A - Les mots vous mènent

Quand il est mort le poète,
L’oiseau a cessé de chanter
Et la pluie s’est mise à tomber
Faisant pleurer le cerisier
Alors les fleurs se sont fanées
L’enfant a jeté son bouquet
Le chien est parti se cacher
Pour ne pas montrer sa peine

Voilà cela commence comme ça
Les mots vous mènent
On perd de vue les toits
On perd de vue la terre

Quand il est mort le poète
La danseuse s’est laissé tomber
Sur le parquet trop bien ciré
L’orchestre a arrêté de jouer
Sur les touches noires du clavier
Le jeune pianiste a essuyé
D’une main bien mal assurée
Une larme de tristesse

Voilà cela commence comme ça
Les mots vous mènent
On perd de vue les toits
On perd de vue la terre


Quand il est mort le poète
Les rimes se sont envolées
Les vers se sont tous effondrés
Entre les pages refermées
De ces livres inachevés
C’est là que je les ai trouvés
Tous ces mots que j’ai accrochés
Au fil ténu de ma mémoire

Voilà cela commence comme ça
Les mots vous mènent
On perd de vue les toits
On perd de vue la terre

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Le refrain de cette chanson est emprunté à la poésie "Le chemin des oiseaux"  de Louis Aragon

J'adore Aragon et le refrain convient très bien au poème.
C'est très beau, tu fais un large tour qui englobe les oiseaux, les fleurs, le piano et les rimes retrouvées !

Après cela, je me demande qui peut encore écrire mieux que toi !

C'est bien écrit,
très poétique,
on se laisse porter par la nostalgie sous-jacente…

n'est-ce pas cependant un peu triste ? Comme si la mort du poète le faisait disparaître…

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À propos d'Aragon :
N'est-ce pas plutôt tiré de l'ouvrage : « le roman inachevé »
le chapitre : « les mots m'ont pris par la main »

j'y ajoute donc la finale d'Aragon… sur une note d'espérant… et puis c'est d'actualité temporellement.


Il faut bien accepter ce qui nous transfigure
Tout orage a son temps toute haine s'éteint

Le ciel toujours redevient pur

Toute nuit fait place au matin

Même si tout cela nous paraît dérisoire
Un avenir naissant nous unit à jamais

Où l'on raconte des histoires

Pleines de notre mois de mai

La fin est en effet un peu triste, mais puisque tu lui empruntes ses mots, c'est le signe que le poète ne meurt jamais.

De fait, il y a peut-être un excès de tristesse.
Beaucoup aimé le très poétique :
"Quand il est mort le poète,
les rimes se sont envolées."
Bonne soirée.
Benoit

Très beau poème dont j'apprécie surtout la dernière strophe.

Oui Alainx, autant pour moi, c'est bien "Les mots m'ont pris la main"

Quel beau poème!
La tristesse est un sentiment comme un autre et est ici très bien décrite.

Cela pourrait faire une belle chanson