A. Le temps d'arriver.
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Martine27
tobermory
Alphonsine
AAnne
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A. Le temps d'arriver.
Tout à commencé par une rencontre. Je crois. Un élan, une fusion. Il me semble.
Rien de ce qui s'est passé à ce moment n'est bien clair...
Mais j'étais bien. Au chaud, à l'abri.
C'est sans doute la seule sensation qui me reste de ce temps là...
Avec celle de ne pas être seul. D'être "porté". D'être porté et accompagné.
Puis le temps m'a poussé. Et j'ai frôlé, caressé le doux autour de moi. J'ai ressenti, l'amour qui m'entourait et la présence d'un autre auprès de moi. Un autre moi? M'autre, oui. Embarqué pour le même voyage, à mes cotés.
J'ai su tout doucement que du tout je n'étais qu'une partie, une partie en devenir.
Avec M'autre, nous avons voyagé, bercés, jusqu'à l'éveil en vibration, puis en sons, assourdis, d'un monde au delà. Hors de la bulle où...
Mamours chantait parfois. Mamour caressait aussi, souvent. Mamour, l'amour...
Dans ma bulle j'ai pirouetté, tourné, viré... J'ai touché.
J'ai touché l'extérieur, d'une curieuse manière... Directement au cœur. Je le sais, je l'ai ressenti comme un écho, un choc qui construit.
Dans ma bulle j'ai frôlé, j'ai été frôlé de sons, doux assourdis, brutaux, forts qui font sursauter.
Dans ma bulle j'ai touché le ciel, translucide parfois, vivant, palpitant.
Dans ma bulle j'ai été appelé, attiré par les gestes de...
Papour... Maladroit, timide. Papour comme un grondement doux, un ronnonement...
Et M'autre à mes cotés à pris de plus en plus de place...
La bulle s'est rétrécie. Nous nous sommes calés l'un sur l'autre, l'un dans l'autre, l'un à coté de l'autre.
Dehors, autour de nous, Mamours a rit, elle a chanté. Elle a pleuré aussi... Quel froid ce jour là! Elle a pleuré et elle nous a caressé. La lumière, la chaleur est revenue.
Le voyage a continué, plus lent, plus ralenti...
La voix de Papour plus présente, son poids parfois sur la parois, qui appelle...
Mamour s'est comme concentrée autour de nous. Plus contrainte, plus alourdie?
Et le grand jour est venu.
Le jour de la fin du voyage, le jour de l'arrivée.
Il a fallu franchir le passage. Aller vers l'être...
La bulle, l'enveloppe, nous a poussé. Comme la marée vers la plage, vers l'ailleurs, vers la vie. Celle qu'il faut vivre. Par soi même.
Je suis passé le premier, j'étais le mieux placé. Contraint, poussé, compressé dans l'ouverture étroite.
J'ai poussé de mon coté, pour me frayer un passage. La tête en avant. Mamour a donné le sens, la force, l'envie. Elle m'a poussé...
Et j'ai respiré!
Une ouverture en moi qui fait entrer le monde. Le monde autour de moi, plus froid, plus bruyant...
Et Mamour de dehors. Si douce encore, si chaude aussi. Et qui sent... Comme la vie! J'ai ouvert les yeux et j'ai vu les leurs, Maman, Papa, pleins de larmes, pleins d'amour.
Le temps a été suspendu... Un temps. Puis il a repris son cours. J'ai dormi, un peu, loin de maman, loin de M'autre et un grand trou s'est ouvert dans mon ventre. J'ai crié.
J'ai crié et j'ai retrouvé Maman, maman et, merveille des merveilles, son sein... Si doux, chaud, souple qui remplit si bien les trous du ventre! Oui, oui... Comme un souvenir à l'extérieur, de l'intérieur. Et c'est d’ailleurs là que j'ai retrouvé M'autre, mon frère...
Pour une autre aventure, un autre voyage...
Rien de ce qui s'est passé à ce moment n'est bien clair...
Mais j'étais bien. Au chaud, à l'abri.
C'est sans doute la seule sensation qui me reste de ce temps là...
Avec celle de ne pas être seul. D'être "porté". D'être porté et accompagné.
Puis le temps m'a poussé. Et j'ai frôlé, caressé le doux autour de moi. J'ai ressenti, l'amour qui m'entourait et la présence d'un autre auprès de moi. Un autre moi? M'autre, oui. Embarqué pour le même voyage, à mes cotés.
J'ai su tout doucement que du tout je n'étais qu'une partie, une partie en devenir.
Avec M'autre, nous avons voyagé, bercés, jusqu'à l'éveil en vibration, puis en sons, assourdis, d'un monde au delà. Hors de la bulle où...
Mamours chantait parfois. Mamour caressait aussi, souvent. Mamour, l'amour...
Dans ma bulle j'ai pirouetté, tourné, viré... J'ai touché.
J'ai touché l'extérieur, d'une curieuse manière... Directement au cœur. Je le sais, je l'ai ressenti comme un écho, un choc qui construit.
Dans ma bulle j'ai frôlé, j'ai été frôlé de sons, doux assourdis, brutaux, forts qui font sursauter.
Dans ma bulle j'ai touché le ciel, translucide parfois, vivant, palpitant.
Dans ma bulle j'ai été appelé, attiré par les gestes de...
Papour... Maladroit, timide. Papour comme un grondement doux, un ronnonement...
Et M'autre à mes cotés à pris de plus en plus de place...
La bulle s'est rétrécie. Nous nous sommes calés l'un sur l'autre, l'un dans l'autre, l'un à coté de l'autre.
Dehors, autour de nous, Mamours a rit, elle a chanté. Elle a pleuré aussi... Quel froid ce jour là! Elle a pleuré et elle nous a caressé. La lumière, la chaleur est revenue.
Le voyage a continué, plus lent, plus ralenti...
La voix de Papour plus présente, son poids parfois sur la parois, qui appelle...
Mamour s'est comme concentrée autour de nous. Plus contrainte, plus alourdie?
Et le grand jour est venu.
Le jour de la fin du voyage, le jour de l'arrivée.
Il a fallu franchir le passage. Aller vers l'être...
La bulle, l'enveloppe, nous a poussé. Comme la marée vers la plage, vers l'ailleurs, vers la vie. Celle qu'il faut vivre. Par soi même.
Je suis passé le premier, j'étais le mieux placé. Contraint, poussé, compressé dans l'ouverture étroite.
J'ai poussé de mon coté, pour me frayer un passage. La tête en avant. Mamour a donné le sens, la force, l'envie. Elle m'a poussé...
Et j'ai respiré!
Une ouverture en moi qui fait entrer le monde. Le monde autour de moi, plus froid, plus bruyant...
Et Mamour de dehors. Si douce encore, si chaude aussi. Et qui sent... Comme la vie! J'ai ouvert les yeux et j'ai vu les leurs, Maman, Papa, pleins de larmes, pleins d'amour.
Le temps a été suspendu... Un temps. Puis il a repris son cours. J'ai dormi, un peu, loin de maman, loin de M'autre et un grand trou s'est ouvert dans mon ventre. J'ai crié.
J'ai crié et j'ai retrouvé Maman, maman et, merveille des merveilles, son sein... Si doux, chaud, souple qui remplit si bien les trous du ventre! Oui, oui... Comme un souvenir à l'extérieur, de l'intérieur. Et c'est d’ailleurs là que j'ai retrouvé M'autre, mon frère...
Pour une autre aventure, un autre voyage...
Dernière édition par AAnne le Lun 27 Juin - 13:56, édité 1 fois
AAnne- Kaléïd'habitué
- Humeur : Bonne, la plupart du temps.
Re: A. Le temps d'arriver.
Ton texte est magnifiquement poétique.
C'est un beau voyage, le premier, celui du début. (j'ai pour ma part opté pour le dernier !)
Par contre, il me semble que tu n'as pas suivi toute la consigne, celle de voyager avec un animal ou une plante. Difficile dans ce cas !
C'est un beau voyage, le premier, celui du début. (j'ai pour ma part opté pour le dernier !)
Par contre, il me semble que tu n'as pas suivi toute la consigne, celle de voyager avec un animal ou une plante. Difficile dans ce cas !
Alphonsine- Kaléïd'habitué
- Humeur : Vagabonde
Re: A. Le temps d'arriver.
C’est un texte très beau, très poétique, gorgé de sensations et d’émotions. Tu as trouvé avec M’autre, une façon originale de nommer le jumeau à la fois Moi et Autre. Et de la même façon de désigner les parents avec Mamour et Papour, noms qui gardent le côté enfantin des premiers mots et expriment à la fois paternité et maternité et amour.
Si on peut voir le ventre maternel comme le véhicule du voyage, par contre l’animal de la consigne ne figure pas. Par contre tu t’es efforcée de respecter les 3000 caractères, ce qui n’a pas dû être facile.
Ce texte est le dernier que je lis de ce jeu, mais mis à part le problème de la consigne, c’est le meilleur.
Si on peut voir le ventre maternel comme le véhicule du voyage, par contre l’animal de la consigne ne figure pas. Par contre tu t’es efforcée de respecter les 3000 caractères, ce qui n’a pas dû être facile.
Ce texte est le dernier que je lis de ce jeu, mais mis à part le problème de la consigne, c’est le meilleur.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A. Le temps d'arriver.
Un très beau voyage effectivement. Pour ce qui est de l'animal, nous dirons que les bébés à leur premier stade ressemblent à des têtards
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A. Le temps d'arriver.
Merci. J'ai un moment hésité à raconter une année à l'école. Avec comme animal accompagnateur l’indétrônable pou...Alphonsine a écrit:Par contre, il me semble que tu n'as pas suivi toute la consigne, celle de voyager avec un animal ou une plante. Difficile dans ce cas !
AAnne- Kaléïd'habitué
- Humeur : Bonne, la plupart du temps.
Re: A. Le temps d'arriver.
Merci pour tes compliments! Et je suis désolée, j'ai toujours du mal à respecter les consignes en entier...tobermory a écrit: Si on peut voir le ventre maternel comme le véhicule du voyage, par contre l’animal de la consigne ne figure pas. Par contre tu t’es efforcée de respecter les 3000 caractères, ce qui n’a pas dû être facile.
Ce texte est le dernier que je lis de ce jeu, mais mis à part le problème de la consigne, c’est le meilleur.
AAnne- Kaléïd'habitué
- Humeur : Bonne, la plupart du temps.
Re: A. Le temps d'arriver.
Oui, on peut le dire... Mais y croire?Martine27 a écrit:Un très beau voyage effectivement. Pour ce qui est de l'animal, nous dirons que les bébés à leur premier stade ressemblent à des têtards
AAnne- Kaléïd'habitué
- Humeur : Bonne, la plupart du temps.
Re: A. Le temps d'arriver.
La naissance est en effet un drôle de voyage. Voyage que tu as raconté de façon très poétique en effet
Dommage que seule la moité de la consigne ait été respectée .
Dommage que seule la moité de la consigne ait été respectée .
Admin- Admin
- Humeur : Concentrée
Re: A. Le temps d'arriver.
Le premier voyage de la vie ! Riche en sensations divers : le toucher, l'ouïe. Et au moment final la vue!
Sherkane- Kaléïd'habitué
- Humeur : ....
Re: A. Le temps d'arriver.
Texte magnifique, du début jusqu'à la fin. J'ai vraiment adoré! Bravo.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
Re: A. Le temps d'arriver.
Tout à fait d'accord, d'autant que ce texte s'est attaché à respecter la contrainte la plus difficile, celle des 3000 caractères; ça n'a pas dû être évident à écrire.
tobermory- Kaléïd'habitué
- Humeur : Changeante
Re: A. Le temps d'arriver.
Pour ma part, je dirais qu'elle a respecté la consigne.
L'Homme est un animal.
Donc son jumeau est son compagnon de route !
L'Homme est un animal.
Donc son jumeau est son compagnon de route !
Cara1234- Kaléïd'habitué
- Humeur : Badine
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