Silhouettes

Il y a comme un goût amer en nous,
pétrifiés entre vents et marées.

Sur l’épaule l’enfant repose, pacifié.
Ses cheveux d’or sous le Cers,
élymes des sables en écho de la dune.

Derrière lui, le silence envoûtant  de la vieille,
tremblante du grondement entêtant du ressac.

Et puis la main du gamin dans celle de sa mère,
curieux des cris rauques des mouettes rieuses
qui se chamaillent comme des enfants dans la cour de l’école.

Derrière, deux jeunes femmes enivrées de soleil,
plongées dans l’océan de leurs rêves,
déambulent lentement, au pas du plus faible.

Sur la croupe de la dune, la forêt de pin
étale sa robe de verdure auréolée de ciel.
En bas, la mer se déploie, nappe immaculée, entre azur et sable.

Çà et là, timides, quelques bouquets d’immortelles,
gorgées de soleil, dansent au rythme du silence.

Évidemment, évidemment, demain, l’océan reposera,
immuable veilleur des exilés de la côte.

J'aime beaucoup le parti pris sur cette consigne. Tu décris les personnages un à un

Et ta fin:

KZ a écrit:Çà et là, timides, quelques bouquets d’immortelles,
gorgées de soleil, dansent au rythme du silence.

Évidemment, évidemment, demain, l’océan reposera,
immuable veilleur des exilés de la côte.

Est magnifique

Une vision apaisée de cette représentation ? Oui, pourquoi pas ?

En tout cas, tu nous donnes à lire un  beau poème  paisible glorifiant la plage, l'océan, les mouettes et les promeneurs .

J'aime beaucoup ton poème !

J'ai aimé ton texte. J'ai aimé retrouver ta poésie. J'ai aimé retrouver ta plume.
Sur le texte lui même, tu donnes une lecture apaisée de l'image. La description des personnages et surtout du cadre dans lequel ils évoluent me fait penser à une journée à la mer.

Texte très visuel et empreint de poésie : "...plongées dans l'océan de leurs rêves..."Je trouve aussi qu'il y a de l'apaisement, une certaine douceur dans tes mots.

Jusqu'ici tu es le seul à avoir donner "vie" si j'ose dire à ces personnages de la photo, assez déshumanisés en quelque sorte.
Cela donne un texte vivant qui se termine sur des notes poétiques et un appel à la sérénité, je pense...

Kz a écrit:
Sur l’épaule l’enfant repose, pacifié.
Ses cheveux d’or sous le Cers,
élymes des sables en écho de la dune.

J'aime cette strophe en particulier, où j'apprends plein de nouveaux mots : j'imagine que Cers est un nom propre, mais élymes, je ne connaissais pas ce mot, mais j'aime beaucoup sa sonorité

Et comme Admin, je suis particulièrement touchée par la fin, aussi.

Bref, très beau poème, merci

J'adore tes quatre derniers vers.
Vraiment très beaux !

Et pis, le regard que tu poses aussi...
finalement, lorsque l'on se détache de notre propre ressenti et nos émotions que la photo provoque chez nous,
je trouve finalement que tes mots collent aussi bien aux personnages que tu décris.

Pis bah, tu as en plus intégré la présence des mouettes... bien qu'on ne les voit pas, on peut en effet imaginer qu'elles sont là, et qu'ils les entendent.

J'ai découvert plein de mots suite à cette lecture !
Merci !

Un beau poème paisible, plein de calme et de silence, dans lequel justement les plus belles formules parlent du silence :
dansent au rythme du silence
le silence envoûtant de la vieille

Ceci dit, je suis perplexe sur la sens de cette belle évocation. On a l’impression que tout est serein, que c’est le bonheur et on peut penser à la tranquille promenade d’une famille sur la plage (Catsoniou parle de promeneurs et de glorification de la plage). Pourtant Cette vision heureuse est encadrée par le goût amer du premier vers et le mot, évocateur de tristesse, d’ « exilés »

Peut-être s’agit-il d’une pause entre le tumulte d’un naufrage et un avenir incertain ?

J'aime bien la façon dont tu as traité la consigne en décrivant chaque personnage de la photo.
Mais comme Tober, je trouve que l'incipit et la première strophe est en décalage avec le reste. Tous tes personnages ont l'air plutôt sereins.