle compact bien avant le lever du jour. Elles patientent sur la croupe herbeuse dominée par l’Ossau. Elles attendent le signal du départ.
Il y a deux jours, Marcel et Félicien sont montés avec les ânes récupérer la dernière production de cet été qui est de belle qualité. Dans quelques semaines, les fromages seront prêts à la vente et je retrouverai alors les marchés de la région, retournant du même coup à la vie grouillante des gros bourgs. D’ici-là, j’aurai repris le rythme de la vallée, il me faut toujours du temps pour retrouver mes marques.
La semaine passée, la nostalgie m’a envahi lorsque j’ai fait la dernière traite. Assécher le pis des brebis signifie la fin de l’été et le retour imminent dans la vallée. Moins de travail m’amène à plus de contemplation. Je fais alors le plein de souvenirs. Ils m’accompagneront tout au long de l’hiver et m’aideront à attendre la prochaine transhumance. Je suis un loup solitaire aime à dire le vieux Marcel.
- Tu as deux amours, la montagne et ton chien, ils prennent tellement de place que tu en oublies tout le reste.
IL a pas tort le Marcel, mais je n’aspire à rien d’autre. Ici, je me sens à ma place. La solitude, je ne la ressens jamais, ça grouille de vie autour de moi. Je connais chaque coin et recoin de ces alpages. Pourtant, chaque jour j’ai l’impression de les découvrir pour la première fois. L’ombre et la lumière jouent avec le Jean-Pierre* qui se reflète sur l’eau du lac et me donne à voir mille facettes de lui. Je ne m’en lasse pas. Le sentiment de liberté que je ressens en parcourant les estives, je ne l’échangerais pour rien au monde, c’est ma richesse à moi.
Il est l’heure, j’embrasse du regard l’Osssau une dernière fois, puis je lui tourne le dos et donne le signal à mon fidèle Balto. Le troupeau se met en marche au son des cloches, la vallée nous ouvre ses bras.
* Nom donné au Pic d'Ossau
Il y a deux jours, Marcel et Félicien sont montés avec les ânes récupérer la dernière production de cet été qui est de belle qualité. Dans quelques semaines, les fromages seront prêts à la vente et je retrouverai alors les marchés de la région, retournant du même coup à la vie grouillante des gros bourgs. D’ici-là, j’aurai repris le rythme de la vallée, il me faut toujours du temps pour retrouver mes marques.
La semaine passée, la nostalgie m’a envahi lorsque j’ai fait la dernière traite. Assécher le pis des brebis signifie la fin de l’été et le retour imminent dans la vallée. Moins de travail m’amène à plus de contemplation. Je fais alors le plein de souvenirs. Ils m’accompagneront tout au long de l’hiver et m’aideront à attendre la prochaine transhumance. Je suis un loup solitaire aime à dire le vieux Marcel.
- Tu as deux amours, la montagne et ton chien, ils prennent tellement de place que tu en oublies tout le reste.
IL a pas tort le Marcel, mais je n’aspire à rien d’autre. Ici, je me sens à ma place. La solitude, je ne la ressens jamais, ça grouille de vie autour de moi. Je connais chaque coin et recoin de ces alpages. Pourtant, chaque jour j’ai l’impression de les découvrir pour la première fois. L’ombre et la lumière jouent avec le Jean-Pierre* qui se reflète sur l’eau du lac et me donne à voir mille facettes de lui. Je ne m’en lasse pas. Le sentiment de liberté que je ressens en parcourant les estives, je ne l’échangerais pour rien au monde, c’est ma richesse à moi.
Il est l’heure, j’embrasse du regard l’Osssau une dernière fois, puis je lui tourne le dos et donne le signal à mon fidèle Balto. Le troupeau se met en marche au son des cloches, la vallée nous ouvre ses bras.
* Nom donné au Pic d'Ossau
Cassy- Admin
- Humeur : Déterminée
Re: A. Au pied de l'Ossau
Et oui, on s'y croirait tellement tu décris bien et le personnage et la montagne qui t'est chère.
Pour moi, la citadine, vos textes à tous sont du pain bénit, j'apprends la montagne, et ses occupants, hommes, femmes et bêtes !
Pour moi, la citadine, vos textes à tous sont du pain bénit, j'apprends la montagne, et ses occupants, hommes, femmes et bêtes !
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A. Au pied de l'Ossau
Moi aussi j'ai eu plaisir à t'accompagner pour ces derniers jours sur les cimes. Je reviendrais l'an prochain si tu me le permets. Toujours très agréable à lire tes textes Cassy. Toi aussi tu mérites x 2
Escandélia- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A. Au pied de l'Ossau
Beaucoup de douceur dans ce texte
Sûr que Balto ferait un bon chien de troupeau!
Sûr que Balto ferait un bon chien de troupeau!
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A. Au pied de l'Ossau
On voit que tu connais bien ton sujet, et à travers ton texte transparaît ton amour pour ces paysages magnifiques dont tu sais si bien nous faire partager la beauté.
Nerwen- Modératrice
- Humeur : Légère
Re: A. Au pied de l'Ossau
Ton "loup solitaire" sait nous faire partager son amour de la montagne, au point qu'il attend ses séjours là-haut comme beaucoup d'entre-nous attendent les vacances. C'est un sage, ce berger qui trouve son bonheur dans l'amitié de son chien et dans la vie parmi les choses belles et simples.
Tiens on retrouve Balto; il a fait une formation de patou depuis sa dernière apparition dans le jeu d'écriture ?
Tiens on retrouve Balto; il a fait une formation de patou depuis sa dernière apparition dans le jeu d'écriture ?
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A. Au pied de l'Ossau
Balto est un border collie, tu vas le vexer si tu le traites de Patou
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Au pied de l'Ossau
Bien que non citadin, j'ai toujours eu besoin de vivre en périphérie de la capitale. Et comme pour Amanda, j'apprécie énormément vos textes (ton texte) qui décrivent si bien d'autres décors et d'autres modes de vie.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Au pied de l'Ossau
O que j'aime ton texte Cassy, tout y est, le décor, l'ambiance, l'émotion! Un tout grand bravo !
Mesange- Kaléïd'habitué
- Humeur : en phase de reconcentration
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