B. AAnne, dimanche.

C'est au réveil que l'horreur nous a cueilli. 
Au bout de quelques heures nous avons coupé la radio, la télé.
Nous avons allumé des bougies sur la fenêtre et reçu nos invités. 
Parce c'est en continuant à vivre, à partager, en étant ce que nous sommes que nous lutterons le mieux contre la barbarie.
Et le dimanche est arrivé. Alors nous nous sommes repliés, un peu, sur nous, sur nos douleurs, sur le canapé. Nous avons regardé des niaiseries, des futilités. Câlins. Un dimanche de questions, de réflexions, de partage. Nous avons rechargé les batteries pour repartir faire notre part. Être libres de penser, de croire. Ou non, Être libre de parler, d'agir dans la société. . Être libre... La déchirure est énorme et la tentation du pire se profile. Mais pour mes enfants, pour les petits dont j'ai la charge je me lève, je me redresse, je porte le deuil et j'avance. A mon niveau, à la base, au niveau des fondations, je soutiens, Liberté, Égalité, Fraternité.
Je n'ai pas pu faire moins que 168 mots... Et il y en aurait encore tant à poser sur ce dimanche.