A Jacquette de Bourdeille
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Zéphyrine
Charlotte
Amanda.
Ataraxie
8 participants
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A Jacquette de Bourdeille
En son château de Bourdeille, la belle Jacquette avait le moral en berne. Déjà 6 enfants et son mari bedonnant la jetait chaque soir sur sa couche.
- Ô mamie, ma mie ... ma mie !
Je t'en ficherais moi, des mamie ! 4 filles et 2 garçons, ça ne suffisait donc pas ?
Les hommes ne se rendent pas compte de ce que ça demande comme efforts pour rester mince et belle ! Car la Jacquette, elle voulait rester mince, belle ... et désirable mais pas pour son mari André de Bourdeille ! Pour cela, matin et soir, elle faisait vingt fois le tour du chemin de ronde en courant. Croyez-moi, courir en tenant son cotillon, n'est pas chose facile. Quand est-ce que les femmes remplaceront le jupon par le pantalon ?
Enfin, c'est pour vous dire que notre châtelaine était lasse des assauts quotidiens du vieil André.
Souvent Jacquette se prenait à rêver. Elle n'était pas restée insensible au charme de son beau-frère Pierre de Bourdeille, dit Brantôme. N'avait-il pas écrit dans son livre La Vie des Dames Galantes : Toute belle femme s'estant une fois essayée au jeu de l'amour, ne le désapprend jamais ?
Ô, le jeu de l'amour ! Jusqu'à présent, elle n'en connaissait que les travaux forcés.
Après avoir guerroyé au Portugal, Pierre était venu se reposer chez son frère André. La belle Jacquette lui plut sur le champ. Il était de notoriété publique qu'il avait une longue expérience amoureuse. Mais c'était un chevalier et jamais il n'aurait touché à l'épouse de son frère.
Que de clins d'œil enflammés lui lançait Jacquette auxquels il ne répondait que par un triste sourire ! Pierre ne pouvait lui conter fleurette. Question d'honneur.
N'en pouvant plus, Jacquette s'adressa à la reine Catherine de Médicis dont elle était l'une des favorites. Celle-ci qui tenait Brantôme en haute estime, lui promit de prendre les choses en main. Elle avait à son service moult sbires à la fidélité muette. Elle lui recommanda simplement d'aller passer quelques jours chez ses parents en leur château d'Archiac mais en faisant bien attention de ne revenir au plus tôt qu'en fin de journée en ce 1er avril de l'an de grâce 1582.
Lorsque Jacquette rentra à Bourdeille, elle vit deux inconnus en train de charger sur une charrette le grand coffre de la salle des gardes.
- Que faites-vous là, malandrins ? Reposez ça immédiatement !
Elle s'approcha du coffre, en souleva le couvercle : il contenait le corps d' André, le cœur transpercé par une dague !
- Vous pouvez y aller. faites ce qu'on vous a demandé !
Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Mme de Bourdeille qui murmura : Je t'ai effacé de ma mémoire comme on déchire une page d'un livre d'histoire.
Je devine que le lecteur voudrait connaître la suite mais ça, c'est une AUTRE histoire.
Je prie humblement les descendants des Montbron-Bourdeille de me pardonner pour une interprétation très personnelle de la saga familiale.
- Ô mamie, ma mie ... ma mie !
Je t'en ficherais moi, des mamie ! 4 filles et 2 garçons, ça ne suffisait donc pas ?
Les hommes ne se rendent pas compte de ce que ça demande comme efforts pour rester mince et belle ! Car la Jacquette, elle voulait rester mince, belle ... et désirable mais pas pour son mari André de Bourdeille ! Pour cela, matin et soir, elle faisait vingt fois le tour du chemin de ronde en courant. Croyez-moi, courir en tenant son cotillon, n'est pas chose facile. Quand est-ce que les femmes remplaceront le jupon par le pantalon ?
Enfin, c'est pour vous dire que notre châtelaine était lasse des assauts quotidiens du vieil André.
Souvent Jacquette se prenait à rêver. Elle n'était pas restée insensible au charme de son beau-frère Pierre de Bourdeille, dit Brantôme. N'avait-il pas écrit dans son livre La Vie des Dames Galantes : Toute belle femme s'estant une fois essayée au jeu de l'amour, ne le désapprend jamais ?
Ô, le jeu de l'amour ! Jusqu'à présent, elle n'en connaissait que les travaux forcés.
Après avoir guerroyé au Portugal, Pierre était venu se reposer chez son frère André. La belle Jacquette lui plut sur le champ. Il était de notoriété publique qu'il avait une longue expérience amoureuse. Mais c'était un chevalier et jamais il n'aurait touché à l'épouse de son frère.
Que de clins d'œil enflammés lui lançait Jacquette auxquels il ne répondait que par un triste sourire ! Pierre ne pouvait lui conter fleurette. Question d'honneur.
N'en pouvant plus, Jacquette s'adressa à la reine Catherine de Médicis dont elle était l'une des favorites. Celle-ci qui tenait Brantôme en haute estime, lui promit de prendre les choses en main. Elle avait à son service moult sbires à la fidélité muette. Elle lui recommanda simplement d'aller passer quelques jours chez ses parents en leur château d'Archiac mais en faisant bien attention de ne revenir au plus tôt qu'en fin de journée en ce 1er avril de l'an de grâce 1582.
Lorsque Jacquette rentra à Bourdeille, elle vit deux inconnus en train de charger sur une charrette le grand coffre de la salle des gardes.
- Que faites-vous là, malandrins ? Reposez ça immédiatement !
Elle s'approcha du coffre, en souleva le couvercle : il contenait le corps d' André, le cœur transpercé par une dague !
- Vous pouvez y aller. faites ce qu'on vous a demandé !
Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Mme de Bourdeille qui murmura : Je t'ai effacé de ma mémoire comme on déchire une page d'un livre d'histoire.
Je devine que le lecteur voudrait connaître la suite mais ça, c'est une AUTRE histoire.
Je prie humblement les descendants des Montbron-Bourdeille de me pardonner pour une interprétation très personnelle de la saga familiale.
Ataraxie- Kaléïd'habitué
- Humeur : changeante
Re: A Jacquette de Bourdeille
Bien sûr qu'on veut connaître l'AUTRE histoire aussi !
Pour celle-ci j'ai relevé avec délice des trouvailles délicieuses telles :
Pour cela, matin et soir, elle faisait vingt fois le tour du chemin de ronde en courant. Croyez-moi, courir en tenant son cotillon, n'est pas chose facile. Quand est-ce que les femmes remplaceront le jupon par le pantalon ?Toute belle femme s'estant une fois essayée au jeu de l'amour, ne le désapprend jamais ?
Ô, le jeu de l'amour ! Jusqu'à présent, elle n'en connaissait que les travaux forcés.
Excellentissime, Ataraxie, tu bonifies avec le temps comme le bon vin
Pour celle-ci j'ai relevé avec délice des trouvailles délicieuses telles :
Pour cela, matin et soir, elle faisait vingt fois le tour du chemin de ronde en courant. Croyez-moi, courir en tenant son cotillon, n'est pas chose facile. Quand est-ce que les femmes remplaceront le jupon par le pantalon ?Toute belle femme s'estant une fois essayée au jeu de l'amour, ne le désapprend jamais ?
Ô, le jeu de l'amour ! Jusqu'à présent, elle n'en connaissait que les travaux forcés.
Excellentissime, Ataraxie, tu bonifies avec le temps comme le bon vin
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A Jacquette de Bourdeille
Ah oui c'est très bon. Tu es douée . J'adore cette écriture et ce ton un peu désuet qui reflète l'ambiance de certains milieux aristocratiques à une certaine époque.
Charlotte- Kaléïd'habitué
- Humeur : joyeuse
Re: A Jacquette de Bourdeille
Chère Amanda, vous souhaiteriez que je vous conte l'AUTRE histoire ?
Las, gente damoiselle, le sieur Pierre de Bourdeille devint abbé et seigneur de Brandôme. Certes, je n'ignore point qu'en ces temps reculés être abbé n'empêchait pas de courir le cotillon mais la châtelaine attendait plus et mieux.
Ah, les hommes, il faudrait tous les mettre dans des coffres .... après usage !
Las, gente damoiselle, le sieur Pierre de Bourdeille devint abbé et seigneur de Brandôme. Certes, je n'ignore point qu'en ces temps reculés être abbé n'empêchait pas de courir le cotillon mais la châtelaine attendait plus et mieux.
Ah, les hommes, il faudrait tous les mettre dans des coffres .... après usage !
Ataraxie- Kaléïd'habitué
- Humeur : changeante
Re: A Jacquette de Bourdeille
Ton histoire est vraiment bien ficelée! Tu connais je le sais la vie de château.
Je pense qu' en effet tu possèdes un très grand coffre. On pourrait établir la liste de ceux qu' on y entassera!
Je pense venir seule à la Garrigue...
Je pense qu' en effet tu possèdes un très grand coffre. On pourrait établir la liste de ceux qu' on y entassera!
Je pense venir seule à la Garrigue...
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A Jacquette de Bourdeille
Pour la liste je peux t'aider Zéphyrine...
Amanda.- Modératrice
- Humeur : résolument drôle
Re: A Jacquette de Bourdeille
Réserve des places dès à présent, Amanda! J'en connais déjà 3!
Zéphyrine- Modératrice écriture libre
- Humeur : Méditerranéenne
Re: A Jacquette de Bourdeille
Les courtisanes de Rome et d'Italie, quand elles sont sur l'âge, tiennent cette maxime , “ Que d'une vieille poule on fait un meilleur bouillon que d'une autre.”
Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantôme.
Quel homme charmant qui sait si bien adapter aux femmes le viel adage : « c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes ». il fut assurément un bon amant dans notre vieille héroïne…
AlainX- Kaléïd'habitué
- Humeur : stable
Re: A Jacquette de Bourdeille
J'avais gardé ton texte pour la fin. Effectivement peut-être est-ce d'André que mon coffre a hérité, je n'ai pas vérifié s'il y avait aussi le doigt de Zéphyrine. Ca donne des idées très perverses les coffres ! J'ai adoré aussi les "travaux forcés" faut dire que 6 enfants ça commence à faire beaucoup !
Martine27- Kaléïd'habitué
- Humeur : Carpe diem
Re: A Jacquette de Bourdeille
Bravo pour cette interprétation certes très personnelle de l'histoire des Bourdeille mais j'ai apprécié le vocabulaire au charme un brin désuet et les trouvailles d'une châtelaine avant-gardiste.
plumentete- Kaléïd'habitué
- Humeur : heureuse attentive
Re: A Jacquette de Bourdeille
Le ton du texte est délicieux comme certaines trouvailles. Un très agréable moment de lecture où on se surprend à sourire du début jusqu'à la fin.
virgul- Kaléïd'habitué
- Humeur : optimiste
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