A-La grenouille, le téléphone et le roi.

Au bord de la rivière, une grenouille coassait.
Tout le jour, elle chantait des tututu et des turlututu.
Par une journée particulière, le fils du roi vint à passer.
Par le chant de l’animal alerté

Qu’entend-on là, mon page, quel est ce chant plein de vertu ?
Je ne sais point, Messire, car ce chant-là m’est inconnu.
Ne dirait-on votre portable qui vous annonce le message ?
Je ne sais ce que ce chant présage, dit le page démuni.
Peut-être le divin qui nous appelle parmi les sages
Pour nous annoncer la fin des temps bénis.

Voici alors que la grenouille sort de son trou.
Montrant au roi tous ses atouts.
C’était donc là tout le mystère de cet éclat
Que la grenouille si promptement leur dévoila.
Mais le roi très en colère, d’avoir perdu ses illusions
D’une main ferme et sans détour l’empoigna.

Je vais t’apprendre, dit-il à la reinette, de sa voix atone
Dans mon palais, je t’emmène, pour assurer mon secrétariat.
Puisque tu sembles si amène, tu vas répondre au téléphone
Car j’en ai marre de ces gêneurs indélicats
Qui me dérangent à toute heure, et troublent mon repas.

Moralité

Si comme la grenouille vous ne voulez pas
Finir esclave sur un trône ou une plateforme
Restez caché et dans la norme
Afin qu’on ne vous remarque pas.